International
13H39 - mercredi 26 octobre 2016

« L’avenir de l’Ile-de-France ne peut être qu’international » : la tribune d’Eric Berger et Pierre Kuchly (UNIPEC)

 

La démocratie se joue aussi dans les entreprises. Les chefs d’entreprise ont jusqu’au 2 novembre pour élire les délégués consulaires qui éliront les juges des tribunaux de commerce et d’autre part leurs représentants dans les Chambres de commerce et d’industrie (CCI). Les CCI sont des organismes clé de la société française. Et pas que pour l’économie puisque la CCI Ile de France, la première région économique d’Europe avec ses 800.000 entreprises (!), gère par exemple 24 des plus grandes Ecoles françaises qui forment chaque année 30.000 étudiants et 15.000 apprentis.

Opinion Internationale publie la tribune des deux chefs de fil des listes UNIPEC (qui, soulignons-le respectent parfaitement la parité hommes – femmes), données comme favorites pour l’élection. Une élection également très politique car une des listes, le CNDI, il faut le dire, sous couvert de neutralité entrepreneuriale, agit en sous-marin du Front National.

Comme le dit Didier Kling, co-listier UNIPEC à Paris et probable futur président de la CCI d’Ile-de-France, « les CCI ont et auront, surtout avec la période très politique qui s’annonce pour les Français, un rôle stratégique pour le développement économique de notre pays. Je ne prendrai qu’un exemple : les retombées économiques de notre activité de congrès et salons représentent chaque année 5 milliards d’euros rien qu’en Ile-de-France, soit l’équivalent de l’impact des Jeux olympiques. L’enjeu de cette élection est majeur : plus nombreux seront les chefs d’entreprise à voter, et plus les CCI pèseront sur les choix de la France de demain. »

 Michel Taube


 

Eric Berger - Pierre Kuchly - Crédit photo : DR

Eric Berger – Pierre Kuchly – Crédit photo : DR

 

L’Ile-de-France est une région-monde de près de 12 millions d’habitants. Elle représente 25% de l’emploi salarié en France, 29 % du PIB et 40 % des effectifs de R&D. Un poids qui fait d’elle la véritable locomotive de l’économie française. Mais un leader qui ces derniers mois connaît quelques faiblesses, peinant notamment à attirer les investissements étrangers. Selon le baromètre EY publié en mai dernier, si les investissements en 2015 ont progressé de 12 % dans l’ensemble de l’Union européenne, en France ils ont baissé de 3 %. Un indicateur inquiétant au moment où l’on se targue de vouloir attirer les grands noms de la finance, après la décision britannique de quitter l’Europe. D’autant que ce recul intervient après que 4 grands noms du CAC 40 aient quitté le pays.

Renforcer notre attractivité

Il est plus que temps de prendre des mesures fortes pour restaurer l’appétit des investisseurs étrangers pour nos contrées et conserver les meilleurs talents. L’attractivité est devenue le premier enjeu pour notre région.

Pour profiter pleinement du Brexit de nombreux atouts plaident en notre faveur. La place financière de Paris possède une véritable expertise capable d’attirer l’implantation des banques et fonds d’investissement internationaux. Si nous voulons que l’Ile-de-France redevienne l’une des grandes régions économiques du monde, nous devons effacer nos handicaps fiscaux et réglementaires. Il faut ramener l’impôt sur les sociétés à la moyenne européenne. Il faut jouer sur la taxe sur les salaires, dont la plus haute tranche est à 20 %, et qui fait qu’un cadre financier coûte beaucoup plus cher à Paris qu’à Londres. Il faut cesser d’être le principal supporter de la taxe sur les transactions financières et mettre un terme à notre instabilité fiscale chronique.  Comme l’a fort bien résumé Jean-Yves Durance, vice-président de la CCI, « il faut se donner les moyens de réussir car la concurrence est sévère ». A ce titre, assurons-nous de l’application du pacte de responsabilité dont l’effort devra se poursuivre pour restaurer notre compétitivité. 


