International
11H04 - lundi 2 octobre 2017

La météo politique d’octobre 2017 par Michel Taube

 

Les orages vont-ils se déchaîner sur la démocratie espagnole ? Le dessin du Plantu belge, Pierre Kroll, à la une du Soir, dit l’essentiel : en choisissant le recours à la violence physique pour empêcher un référendum dont il ne voulait coûte que coûte, Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol a certainement réussi, certes, à faire baisser la participation au référendum du dimanche 1er octobre (l’abstention est de 57,7% des inscrits), mais, aussi et surtout, à décupler la fibre indépendantiste catalane. Les indépendantistes ont recueilli 90% des suffrages exprimés et la violence de Madrid leur donne une aura internationale que bloquait une certaine omerta des États membres de l’Union européenne. 

Dessin de Pierre Kroll, « Le Soir », 1 octobre 2017.

Sur fond de grève générale annoncée pour demain et du soutien inconditionnel d’un club globalisé, le Barça, le président de la Catalogne, Carles Puigdemont, a annoncé qu’il transmettrait les résultats au Parlement de la Catalogne qui, certainement mercredi, déclarera l’indépendance de la Catalogne. Le bras de fer entre Madrid et Barcelone risque fort de se prolonger et de se durcir.

Autres nuages en perspective… Une vague indépendantiste va-t-elle secouer des États-nations ancestraux ou d’émanation moderne : les Kurdes en Irak, les Écossais au Royaume-Uni sur les décombres du Brexit, les Néo-Calédoniens qui devront voter sur leur indépendance au plus tard en novembre 2018 ? Nos vieux États ont du mal à prendre en compte les particularismes culturels et politiques régionaux. La France n’a même pas ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Emmanuel Macron s’y est engagé pendant la campagne présidentielle mais elle suppose une réforme constitutionnelle à laquelle le Sénat s’est dit opposé en 2015.

Prix Nobel de la paix…

Petit rayon de soleil en signe d’espoir… Le Comité Nobel décernera vendredi le Prix Nobel de la paix 2017 qui sera solennellement remis au lauréat désigné à Oslo le 10 décembre à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme. La multiplication des conflits dans le monde et des causes à défendre ne donnent que l’embarras du choix aux Sages de l’Académie Nobel. Gageons que leur décision se portera sur un acteur des sociétés civiles dont le Prix changera la vie de façon décisive, comme ce fut le cas, par exemple, pour la Pakistanaise Malala Yousafzai en 2014 pour son engagement pour l’accès des jeunes filles à l’éducation.

Congrès du Parti communiste chinois et Corée du nord

Dernière prévision météo : parions que les tweets et autres invectives réciproques et trumpitragiques qui secouent la Corée du Nord (et sa voisine du Sud par ricochet) ne se transformeront pas en ouragan nucléaire avant le 18 octobre. Pourquoi ? Parce qu’à cette date le Parti Communiste Chinois ouvrira son XIXème Congrès quinquennal et que le numéro 1 chinois, Xi Jinping, tient à ce que rien, d’ici cette date fatidique, ne vienne entraver la consolidation de sa prise en main des rênes du pouvoir. Plusieurs des 7 membres du comité permanent du Politburo, âgés de plus de 70 ans, devront être remplacés lors du Congrès.

En revanche, dans l’après-Congrès, des opérations militaires concertées entre Chinois et Américains risquent fort de mater les velléités de frappes nucléaires du tyran de Pyongyang.

Michel Taube

Directeur de la publication

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