Edito
09H22 - vendredi 5 novembre 2021

Élysée 2022 : pourquoi le « grand comédien » Emmanuel Macron sera difficile à battre. L’édito de Michel Taube

 

En 2017, constatant qu’Emmanuel Macron avait fait voler en éclat l’échiquier politique français et que face à Marine Le Pen, la route de l’Élysée était largement dégagée, Opinion Internationale saluait la performance d’un « Chapeau l’artiste ! » Six mois avant le scrutin, tout le monde avait compris que le jeune ministre de l’Économie de François Hollande avait de l’ambition et du charisme, mais comme son patron de Président, on imaginait tout au plus qu’il pouvait se préparer pour le coup d’après. 

Et c’est parce qu’il est un artiste, non pas nécessairement de la gouvernance, mais de la représentation, qu’Emmanuel Macron sera le plus redoutable des candidats à l’élection de 2022. Son père l’avait qualifié de “grand acteur”. Il ne s’était pas trompé.

Le show ne s’est pas arrêté avec son élection en 2017. Les Grands débats organisés pour éteindre le feu des Gilets jaunes furent une succession de représentations théâtrales. Des One man shows, avec la participation d’un public pas toujours bienveillant. Et sur le fond, le bonhomme connaissait ses dossiers !

Qui d’autre pourrait aujourd’hui tenir la distance sur autant de sujets avec autant de brio ? Éric Zemmour serait peut-être un redoutable contradicteur, rodé qu’il est aux joutes verbales les plus virulentes. Mais quand bien même l’immigration massive et incontrôlée impacte-t-elle de nombreux domaines de la vie économique et sociale, elle ne peut résumer un programme de gouvernement. On peut penser que, qualifié pour le second tour, Éric Zemmour élargirait sa réflexion et ses arguments, mais il lui manquera le côté glamour et séducteur d’Emmanuel Macron. Ceci dit, si Eric Zemmour continue à réussir à faire de la question de l’identité française LA question de la présidentielle, il a toute ses chances de concourir au second tour de la présidentielle.

La campagne électorale va bien sûr remettre les pendules à zéro. Bis repetita, mais avec Emmanuel Macron en vedette américaine et dans le premier rôle. Que le Président sortant soit le favori, ce n’est plus arrivé au moins depuis Jacques Chirac. Cette fois-ci, le sortant devra pourtant défendre un bilan mitigé, dans l’hypothèse vraisemblable d’une qualification pour le second tour. La crise sanitaire lui vaudra peut-être circonstance atténuante, malgré les loupés et les mensonges du début, ou aggravante si une nouvelle vague épidémique submerge la France. 

Plus que sur le fond, c’est bien sur la forme, la prestance, le charisme qu’Emmanuel Macron sera difficile à battre. Est-ce le plus important dans une élection présidentielle ? N’est-elle pas d’abord une affaire très personnelle entre l’électeur et le candidat, entre le peuple et l’élu ? Les promesses des candidats, qui y croit vraiment ? Quant au bilan, les Français ne l’oublient-ils pas instantanément, sachant que le futur n’est de toute façon jamais comme on l’imagine. Ce syllogisme conduit à considérer que ni le bilan ni le projet ne sont déterminants dans une élection présidentielle, ce qui est certes regrettable.

Nous ne pouvons, nous ne devons faire l’impasse sur le fond, mais sans perdre de vue que dans un monde interconnecté, “mondialisé” comme il se dit, les forces du marché et les jeux et conflits d’intérêts, les rapports de forces internationaux s’imposent aux élus nationaux, a fortiori ceux d’une puissance moyenne comme la France.

Quant au candidat de LR, attendons le 4 décembre pour savoir qui endossera le second rôle de la droite…

Sauf événement violent avant l’élection, comme un accident climatique majeur ou un attentat terroriste de grande envergure, le comédien Macron nous refera son grand numéro. Du vent peut-être, mais qui souffle dans ses voiles.

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication

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