Rencontres Capitales
12H38 - mardi 10 avril 2018

A l’initiative de Catherine Bréchignac, les Rencontres capitales ont illuminé l’Institut de France. L’édito de Michel Taube

 

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C’est l’endroit où il fallait être le week-end dernier pour mieux cultiver son jardin intérieur : samedi 7 et dimanche 8 avril, l’Institut National de France accueillait les Vèmes Rencontres capitales. Et c’est la plus turbulente des cinq Académies de l’Institut National de France, sur le majestueux quai Conti à Paris, qui organisait l’événement.

Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuel de l’institution, bien connue de nos lecteurs, réinvente l’humanisme contemporain par petites touches qui devraient inspirer nos politiques et nos décideurs. Avec ces Rencontres, et non contente de rassembler les plus hautes sommités de la science, la physicienne émérite a fait de l’Institut une Cité des savoirs, une université de tous les espoirs aussi.

« Mémoire et mutations », tel était le programme de ces Rencontres 2018. Les mutations de notre nouveau monde font-elles le péril de notre mémoire ? Au contraire, dans son œuvre scientifique, dans sa construction culturelle, l’humanité se transforme sans cesse en se nourrissant de ses mémoires, en réinventant son histoire pour mieux inventer l’avenir. Les Rencontres capitales nous donnent les clés d’une appropriation raisonnée et résolue de notre avenir.

« C’est à dessein que, souligne Catherine Bréchignac, pour parler du cerveau et de l’acte de création, nous avons réuni des scientifiques, mais aussi deux musiciens, un chef cuisinier et même un clown. Et c’est le clown qui s’est dit professionnel de la création tandis que le grand neurologue Yves Agid soulignait que chacun d’entre nous est créateur. Le paradoxe n’est qu’apparent. »

Et d’ajouter : « Les scientifiques sont les géniteurs de ces mutations qui révolutionnent nos sociétés. Parce que nous sommes donc responsables de ces mutations, nous devons porter ou contribuer à tout le moins à ces débats éthiques qui permettent, en confrontant toutes les générations (le public était composé de nombreux jeunes, notamment des Grandes Ecoles) et toutes les expériences, d’affronter sereinement l’avenir. »

De quoi attendre avec impatience la VIème édition des Rencontres capitales.

Michel Taube

Directeur de la publication