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08H39 - lundi 5 août 2019

Repression moscovite, Soudan, Hong Kong, Franky Zapata – l’homme volant, l’actualité du week-end en 4 photos

 

Des membres de la garde nationale russe arrêtent un participant à une manifestation non autorisée appelant à des élections libres dans le centre de Moscou le 3 août 2019 – AFP / Vasily MAXIMOV

Une nouvelle manifestation de l’opposition réprimée à Moscou

Plus de 800 personnes ont été interpellées samedi lors d’une nouvelle manifestation pour des élections libres à Moscou alors que les autorités ont accentué leur pression sur l’opposition en lançant une enquête pour « blanchiment » contre l’organisation du principal opposant au Kremlin Alexéi Navalny.

Selon l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations, et la police, 828 personnes ont été interpellées lors de cette manifestation non autorisée, qui réclamait l’ouverture des élections locales du 8 septembre à Moscou aux candidats de l’opposition.

Ces arrestations font suite à une autre action de protestation réprimée le weekend dernier, qui s’est soldée par près de 1.400 arrestations. Du jamais vu depuis le retour en 2012 au Kremlin du président Vladimir Poutine.

Les autorités semblent cette fois déterminées à écraser dans l’oeuf le mouvement de contestation.

Selon la police, 1.500 personnes ont participé au rassemblement. Selon des journalistes de l’AFP, qui ont assisté à des dizaines d’interpellations, le nombre des manifestants devrait se chiffrer en milliers bien qu’une estimation précise soit difficile en raison de leur dispersion dans plusieurs quartiers.

La manifestation se déroulait sans leader puisque la quasi totalité des meneurs de la contestation ont été emprisonnés depuis les protestations du weekend dernier.

Dernière opposante d’envergure encore en liberté, Lioubov Sobol, une avocate de 31 ans, a été interpellée quelques minutes avant le début de la manifestation.

Elle a été frappée d’une amende de 300.000 roubles (4.130 euros) pour participation à un rassemblement le 15 juillet, était soumise à un interrogatoire dans la soirée, selon ses proches.

 


 

Le numéro deux du Conseil militaire au pouvoir au Soudan Mohammed Hamdane Daglo (droite) et le leader de la contestation Ahmed Rabie se serrent la main après avoir signé la déclaration constitutionnelle actant la création d’un pouvoir civil, le 4 août 2019 à Khartoum – AFP / ASHRAF SHAZLY

Au Soudan, le pouvoir civil sera en place le 18 août

Une autorité civile chargée de piloter la transition politique au Soudan sera formée le 18 août, une étape cruciale dans ce pays gouverné durant 30 ans par un régime autoritaire et secoué ces derniers mois par une contestation populaire inédite.

Signe des bouleversements politiques profonds à l’oeuvre, ce nouveau « Conseil souverain » où les civils auront la majorité, sera mis en place au lendemain du début du procès pour corruption du président Omar el-Béchir, destitué et arrêté par l’armée le 11 avril sous la pression de la rue.

Dimanche, les généraux au pouvoir depuis cette destitution et les chefs de la contestation ont paraphé à Khartoum une déclaration constitutionnelle qui avec une déclaration politique conclue et signée auparavant forment l’accord global sur un pouvoir civil, qui lui sera formellement signé le 17 août.

« Les membres du Conseil souverain seront désignés le 18 août, le Premier ministre le 20 août et les membres du gouvernement le 28 août », a déclaré à l’AFP un des meneurs de la contestation Monzer Abou al-Maali en marge de la cérémonie.

« Notre gouvernement est civil », « Révolution, révolution », ont chanté des dizaines de Soudanais rassemblés à l’extérieur du bâtiment où a eu lieu la cérémonie pour parapher cet accord accueilli aussi par un concert de klaxons.

