Edito
11H45 - lundi 24 avril 2023

Bon anniversaire Monsieur le Président Macron ? L’édito de Michel Taube

 

Il y a un an Emmanuel Macron était réélu président de la République. Le respect de l’institution comme de la politesse veulent que nous lui souhaitions un bon anniversaire !

C’est que notre président semble de retour après une année de flottements et de fortes tensions…

Dans un long entretien avec sept Français dans Le Parisien avec des Français, le chef de l’État retrouve la pêche, la niaque, un style direct et sans embages, en bras de chemise évidemment,un style qui lui a souvent servi à rebondir.

Le message d’Emmanuel Macron est clair : « je dois me réengager dans le débat public ». Une façon de dire : « oyé citoyens, qu’on le dise, je redescends dans l’arène et je repars au combat. »

Emmanuel Macron ira donc bien au devant de la foule, preuve selon lui de l’injustice du procès en mépris qui lui est fait. Mépris ? Ses dernières petites phrases dans Le Parisien « il y a trop de bavardage dans le système », « je me tape les corporatismes » ne relèvent-elles pas de cette passion triste ?

Bon anniversaire tout de même, Monsieur le Président !

Ces 365 jours d’usure, c’est comme s’il avait fallu une année entière au chef de l’État pour digérer sa victoire du 24 avril 2022, une année entière pour retrouver l’adrénaline que lui avait ôtée le soir même de la présidentielle l’impossibilité constitutionnelle de se représenter en 2027.

Le ressort de l’ambition perdu, serait-ce à présent l’adversité qui réveille l’orgueil d’Emmanuel Macron ? Son effondrement dans les sondages (même sa crédibilité et sa compétence sont entachés comme jamais depuis son irruption dans la politique française), ce désamour consommé avec les Français, Marine Le Pen qui caracole en tête dans toutes les études d’opinion, bref l’homme seul face à la tempête, face aux Français, voilà de quoi de réveiller un animal politique blessé.

Malheureusement ce sursaut d’orgueil se produit bien tard car le chef de l’État n’est plus le maître des horloges : les Français en ont décidé autrement lors des élections législatives de juin 2022 en le privant d’une majorité absolue. Le groupe LIOT et une vingtaine de frondeurs de LR à l’Assemblée nationale lui ont clairement ôté tout espoir d’accord futurs en refusant tout alliance sur de grands projets qui permettraient à la macronie de continuer à réformer la France.

Emmanuel Macron annonce dans Le Parisien qu’il s’apprête à proposer des pistes pour une révision constitutionnelle aux présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat mais Gérard Larcher prendra-t-il le risque sur cette matière sensible d’être le Ciotti du Sénat, celui que ses troupes n’ont pas suivi dans un accord avec le gouvernement sur les retraites ?

La restauration écologique des établissements scolaires, qu’Emmanuel Macron présente dans Le Parisien comme le nouveau grand chantier environnemental de son quinquennat rencontrera peut-être un consensus mais reconnaissons que c’est un peu maigre comme futur bilan du second quinquennat Macron.

Non, décidément les quatre prochains anniversaires du quinquennat seront de plus en plus fades.

A moins que le président ne sorte l’artillerie lourde pour rebondir : nommer Nicolas Sarkozy à Matignon (notre rédacteur en chef Radouan Kourak se demande dans son Hebdo politique du dimanche si les deux hommes y pensent en se rasant le matin) ? Dissoudre l’Assemblée Nationale pour se payer une cohabitation confortable avec ses opposants au risque que la France en sorte encore moins gouvernable ? Dans Le Parisien, Emmanuel Macron menace clairement d’un recours au référendum basé sur l’article 11 de la Constitution si le Parlement le prive de majorité pour faire voter de grandes réformes. Sa loi sur l’immigration, qui voudr le voter avec la macronie ? Le référendum pourrait être une solution politique.

Mais l’essentiel est ailleurs : comment éviter que cette « annus horribilis » pour Emmanuel Macron ne se transforme en «quinquennium horribilis » pour la France ? L’envolée inflationniste déclenchée par la guerre entre l’Ukraine et la Russie, l’impasse politique au Parlement, l’aggravation abyssale du déficit du commerce extérieur et de la dette française, la liste est longue des signes de décrochage de la France et d’épuisement des Français.

Une colère française monte, monte, monte… Un peu dans la rue, beaucoup dans les études d’opinion. Comme un raz-de-marée en 2027 dans les urnes ?

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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