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13H42 - mercredi 27 avril 2016

Entre l’injustice de la vie et la justice des hommes, une semaine en Israël

 
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Crédit photo : Felix Kris, Alex Zuta – Transfax Film, Wikimedia Commons

Adieu Ronit

Sincère et passionnée, elle était irrésistible. Si pleine de vie. Un tourbillon. Mais les tourbillons sont ainsi. Ils s’en vont comme ils apparaissent. Brusquement et sans crier gare.

Même ses plus proches amis n’étaient pas dans la confidence. Était-ce pour se préserver ? Ou pour les préserver ? Ronit Elkabetz est morte mardi dernier « des suites d’une longue maladie ». Depuis, de très nombreux articles lui ont été consacrés. Et non ! ça ne suffit pas. Il est des personnages qui méritent tous les hommages, les hommages de tous. De ceux qui l’ont connue vraiment, ceux qui l’ont approchée, ceux qui l’ont admirée de loin. Pour le mien, je vous raconterai une anecdote sans importance qui la décrit au mieux.

C’était lors d’une de ses dernières apparitions télévisées, peut-être même la dernière, le 25 février dernier. Elle savait sans aucun doute qu’elle n’avait plus de temps à perdre. Pourtant, je le soupçonne, elle aurait agi de la sorte même sans l’ombre cruelle de ce foutu cancer.

Comment oublier ce moment ? Nous ignorions tous, ou presque, alors, que la mort la guettait de près. Elle paraissait si forte ! et toujours aussi belle, avec son port de reine. Tranquillement assise à côté du présentateur, elle avait attendu son tour, c’est la règle du jeu, avant de pouvoir parler de la série, Trepalium, dont elle faisait la promotion. Elle y interprétait une Première ministre française.

Par souci de la transition ou peut-être du buzz, le journaliste qui la reçoit s’adresse enfin à elle mais sur un tout autre sujet que son travail et la série. Actualité avant tout. « J’imagine que tu as entendu parler de l’affaire Moshe Ivgy… » commence-t-il tout sourire. Moshe Ivgy, un acteur, accusé de… « Ça ne m’intéresse pas », l’interrompt calmement l’actrice et d’enchaîner aussitôt sur un mode pédagogique : « Je t’explique. Je suis venue pour quoi ici ? » « Pour parler de Trepalium », répond l’autre. « Très bien, repart Ronit, alors pourquoi tu me parles d’Ivgy, quel rapport avec Ivgy ? »

 S’en est suivi un échange d’une brièveté étonnante. Tout est question de clarté. Et Ronit était claire, et nette, et tranchante même s’il le fallait. Quelques secondes plus tard, elle provoquait l’événement : lançant sur un ton posé un « merci beaucoup » poli, elle quittait le plateau sans perdre un mot de plus. Ronit, il ne fallait pas lui marcher sur les pieds. Ni lui en raconter. Ronit était une star. Et elle en imposait.

 

Pas de passe-droit pour les terroristes

Ses avocats ont tenté de plaider la démence. Ils ont perdu leur pari. La justice est rendue.

Yosef Haïm Ben David a été reconnu coupable de meurtre sur la personne du jeune Mohammad Abu Khdeir, en juillet 2014.

Retour sur les faits

Le 12 juin 2014, dans la soirée, trois Israéliens, Eyal Yifrach, 19 ans, Naftali Frankel, 16 ans et Gilad Shaar, 16 ans, étaient enlevés  alors qu’ils faisaient de l’auto-stop. Le 30 juin, à la suite de longues recherches menées sous le nom « revenez frères », leurs corps étaient retrouvés. Leur assassinat, commandité et financé par le Hamas, avait bouleversé l’opinion israélienne.

En guise de vengeance, trois Israéliens juifs orthodoxes, deux de 16 ans, un de 29, avaient, le mardi 2 juillet, enlevé un Palestinien, Mohammad Abu Khdeir, 16 ans, l’avaient battu et brûlé vif. Ils étaient arrêtés le 6 juillet à l’aube avant d’être inculpés pour enlèvement et meurtre.

Jugement et verdict

Au terme du procès, sous haute tension, au cours duquel la justice israélienne a été plusieurs fois accusée de vouloir faire deux poids deux mesures, les deux inculpés, mineurs au moment des faits, ont été reconnus coupables et condamnés, en février dernier, l’un à 21 ans de réclusion criminelle et l’autre, à perpétuité.

