International
14H28 - mercredi 6 avril 2016

Palestine, courir est un droit

 

La quatrième édition du marathon de Palestine à Bethléem, s’est tenue le 1er  avril, trois jours avant celui de Paris. Cette course a été imaginée par deux Danois, Lærke Hein et Signe Fischer.

Basilique de la Nativité, lieu de départ du Marathon - Crédit photo : Berthold Werner, Wikimedia, domaine public.

Basilique de la Nativité, lieu de départ du Marathon – Crédit photo : Berthold Werner, Wikimedia, domaine public.

Dans le cadre de l’organisation de la première course qui a eu lieu en 2013 (six jours après les attentats du marathon de Boston), les deux entrepreneurs ont créé l’ONG Right to Movement. Cette organisation a pour but de sensibiliser l’opinion au droit de circulation, inscrit au 13e article de la Charte des droits de l’homme, qui n’est pourtant pas garanti aux Palestiniens. En effet, il leur est difficile de se déplacer. D’ailleurs 80 % des coureurs gazaouis inscrits à l’évènement cette année n’ont pas été autorisés à quitter Gaza pour rejoindre la Cisjordanie où se situe Bethléem. Impossible donc pour le gagnant de l’an dernier, Nader Al Masri, de défendre son titre. En territoire palestinien, même s’entraîner à un marathon est une épreuve. Ceux qui l’ont fait décrivent le calvaire d’un joggeur en Palestine : absence de trottoirs, multiples checkpoints, zones de tension à éviter… Impossible pour eux d’imiter leurs collègues, européens par exemple, qui se laissent porter par leurs jambes au hasard des rues. Ainsi, les Palestiniens prennent-ils généralement le parti de courir en rond autour d’un quartier qu’ils connaissent.

Le tracé de la course également a dû être réfléchi. Long de seulement 21 kilomètres, il doit être effectué deux fois par les coureurs pour effectuer un marathon complet. Partant de la chapelle de la Nativité, il traverse deux camps de réfugiés et longent le mur de séparation israélien.

Depuis sa création, l’association a trouvé des soutiens dans le monde entier, attirant à chaque manifestation des coureurs de diverses nationalités. Dans cette rencontre où se mêlent sport et politique, on peut voir courir des joggeurs européens surentraînés dans leurs pantalons en élasthanne aux côtés de jeunes locaux en T-shirt ou encore des personnes en fauteuil roulant. Le marathon de Bethleem a réuni 4 371 personnes cette année de 64 nationalités différentes. L’organisateur de l’évènement et représentant de l’ONG en Palestine, George Zeidan, se félicite d’avoir vu plus de 2 000 femmes parmi les participants. Le vainqueur de la course 2016, Mervin Steenkamp, a défilé dans les rues de la ville, porté par la foule, alors qu’il brandissait un drapeau palestinien au-dessus de sa tête. Ce jeune sud-africain, qui seulement cinq jours auparavant avait fini dans les cent premiers d’un marathon organisé dans son pays, concourrait à Bethléem pour soutenir le département d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Huda Al-Masri, ouvert en 2013 grâce à des dons étrangers récoltés par une ONG américaine, le Palestine Children’s Relief Fund (PCRF).

Contrairement à la majorité des évènements sportifs, apolitiques, cette manifestation représente pour les Palestiniens une occasion de montrer qu’ils existent et d’ouvrir les yeux de la communauté internationale sur les atteintes aux droits humains dont ils sont les victimes.

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