L'édito de Radouan Kourak
09H56 - dimanche 23 avril 2023

Nicolas Sarkozy, le Président qui rêvait de devenir collaborateur du Président. L’Hebdo politique de Radouan Kourak

 

Emmanuel Macron sort plus fragilisé que jamais de l’épisode sur la réforme des retraites, sa cote de popularité tombant désormais à seulement 26 % selon un sondage BVA pour RTL.  La première ministre Elisabeth Borne n’a rien à lui envier avec 27 % de popularité.

Pour relancer son quinquennat, Emmanuel Macron a-t-il d’autres possibilités que de remanier son gouvernement et pourquoi pas même changer de Premier ministre ?

Plusieurs noms circulent pour succéder à Elisabeth Borne : Gérald Darmanin, Bruno le Maire, François Baroin, Julien Denormandie selon une indiscrétion du JDD ce matin…

Mais un nom plus surprenant est apparu tout récemment, celui de l’ancien Président (2007-2012) Nicolas Sarkozy. Selon nos confrères de l’Obs, il en rêverait… 

Il est vrai que l’ancien président de la République n’a jamais caché sa proximité avec Emmanuel Macron : il l’a beaucoup conseillé et a à plusieurs reprises appelé à un accord de gouvernement entre Renaissance et Les Républicains.

L’  « omniprésident » Nicolas Sarkozy qualifiait de collaborateur son Premier ministre François Fillon : deviendrait-il lui-même treize ans plus tard le collaborateur d’Emmanuel Macron ? Sa forte personnalité et son expérience du pouvoir pourraient être un atout pour la majorité présidentielle.

Les Républicains ne semblent à ce jour pas disposés à conclure de pacte de gouvernement avec Renaissance, mais Nicolas Sarkozy à Matignon pourrait davantage affaiblir le parti de droite qui est au bord de l’implosion. Les libéraux et les conservateurs parfois sarkozystes comme Laurent Wauquiez ou Eric Ciotti prennent de la distance avec leur ancien chef. La jeune garde du parti portée par Aurélien Pradié veut tourner la page Sarkozy estimant qu’il appartient à leur passé.

Une nomination de l’ancien chef de l’Etat à la tête du gouvernement ne permettrait sans doute pas d’assurer une coalition avec les Républicains mais permettrait de trouver plus facilement des consensus avec les parlementaires de droite. Emmanuel Macron s’ancrerait davantage à droite, mais le risque pour lui serait de se retrouver lâché par son aile gauche. Relevons que quatre députées de la majorité marquées à gauche, dont l’ancienne ministre Barbara Pompili, ont pris leurs distances avec le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Elles ont annoncé sur Twitter qu’elles signeront toujours avec la majorité, mais seront désormais apparentées et plus membres du groupe. La macronie commencerait-elle à tanguer ? 

L’une des dernières cartes du Président Emmanuel Macron s’appellerait-elle Nicolas Sarkozy ? Nul ne sait si les deux hommes y pensent le matin en se rasant.

 

Radouan Kourak

Rédacteur en chef d’Opinion Internationale