S’ouvrir davantage à l’international

L’international est l’une des clés de notre réussite. L’Ile-de-France est naturellement ouverte sur le monde, de par sa position stratégique en Europe et l’aura de la marque Paris, première destination touristique du monde. Une vocation internationale qui doit se traduire plus largement dans les stratégies de développement de nos entreprises. Elles ne sont que 125 000 à avoir une activité à l’export, soit moins de 4 % des 3,2 millions d’entreprises que compte notre pays. Pour combattre cette frilosité préjudiciable par rapport à nos principaux partenaires que sont l’Allemagne ou l’Italie, la CCI a développé des dispositifs d’accompagnement à l’export, en complément de l’action menée par Business France, qui portent leurs fruits avec une hausse en 2015 de 3,1 % des entreprises exportatrices. Un atout pour celles qui franchissent le pas, les études démontrant que les entreprises tournées vers l’international, obtiennent de meilleurs résultats en termes de compétitivité, d’équilibre financier face à un marché locale atone, ou de créativité en se frottant à la concurrence et aux nouvelles tendances du marché.  Les cursus de formation des écoles de la CCI Paris Ile-de-France, font d’ailleurs la part belle à cette culture de l’international dont il faut nous imprégner. Une culture qui n’est pas réservée qu’aux grandes entreprises, puisque chaque année plus de 30 000 artisans et TPE s’ouvrent aux marchés extérieurs. Les salons et congrès dont la CCI est le 4e organisateur mondial, constituent à ce titre une formidable porte d’entrée sur les marchés extérieurs, grâce aux contacts qui s’y établissent.

 

Développer une vraie stratégie digitale

A l’ère du numérique, l’international doit être une composante pleine et entière des stratégies de nos entreprises, en s’appuyant sur les technologies de l’information. Le digital est en effet devenu un facteur clé pour soutenir l’expansion des activités à l’étranger et pour faciliter les liens entre les organisations et les clients. Pourtant bon nombre d’entreprises connaissent encore des difficultés majeures pour instaurer une stratégie digitale cohérente. Elles ne doivent pas hésiter à s’entourer des conseils d’experts, comme c’est le cas à Paris avec Les Digiteurs, initiés par la Chambre de Commerce, un espace d’échanges et de formations qui apporte des réponses ciblées à tous types d’entreprises et de commerces. Un élément central dans le développement des entreprises, car comme le souligne une étude du cabinet de conseils Bearing Point, l’utilisation des outils de communications et médias sociaux, ne contribue efficacement à la croissance des entreprises que si elle intervient dans le cadre d’une vraie réflexion stratégique sur leurs objectifs à l’international.

Une vision du développement de notre région qui ne pourra être menée à bien qu’au travers d’une mobilisation plus forte des dirigeants d’entreprise en faveur d’instances de défense de leurs intérêts plus représentatives de leur diversité.

 

Eric Berger préside l’UNIPEC (Union Intersyndicale pour les Elections Consulaires), qui regroupe le MEDEF, la CGPME ainsi qu’une centaine de syndicats et fédérations professionnelles de Paris et de la région Ile-de-France, qui présente des listes de candidats représentatifs de tous les métiers et de toutes les catégories d’entreprises aux élections à la CCI Paris-Ile-de-France. Chef d’entreprise, il a été durant 10 ans Président de la FRTP IDF (Fédération Régionale des Travaux Publics d’Ile-de-France). Il est Administrateur de la FNTP (Fédération Nationale des Travaux Publics), conseiller et membre du bureau du CESER IDF depuis 2004 (Conseil Economique, Social et Environnemental de la Région Ile-de-France).

 

Pierre Kuchly est président d’ERA-SIB fabricant français d’électrovannes, il est Président CGPME95. Trésorier de la CCID95, il est Capitaine d’industrie CCI pour L’IDF 2013.

 

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