International
10H05 - lundi 24 octobre 2016

Petite psychologie du patient Trump par Hillary l’analyste…

 

Dans le troisième et dernier débat TV, Donald Trump nous a révélé encore une fois, comme si de besoin était, qu’il était maladivement susceptible. Cette fois-ci, cependant, Hillary Clinton a pris de la distance, encaissant les piques avec des allures de psychologue. La campagne pour la présidentielle américaine tourne à l’analyse psy…

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Donald Trump face à Hillary Clinton – Crédit photo : DR

 

Mardi dernier, dans l’ultime débat TV des candidats à la Maison blanche, la psychologie profonde de Trump s’est révélée au grand jour. Donald Trump a pris le public à témoin plusieurs fois : « qu’est-ce qu’elle est méchante, qu’est-ce qu’elle est acerbe, elle ment ». Tout dans son attitude indique que le public doit le croire, c’est moi qui vous le dis et il n’y a pas à réfléchir. Trump parle de sa tristesse devant la chute de Mossoul, « que nous tenions mais que nous avons lâché », ajoutant que cela était l’œuvre de Hillary. « Maintenant elle veut reprendre Mossoul, uniquement pour se redorer le blason ». Et puis il l’apostrophe : « Toutes tes fautes ont créé l’instabilité au Moyen-Orient et la grande migration, merci Hillary ! » Le modérateur est incapable de le freiner, il dit ce qu’il veut et feint de croire qu’on  veut le bâillonner. Il veut parler directement au peuple.

En fait, c’est là le style d’un meeting, et non d’un débat. C’est une distinction que Donald Trump ne sait pas faire, ne veut pas faire. Il se justifie de son passé de magnat de l’immobilier qui ne payait pas d’impôts (« vous auriez dû me rendre cela impossible, mais vous n’avez rien fait Hillary »), et il prétend que ce sont ses menaces récentes de défaire l’OTAN qui ont poussé les pays de l’OTAN à augmenter leurs contributions financières à l’alliance ! 

 

L’état psychologique du candidat Trump

La personnalité de Trump s’impose comme un sujet en soi : a-t-il une personnalité de Type A (quelqu’un d’extraverti et dominateur), ou encore la variante du névrosé narcissique? Quel complexe l’habite ? Est-il un simulateur ? Voilà des considérations rendues incontournables par cet homme qui brise les bonnes manières. Sur ce point uniquement, il ressemble à un tribun extrémiste comme Hitler.  Remontons dans l’histoire des débats américains : la tension entre les candidats a toujours été vive, mais  au pire on le disait « menteur » une fois dans toute la campagne. Trump a dit « menteuse » deux fois dans ce dernier débat, et parle de sa « campagne corrompue » une fois, puis se retourne contre la presse qu’il qualifie deux fois de « malhonnête ». Trump s’offre même le luxe de mentionner cavalièrement le New York Times qui aurait fait un article sur la malhonnêteté de la presse, pour appuyer ses dires. L’absurde atteint son comble.

 

La réplique : Hillary en docteur Freud

Hillary quant à elle trouve le ton juste, avec une maîtrise de soi presque professorale. À chaque invective, elle répond en commentant la psychologie de son adversaire ! Et elle finit par le résumer calmement, et pour une fois Trump n’interrompt pas (les narcissiques n’aiment-ils pas entendre ce que l’on dit d’eux ?). En voici les extraits importants :

« Chaque fois que Donald sent que les évènements vont contre lui, il crie à la triche, au trucage, au pipage des dés. » Puis elle donne des exemples de manière factuelle : le FBI l’a exonérée elle dans le dossier des emails, Trump a crié à la triche ; Trump a perdu les primaires de l’Iowa et du Wisconsin, il a crié à la triche dans le parti Républicain-même ; une cour reçoit la plainte contre Trump University (accusée de fraude et de racket) et Trump dénonce les motifs partisans du juge (ses parents étaient immigrés mexicains donc anti-Trump) ; son programme de télévision (The Apprentice) n’a pas reçu le Prix Emmy (décerné aux programmes de télévision) et il a crié à la fraude. 

Une fois égrénée cette liste assez lourde, et connue des Américains, Hillary lâche sa théorie : « Ceci est un état d’esprit. C’est ainsi que Donald raisonne. C’est drôle, mais c’est également troublant… Il est méprisant, et il avalit notre démocratie. » En évoquant la démocratie, elle a clairement réussi à gagner le niveau moralement supérieur, ce qu’elle appelle le « High ground ». Cela est presque un cadeau pour elle, car il y a effectivement des choses à reprocher à Hillary Clinton, ses emails non-encodés et ses cachets exorbitants (au-delà de 100 000 $) de conférencière, notamment auprès de financiers. Or Trump a tellement hurlé, et déformé l’action diplomatique de Hillary, qu’il crée un réflexe de sympathie envers elle. Merci Trump !

 

Harold Hyman

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