Quant au dernier des trois, Yosef Haïm Ben David, instigateur et principal exécutant du crime, il avait réussi en novembre 2015 à obtenir un délai, plaidant l’irresponsabilité.

Mardi 19 avril, le tribunal de Jérusalem l’a trouvé « sain d’esprit » et « responsable de ses actes » et donc reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il recevra sa sentence dans le courant du mois de mai.

Le père du jeune Mohammad réclame, pour sa part, « que les maisons [des assassins de son fils] soient détruites comme celles des Arabes reconnus coupables de terrorisme ».

Le nom du jeune Mohammad Abu Khdeir, inscrit au Mémorial pour les victimes du terrorisme en Israël, en a été retiré à la demande de sa famille.

 

Des Israéliens salis dans une affaire de blanchiment d’argent

Selon une enquête secrète de la police israélienne, dont les conclusions ont été rendues publiques mardi dernier, plus de 200 millions de dollars auraient été blanchis via un réseau basé en Israël. Plusieurs centaines de personnes auraient été interrogées et des dizaines, arrêtées. Des biens ont par ailleurs été saisis et des comptes bancaires, gelés.

Les investigations ont porté sur des citoyens israéliens et étrangers résidant en Israël ou ailleurs ayant développé un énorme réseau d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent.

Cette affaire fait écho à celle des Panama papers dont le fisc israélien étudie actuellement la masse de documents révélés avec d’autant plus d’attention que 600 entreprises israéliennes et les banques Leumi et Hapoalim, parmi les plus importantes du pays, y seraient mentionnées ainsi que les noms de 850 détenteurs de comptes bancaires au Panama.

L’année dernière, l’administration fiscale israélienne avait lancé une campagne d’incitation à déclarer, sans risques de pénalité, sa fortune à l’étranger.

 

Une semaine de la fierté pas si Gay

Déjà, l’opération Bordure protectrice, offensive contre le Hamas à Gaza, de l’été 2014, avait eu de graves répercussions sur le tourisme en Israël. Il avait fallu des mois pour que les acteurs de la branche commencent à s’en relever puis osent à nouveau y croire. Jusqu’au début, en octobre dernier, de ce que d’aucuns appellent la troisième Intifada, et d’autres la guerre des couteaux. De cette crise, particulièrement grave pour l’économie du pays puisque l’industrie du tourisme représente 7 % de son PIB, beaucoup craignent aujourd’hui ne pouvoir se remettre.

Prêts exceptionnels et autres plans de secours au coût exorbitant ne sont qu’une facette de l’action gouvernementale pour sauver le tourisme du marasme. En effet, son ministère consacré emploie toutes ses forces créatrices à développer des formules diverses et variées pour attirer les visiteurs. Tourisme religieux, vert, culturel, d’affaire, de santé et de remise en forme, de sport et de détente, il y en a pour tous les goûts. L’État soigne aussi sa vitrine à travers des sites Internet soigneusement conçus et des campagnes promotionnelles à l’intention de différents publics. C’est ainsi que le mois dernier, au Salon international du tourisme de Berlin, Israël gagnait le prix Expédia pour sa campagne en direction des communautés LGBT du Royaume-Uni et d’Italie.

Le tourisme homosexuel, mais bien sûr ! Comment ne pas y penser ? Et comment ne pas « exploiter » le sex appeal de Tel Aviv, ville gay friendly par excellence ? C’était bien l’intention du ministère du Tourisme avec le lancement de sa semaine de la fierté – à l’occasion de la légendaire Gay Pride tel-avivienne – dans laquelle il devait investir 11 millions de Shekel (environ 3 millions d’euros).

Mais c’était sans compter avec… la communauté LGBT. En effet, certains de ses leaders ont réagi à l’indécence du budget alloué à la semaine de la fierté, et donc au tourisme, par rapport à celui bien trop chiche selon eux qui leur est octroyé. Pas question de laisser passer une telle injustice. Aussi, se déclarent-ils prêts à annuler, s’il le faut, la manifestation.

De son côté, la municipalité de Tel Aviv a confirmé la tenue de l’événement tout en espérant que le gouvernement comprendra « l’extrême importance de faire progresser les droits de la communauté gay en Israël ».

L’année dernière, pour la 17e Gay Pride de Tel Aviv, 180 000 personnes avaient défilé dans les rues de la ville.

Arrêtons de dénigrer notre chère Tunisie !

En cette ère où les images ont un pouvoir émotionnel puissant et peuvent fausser la réalité, Nous, enfants de la France et de la Tunisie, et amis de cette terre d’Afrique du…