
Le 6 novembre 1975, le Maroc a vécu un moment de grâce nationale. Ce jour-là, des centaines de milliers de citoyens ont répondu à l’appel de Feu Sa Majesté Hassan II pour une marche pacifique vers le Sahara, alors sous domination espagnole. Armés seulement de leur foi, de leur drapeau et du Coran, ces 350 000 volontaires ont avancé sans violence, portés par une conviction commune : celle de la légitimité historique du Maroc sur ses provinces sahariennes. Cet élan collectif, unique dans l’histoire moderne, a incarné la fusion du peuple et du Trône autour d’un idéal de dignité, d’unité et de paix.
Cinquante ans plus tard, la Marche Verte reste bien plus qu’un souvenir. Elle est devenue un symbole vivant d’un Maroc qui avance, confiant et déterminé. Sous le règne visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’esprit de cette marche s’est transformé en une dynamique nationale de développement, d’ouverture et de rayonnement. Le Souverain a su inscrire la question du Sahara dans une vision d’ensemble, alliant diplomatie, stabilité et progrès. Il n’a pas seulement défendu la cause nationale sur la scène internationale ; il l’a portée à un niveau supérieur, en faisant des provinces du Sud un modèle de développement régional et de modernisation.
Aujourd’hui, Laâyoune et Dakhla sont devenues de véritables pôles d’attraction économique, ouverts sur l’Afrique et sur le monde. Ports modernes, zones franches, universités, infrastructures énergétiques : ces villes incarnent concrètement le Maroc de demain. Sous l’impulsion royale, le Sahara marocain n’est plus un enjeu de rivalité, mais un levier de prospérité et de coopération.
Sur le plan diplomatique, les résultats parlent d’eux-mêmes. Le plan marocain d’autonomie, proposé en 2007, s’est imposé comme la seule base crédible, sérieuse et réaliste pour une solution politique durable. De Washington à Madrid, de Berlin à Abou Dhabi, le soutien au projet marocain s’est affirmé avec constance. Plus de trente pays ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla — un geste fort, traduisant leur reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur ses territoires du Sud.
La dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, la 2756 (2024), a de nouveau salué le sérieux et la crédibilité de la démarche marocaine. Cette reconnaissance n’est pas le fruit du hasard : elle résulte d’un travail patient, rigoureux et cohérent conduit sous la direction du Roi Mohammed VI. Le Maroc a su conjuguer fermeté et dialogue, légitimité historique et modernité politique.
C’est dans ce contexte historique que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a décidé d’instituer une nouvelle fête nationale, célébrée chaque 31 octobre, en hommage à la dernière victoire diplomatique du Maroc et à la reconnaissance croissante du plan d’autonomie par la communauté internationale. Cette décision, hautement symbolique, vient inscrire dans la mémoire collective un moment-clé du parcours national : celui où la vision marocaine pour le Sahara a été consacrée comme la voie la plus sérieuse et la plus réaliste par les Nations unies elles-mêmes.
Mais le Royaume reste fidèle à l’esprit du droit international et au processus onusien. Sous l’égide du Secrétaire général des Nations unies et de son Envoyé personnel, Staffan de Mistura, Rabat participe activement aux discussions pour parvenir à une solution pacifique et durable. Le Maroc agit avec un sens profond des responsabilités, tout en restant convaincu que l’autonomie, dans le cadre de la souveraineté nationale, est la seule voie possible vers la stabilité et la paix.
En ce 6 novembre 2025, le Maroc ne célèbre pas seulement un anniversaire : il rend hommage à une épopée, à une foi partagée et à une vision qui continue de guider le pays. Cinquante ans après la Marche Verte, le Royaume avance, fidèle à son histoire, fier de ses réalisations et confiant en son avenir. Grâce à la clairvoyance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a su transformer un acte symbolique en un projet d’avenir, unifier son peuple autour d’une cause juste et faire de la diplomatie une arme de paix et de développement.
La Marche Verte continue, non plus à travers le désert, mais sur le chemin du progrès, de la stabilité et de la reconnaissance internationale. Elle reste, à jamais, le fil conducteur d’une nation en marche vers son destin.
Lahcen Isaac Hammouch est journaliste et écrivain belgo-marocain. Auteur de plusieurs ouvrages et tribunes, il s’intéresse aux enjeux de société, à la gouvernance et aux transformations du monde contemporain.

















