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10H11 - mercredi 25 juin 2025

Belfort : le député Guillaume Bigot saisit les autorités pour faire annuler le concert du rappeur antisémite Freeze Corleone

 

Belfort : le député Guillaume Bigot saisit les autorités pour faire annuler le concert du rappeur antisémite Freeze Corleone

La venue surprise du rappeur controversé Freeze Corleone aux Eurockéennes de Belfort, prévue le dimanche 6 juillet, provoque une vive polémique. Guillaume Bigot, député Rassemblement national du Territoire de Belfort, a annoncé ce mercredi sur X avoir saisi officiellement le préfet pour demander l’interdiction de la prestation. Il a également interpellé les ministres de l’Intérieur et de la Culture, ainsi que les présidents des principales collectivités locales concernées.

Depuis plusieurs années, Freeze Corleone est au cœur de multiples controverses, en raison de textes jugés antisémites, complotistes et faisant l’apologie du terrorisme. Guillaume Bigot dénonce notamment certaines paroles comme : « rien à foutre de la Shoah », « déterminé comme Adolf dans les années 30 » ou encore l’allusion à l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice dans le morceau Haaland : « J’arrive dans le rap comme un camion qui bombarde à fond ». Autant de punchlines que l’élu RN juge inacceptables dans le cadre d’un festival grand public soutenu par de l’argent public.

Les Eurockéennes, qui attendent près de 130 000 festivaliers cette année, sont en effet subventionnées en partie par des collectivités comme le Grand Belfort, le Département du Territoire de Belfort et la Région Bourgogne-Franche-Comté. Pour Guillaume Bigot, cette aide publique, même si elle ne représente qu’environ 5 % du budget total du festival, ne saurait légitimer la présence d’un artiste dont les textes, selon lui, « bafouent les valeurs républicaines et la mémoire des victimes du terrorisme et de la Shoah ».

Déjà confronté à plusieurs interdictions préfectorales, notamment à Lille en février 2024 (une décision confirmée par le tribunal administratif), le rappeur a également vu ses concerts annulés à Nantes et Lyon, où la justice a pointé un « risque sérieux d’atteinte à la dignité humaine ». Une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme a par ailleurs été ouverte par le parquet de Nice l’an dernier.

En réponse aux critiques, la direction des Eurockéennes a tenu à préciser que les fonds publics attribués au festival étaient exclusivement fléchés vers des actions culturelles et non vers la programmation artistique. Le président du Grand Belfort, Damien Meslot, a lui aussi réagi, rappelant qu’il n’était pas organisateur du festival et qu’il ne disposait d’aucun pouvoir décisionnel pour exiger une déprogrammation.

La polémique intervient alors que plusieurs artistes initialement prévus, comme le groupe de métal Ultra Vomit et la DJ Uncle Waffles, ont récemment annulé leur venue. Freeze Corleone a été annoncé en remplacement, aux côtés du groupe punk Pogo Car Crash Control. Il est également programmé dans d’autres festivals cet été, dont le Dour Festival en Belgique, le 17 juillet.

Dans un climat national marqué par de fortes tensions communautaires, le maintien du concert de Freeze Corleone pose une question brûlante : faut-il continuer à invoquer la liberté artistique au mépris des mises en garde préfectorales, des décisions de justice et de l’indignation d’une partie des représentants de la nation ? Pour Guillaume Bigot, l’urgence est claire : éviter qu’un événement financé en partie par les contribuables ne serve de tribune à des propos jugés contraires aux valeurs fondamentales de la République.

Emma Ray

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