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09H22 - vendredi 15 juillet 2016

Quand les jeux vidéos deviennent des jeux d’argent

 

Valve Corporation, le développeur du jeu Counter Strike Global Offensive, a été attaqué en justice par un joueur le 23 juin dernier. Il est reproché à l’entreprise de « permettre un marché de jeux d’argent illégaux sur internet ». Comment un simple jeu vidéo peut-il cacher des jeux d’argent ?

Un couteau virtuel du jeu Counter Strike. Le plus cher à ce jour a été vendu pour 30.000 dollars - Crédit photo : capture d'écran du jeu

Un couteau virtuel du jeu Counter Strike. Le plus cher à ce jour a été vendu pour 30.000 dollars – Crédit photo : capture d’écran du jeu

Le principe des « skins »

Counter Strike : Global Offensive repose sur un modèle économique particulier. Dans une mise à jour, le 13 août 2013, Valve a offert la possibilité d’acheter des finitions d’armes différentes à ses joueurs. De simples modifications cosmétiques, ainsi, les joueurs le désirant pouvaient avoir une arme visuellement différente. Ces finitions appelées « skins » ne changent absolument rien en terme de jeu : les joueurs ne voulant pas dépenser plus d’argent ne se retrouvaient donc pas désavantagés.

L’idée pouvait ne pas sembler très rentable. Mais au fur et à mesure des mises à jour, de plus en plus de « skins » se sont retrouvés disponibles à l’achat, et l’effet de mode a fait le reste du travail. Posséder tel ou tel « skin » est devenu un objectif pour une bonne partie des joueurs. Les prix se sont peu à peu envolés, jusqu’à atteindre des sommes record, selon la rareté de l’objet virtuel.

Pour contrer cette hausse des prix, Valve a tenté de limiter les prix sur son marché à 400$. Mais cela n’a pas suffit, et les joueurs utilisent désormais d’autres sites pour effectuer des transactions plus élevées. Tout cela pour posséder une arme légèrement différente, ou un couteau plus original, qui encore une fois, ne change absolument rien au niveau du jeu, si ce n’est l’aspect visuel d’un objet virtuel.

 

Le développement du marché en ligne

A la vue du succès du marché des « skins », une quantité ahurissante de sites internet se sont créés autour de ce marché. Des sites pour les échanger, les parier sur des matchs professionnels, mais aussi et surtout, des sites pour les jouer, comme on joue de l’argent dans un casino. Ces sites ont connu un vrai succès, notamment grâce à la promotion réalisée par des internautes connus.

Cela signifie qu’à l’heure actuelle, un enfant de 10 ou 12 ans peut jouer de l’argent sur un site internet. Les objets virtuels intégrés au jeu ont une valeur monétaire connue, et peuvent rapidement être revendus contre de l’argent réel. Ce premier problème n’est pas récent, mais il n’a jamais réellement attiré suffisamment l’attention de la justice.  

Mais tout a changé lorsque de nouveaux éléments sont parus sur internet il y a 10 jours. Parmi la nuée de sites internet proposant de jouer de l’argent, le moyen de se démarquer est de faire appel à des personnalités qui feront la publicité du site. Joueurs professionnels et YouTubers spécialisés reçoivent des offres de partenariat chaque jour pour réaliser des vidéos dans lesquelles ils remportent des sommes colossales sur des sites de jeu. Problème : certaines de ces personnalités ont truqué les paris avec le site pour leur vidéo, ou alors sont même parfois propriétaires du site en question, sans jamais le mentionner. Plusieurs cas de publicité mensongère, déguisée ou de paris truqués ont fait surface ces dernières semaines. Les auteurs sont également poursuivis en justice.

Il sera très intéressant de suivre les évolutions des différentes procédures judiciaires engagées contre les développeurs du jeu, les sites de jeu d’argent et les personnalités qui ont menti dans un but publicitaire et parfois truqué certains paris. Mais l’affaire fait déjà beaucoup de bruit aux États-Unis, où les jeux d’argent sont considérés comme un problème très sérieux. Dans le cas dont nous parlons, le risque d’addiction est très fort, tout comme celui de pertes financières importantes. Sauf que ce sont souvent des mineurs qui courent ce risque, et que les sites proposant ces jeux ne sont ni régulés, ni contrôlés.

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