 


 

Manifestants prodémocratie au milieu des gaz lacrymogènes dans le district de Wong Tai Sin à Hong Kong, tôt le 4 août 2019 – AFP / Anthony WALLACE

Hong Kong : tirs de lacrymogène sur les manifestants, Pékin dénonce des « forces abjectes »

Les manifestants prodémocratie ont de nouveau essuyé des tirs de gaz lacrymogène dimanche à Hong Kong, alors que Pékin a promis de ne pas rester « les bras croisés » face aux « forces abjectes » sapant l’unité nationale, au lendemain de heurts dans l’ex-colonie britannique.

La police anti-émeutes a dispersé la foule à l’aide de gaz lacrymogène dans le quartier cossu de Sheung Wan sur l’île principale de Hong Kong. Ces manifestants ont immédiatement rejoint un groupe plus important, près du bureau de liaison représentant les intérêts de Pékin dans ce territoire semi-autonome du sud de la Chine.

La mégapole, qui traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997 par Londres, a déjà connu huit week-ends consécutifs de manifestations de plus en plus souvent suivies d’affrontements entre de petits groupes radicaux et les forces de l’ordre.

Au lendemain de heurts samedi soir entre protestataires radicaux et policiers, l’agence officielle Chine nouvelle s’est élevée contre les « forces abjectes » menaçant les fondements du principe « Un pays, deux systèmes », qui avait présidé à la rétrocession.

« Le gouvernement central ne restera pas les bras croisés et ne laissera pas la situation perdurer », avertit l’agence.

En attendant une grève générale prévue lundi, des milliers de personnes ont encore défilé dimanche après-midi. « Je suis plus inquiète qu’optimiste », a confié à l’AFP Florence Tung, une » avocate stagiaire de 22 ans, qui a manifesté dans le quartier résidentiel de Tseung Kwan O (est).

 


 

Franky Zapata sur son « Flyboard » à son arrivée vers la côte anglaise le 4 août 2019 après la traversée de la Manche – AFP / Glyn KIRK

Franky Zapata réussit son pari de traverser la Manche sur sa machine volante

A sa seconde tentative, « l’homme volant » Franky Zapata a réussi dimanche l’exploit de traverser la Manche debout sur son « Flyboard » en une vingtaine de minutes après une courte halte à mi-chemin sur un bateau pour ravitailler sa machine volante en kérosène.

Le Marseillais de 40 ans avait décollé vers 8H15 de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais) dans un vrombissement assourdissant et sous les yeux de plusieurs centaines de curieux, dix jours après son échec.

Casqué et harnaché, tout de noir vêtu, il s’est envolé vers St Margaret’s Bay côté anglais, qu’il a réussi à atteindre en une vingtaine de minutes en survolant la mer à 15/20 m. Cette fois, il s’est « posé facilement sur le bateau, il a changé son sac à dos et est reparti » quelques secondes plus tard, a indiqué son épouse Krystel.

Le champion a ensuite atterri côté britannique après avoir parcouru les 35 km de détroit debout sur sa machine volante dotée de cinq mini-turboréacteurs qui lui permettent de décoller et d’évoluer jusqu’à 190 km/h, avec une autonomie d’une dizaine de minutes. Il a étreint un membre de son équipe qui le félicitait.

« Tout s’est bien passé ! Même si c’était encore compliqué (pour le ravitaillement sur le bateau)… Ensuite, je voyais l’Angleterre qui se rapprochait et j’ai essayé de prendre du plaisir pour ne pas penser à la douleur. Ca brûlait dans les jambes ! », a confié à la presse juste après son arrivée Franky Zapata, en rendant hommage à « un travail d’équipe ».

Il a volé « à 160/170 km/h quasiment tout le long » de la traversée, a-t-il précisé, informé grâce à l’indicateur de vitesse sonore installé dans son casque.

Franky Zapata, qui s’est dit « fatigué » et a maintenant « besoin de vacances », a déjà d’autres défis aussi fous en tête: terminer sa « voiture volante » mais aussi être « le premier à surfer la poudreuse dans les nuages » en volant donc beaucoup plus haut.

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