La chronique de Jean-Philippe de Garate
10H45 - vendredi 10 juillet 2020

La vérité, un nouveau mot… pour certains ! Chronique de la nouvelle époque de Jean-Philippe de Garate

 

 

La vérité est – qui l’ignore ? – une exigence morale. Elle constitue aussi une force pour ceux qui la respectent, et en alimentent le culte. En elle réside une puissance au sens physique du terme : c’est d’abord une notion de géologie ! Plus on creuse, plus la pression est forte. Ceux qui croient en une « puissance divine » la placent souvent dans les nuées, mais n’écartons pas la possibilité que « le souffle des enfers » concourt lui aussi à chasser les apparences trompeuses et à promouvoir l’avènement de la vérité. Ainsi, l’éruption issue des entrailles de la terre, telle celle du Vésuve à Pompéi, a figé les « simples passants de la vie » que les hommes demeurent dans leur vraie attitude : endormis, enlacés ou dans les latrines. La simple vérité existe.

Aujourd’hui, trois strates, trois couches géologiques scandent la révélation d’une vérité longtemps comprimée par nombre de petites mains complices : nous sommes face à une machination d’une gravité politique certaine. Relevons pour l’heure trois données de fait, mais il y en aura d’autres. Et, telle la lave de feu du Vésuve, la dynamique étant lancée, la vérité ne s’arrêtera plus.

 

  1. En juin 1988, le commissaire Yves Jobic, talentueux policier en charge de la répression du proxénétisme à Nanterre, est jeté en prison par un juge d’instruction. Le témoignage, notamment, de prostituées apeurées, fonde l’inculpation (on dirait aujourd’hui « mise en examen ») du commissaire… Les charges effondrées, le détenu libéré, la cour de cassation relèvera que Jobic a été « victime d’une incarcération abusive et d’un préjudice particulièrement anormal et grave » (sic). Yves Jobic, devenu contrôleur général de la police, avait un défaut rédhibitoire. Il était politiquement de droite. Le juge d’instruction, membre du syndicat de la magistrature, deviendra membre du cabinet de Ségolène Royal, dirigeante du parti socialiste, mais surtout « immense juriste » à l’origine de l’éloge du système judiciaire chinois et des libertés cubaines…

Rappelons juste en filigrane que le juge est par définition et, si cela ne suffit pas, aux termes de la constitution, le garant des libertés individuelles…

  1. Deuxième strate : durant l’hiver 2017, en pleine campagne présidentielle, alors que François Fillon est le candidat plébiscité par 4,5 millions d’électeurs de la primaire de droite et du centre – un sommet de démocratie jamais dépassé -, quatre personnes vont concourir objectivement à la mise hors-jeu d’un homme politique alors « donné pour gagnant » de l’élection. Sans leurs actions, l’élection eût été autre. Cette chaîne judiciaire, surnommée « cabinet noir » par Fillon, ne constitue aujourd’hui plus un secret pour personne : le premier des maillons (N°1) est un copain de régiment du président de la république sortant, alors en difficulté. Nommé procureur de Nanterre puis directeur des affaires criminelles, N° 1 est à l’origine de la saisine de madame Houlette, qui dirige le parquet national financier. Celle-ci, il y a quelques jours, a fait état de « pressions ». Elle décide de se rapprocher du président du tribunal de Paris, le seul en mesure de désigner un juge d’instruction. Ce numéro 3 est notre ancien juge d’instruction de l’affaire Jobic. C’est lui qui, devenu président du tribunal de Paris, désigne un juge d’instruction dont l’appartenance syndicale et politique est connue. Dans cette chaîne, tous les principaux maillons appartiennent à la gauche militante. Jouer ensuite le « professionnalisme », comme l’a tenté N°1, n’abuse que ceux qui veulent l’être.
  2. Devant la représentation nationale, N°3, le juge de l’affaire Jobic, le président de l’affaire Fillon est, selon ce que nombre de médias ont pu constater, pris en « flagrant délit de mensonge ». Nous sommes début juillet 2020.

 

Il est prématuré, à ce stade, d’en dire plus. Constatons et attendons. Même si le rédacteur de la présente Chronique n’est pas le plus mal placé pour savoir que la justice judiciaire actuelle et ce qu’on nomme sa « hiérarchie » entretiennent avec la vérité des relations qu’on peut qualifier de « peu simples ». Dans ce qui désormais se « joue en direct » devant les Français par Parlement interposé, chacun peut voir se profiler l’ampleur de « la chose ». Mais n’allons décidément   pas trop vite.

Disons simplement pour conclure ce que tout le monde sent. Celui qui menti une fois est susceptible d’avoir menti en d’autres circonstances. C’est tout. Et quand seront mises à jour les autres plaques tectoniques, leurs mouvements convergents, la machination structurelle de l’ensemble, alors les gaz, les pressions, les exigences de la vérité seront d’une telle puissance que Pompéi et Naples paraîtront bien épargnées à côté de certains palais parisiens.

 

Jean-Philippe de Garate

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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