La chronique de Patrick Pilcer
15H39 - jeudi 2 février 2023

Quand Mélenchon parasite. La chronique de Patrick Pilcer

 

« Les riches sont responsables du malheur des pauvres ».

« Nous sommes face à une catégorie sociale qui, petit à petit, n’hésite même plus à afficher son parasitisme».

Quelle mouche a donc piqué Mélenchon lors des manifestations contre la réforme des retraites pour qu’il crie haut et fort que les riches sont des parasites et qu’ils s’enrichissent sur le dos des pauvres ?

Mélenchon, à plus de 70 ans, pourrait profiter de ses multiples retraites, ancien ministre, ancien sénateur, ancien député, ancien député européen, ancien conseiller général, et de son large patrimoine déclaré, plus de 1,4M€ selon ses propres déclarations lors de la dernière élection présidentielle. Il pourrait laisser la place aux jeunes générations et s’appliquer à lui-même ce qu’il préconise aux autres. Et bien non, Mélenchon continue de battre le pavé et à travailler les estrades, quitte à tenir des propos haineux, nauséabonds, peut-être signes d’une sénilité précoce.

En insultant les « riches », en les traitant de « parasites », Mélenchon se regarde peut-être dans le miroir mais il reprend surtout les mots des nazis et des staliniens dans les pires heures de l’histoire de notre continent, les mots des Khmers rouges, les mots de Kim Jong Il et Kim Jong Un ailleurs dans le monde.

Les mots ont un sens et souvent une histoire…

Que disait Hitler dans Mein Kampf dès les années 1925-26 ? « Le juif est et demeure le parasite type » ! Que disait Staline des propriétaires, les koulaks ? Des « parasites ». Et pour ces deux monstres de l’histoire, les handicapés, les chômeurs, les mendiants, les homosexuels, etc… tous ceux qui ne pensaient pas comme eux, l’Autre en fait, étaient aussi des « parasites ». Et que firent ce noble duo des « parasites » : ils les exterminèrent !

Nous n’osons imaginer que Mélenchon se laisserait aller jusqu’à réserver ce sort aux « riches » ? Est-ce le sort qu’il se réserverait à lui-même ? Ne faudrait-il pas que le Procureur de la République se saisisse au plus vite de ce dossier et agisse contre une incitation à la haine, à la violence et à la discrimination avant qu’il ne soit trop tard ? Faut-il qu’un psychiatre ne craigne que Mélenchon ne s’en prenne à lui-même et ne demande son internement pour le protéger de lui-même ? Faut-il attendre qu’un « fou » prenne les propos de Mélenchon à la lettre et ne cherche à écraser les « parasites » ? Nietzsche disait, dans Ecce Homo, que « ce n’est pas le doute mais la certitude qui rend fou ». En balançant aux foules ses certitudes, Mélenchon prend le risque de recréer une atmosphère de folie digne des pires années du nazisme et du stalinisme.

Lui sait, il a ses certitudes, « les riches s’enrichissent sur le dos des pauvres ». Mélenchon a dû acquérir ces certitudes en ne fréquentant que trop Poutine, grand parrain des oligarques, ou Chavez, dont la fille est l’une des plus grandes fortunes du Vénézuela et d’Amérique du Sud, une fille partie de rien…

Ce ne sont pas les exceptions, même aussi énormes, qui permettent de déterminer la règle. Sans compter qu’on est toujours le « riche » de quelqu’un.

Car quelle erreur économique, quel gros mensonge, tout comme de dire qu’en prenant l’argent aux riches, on enrichirait les pauvres. Demandez aux russes de l’époque du Soviet Suprême ou aux Cubains. On pourrait suggérer à Mélenchon de retourner à la bibliothèque pour comprendre son erreur, pour comprendre la réalité de l’économie.

Mais plus que la théorie, je lui propose un exemple. Non pas seulement de mieux se regarder dans le miroir quand il se rase le matin, et voir qu’il n’est pas un parasite (attention au rasoir M Mélenchon, un mauvais réflexe est vite arrivé), mais surtout de regarder l’exemple de deux nouveaux multimilliardaires, Ugur Sahin et son épouse Ozlem Tureci, ces immigrés turcs en Allemagne, fondateurs de BioNTech, devenus très très « riches » du jour au lendemain en mettant au point leur fameux vaccin à ARN messager contre le Covid-19.

Ce ne sont pas les pauvres qui les ont enrichis mais leur savoir, leur compétence, leur talent, leur investissement, leur chance aussi bien sûr, leur obstination, leur effort, leur travail surtout. Ce vaccin est gratuit en France, gratuit pour les « pauvres » comme pour les « riches ». Il a été acheté par l’Etat grâce aux impôts, et donc surtout grâce aux impôts sur les sociétés, ces vils instruments capitalistes, à la « flat tax », ce prélèvement unique forfaitaire, l’impôt sur les dividendes et les revenus du capital, si honnis et pourtant si utiles, et à l’impôt sur les revenus, sur les « riches » puisque les « pauvres » n’en paient pas (seuls 44% des foyers paient l’impôt sur le revenu !).

Mélenchon a depuis longtemps dépassé la barre des 62, 64, 65 ou 67 ans. Il est grand temps qu’il prenne sa retraite, profite de sa « richesse », étudie un peu plus et améliore une pensée économique bien « pauvre ».

 

Patrick PILCER

Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, chroniqueur Opinion Internationale

 

 

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers