International
16H11 - lundi 22 août 2016

Maroc : adultère entre deux dirigeants prédicateurs islamistes

 

Tous les Marocains en parlent. On peut être islamiste et commettre de vils péchés… Une leçon de morale risque de coûter cher politiquement à la mouvance politique actuellement au pouvoir et à un mois et demi des élections législatives.

Moulay Omar Ben Hamad et Fatima Nejjar - Crédit photo : Bladi.net

Moulay Omar Ben Hamad et Fatima Nejjar – Crédit photo : Bladi.net

Moulay Omar Ben Hamad, marié, père de sept enfants et professeur des études islamiques à la faculté des lettres de Rabat, et Fatima Nejjar, veuve et mère de six enfants, ont été pris en flagrant délit de rapport sexuel, le 20 août 2016 par les éléments de la police à proximité de la plage d’El Mansouria (région de Mohammedia, nord de Casablanca), à bord d’un véhicule Mercedes E220. Ils ont été présentés le lendemain de leur arrestation devant le parquet, qui a ordonné leur poursuite mais leur maintien en liberté, fixant la date de leur procès le 1er septembre prochain.

Ce fait resterait divers si les deux tourtereaux n’étaient des membres importants du « Mouvement pour l’Unification et de la Réforme – MUR ». Moulay Omar Ben Hamad, est membre de « l’Union Mondiale des Ouléma Musulmans » et le secrétariat général de « La Ligue des Ouléma AhlAssounna ». Qualités qui l’érigent en émissaire privilégié du « Mouvement pour l’Unification et de la Réforme » lors des missions de prédication à l’étranger, notamment à l’occasion du mois de Ramadan.

Il est également connu comme étant le principal promoteur de l’association dite « Dar Al Coran » créée le 14 février 1996 à Mohammedia, dédiée à l’apprentissage du Coran aux enfants. Il a également officié, en tant que khatib de la prière du vendredi. Enfin, Ben Hamad jouit d’une grande notoriété au sein du « MUR » en tant que responsable de la prédication, et il anime des prêches aussi bien au siège central dudit mouvement au profit des membres de la jeunesse du Parti de la Justice et du Développement, que dans les quatre régions du « MUR » à l’échelon du Royaume, pour encadrer les adeptes de ce mouvement.

Pour sa part, Fatima Nejjar qui a la réputation d’être une prédicatrice connue, compte à son actif, d’innombrables causeries religieuses diffusées sur « YouTube ».

Ce scandale vient démystifier le discours moralisateur de cette mouvance politico-religieuse et casse son prestige auprès de la société, dès lors que les deux personnalités mises en cause sont connues comme étant deux cadres confirmés du « Mouvement pour l’Unification et la Réforme » au sein duquel ils assument, respectivement, des postes de responsabilité (1er et 2ème vice-président).

Le comble de cette histoire est que l’indélicat mari volage avait émis en 2013 une fatwa ayant « jugé  haram  (illicite) du point de vue de la charia, l’échange sur les réseaux sociaux de formules de tendresses entre les maris et leurs femmes, ainsi que la publication par ces dernières de leurs photos de mariage au motif qu’elles y apparaissent dans toutes leurs splendeurs ». Or, selon plusieurs sources, Moulay Omar Ben Hamad a prétendu avoir contracté avec sa maîtresse un mariage coutumier, une procédure formellement interdite et non reconnue au Maroc… avant de tenter d’acheter le silence des auteurs de son arrestation. 

Aux dernières nouvelles, le « MUR » a décidé d’exclure de ses rangs les deux tourtereaux, sans doute pour éviter que le « PJD », actuellement au pouvoir, et qui fait de la moralisation de la société marocaine son cheval de bataille, ne soit éclaboussé par cette affaire de mœurs en période pré-électorale. Les Marocains sont appelés aux urnes le 7 octobre pour les élections législatives.

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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