International
16H01 - mardi 26 janvier 2016

François Hollande en Inde : dialogue entre négociations françaises et ambitions indiennes

 

François Hollande est en Inde, du 24 au 26 janvier, et il n’y est pas allé seul. Directement concernés par le développement des énergies renouvelables indiennes – et espérant bien y prendre part – les directeurs d’EDF et d’Engie s’y sont rendus aussi, et nombre de chefs d’entreprises les ont suivis, en vue de participer au CEO Forum leur permettant de rencontrer des entrepreneurs indiens. Michel Sapin, Laurent Fabius, Ségolène Royal, Fleur Pellerin et Jean-Yves le Drian sont également du voyage.

 

François Hollande et Narendra Modi Premier ministre indien - Crédit photo : Stéphane DE SAKUTIN / AFP

François Hollande et Narendra Modi Premier ministre indien – Crédit photo : Stéphane DE SAKUTIN / AFP

 

Négociations, espoirs économiques et accomplissement politique

Jean-Yves le Drian est probablement le plus exposé : chargé d’avancer malgré une administration lourde et bureaucratique, le ministre de la Défense espère bien contribuer à faire aboutir la vente des 36 Rafales. Mais subsistent encore des sujets de débat entre les deux pays, dont le niveau d’équipement et de sophistication ainsi que le prix final qui s’élève à plusieurs milliards d’euros. Grande importatrice d’armes et contrainte de moderniser de façon urgente son armée, l’Inde a besoin de la France, même s’il existe d’autres interlocuteurs possibles. Conduites également par François Hollande, les négociations semblent avoir avancé : « Nous avons trouvé un accord intergouvernemental sur l’achat de 36 Rafale, à l’exception des aspects financiers », a ainsi déclaré le Premier ministre Narendra Modi.

François Hollande a pour sa part tenu à annoncer que « les aspects financiers seront réglés dans les jours prochains ». Politique donc, d’avantage qu’économique, cet accord est néanmoins vu par l’Élysée comme « un préalable indispensable à un accord commercial ». Dassault aviation se donne quatre semaines pour régler la question financière. Mais le partenariat bilatéral en matière de Défense ne s’arrête pas là : la coopération en matière de lutte antiterroriste et de cybersécurité a été évoquée, alors qu’une nouvelle vidéo de l’État islamique, menaçant Paris, a été divulguée pendant le voyage du Président. Les deux chefs d’États se sont montrés décidés à approfondir « une coopération antiterroriste pour pouvoir atténuer et réduire de façon tangible la menace de l’extrémisme et du terrorisme dans nos sociétés ».

 

Des énergies, du solaire au nucléaire, les discussions continuent

Évoqué lors de sa participation à la COP21, l’engagement de l’Inde à réduire sa part d’énergie provenant du charbon est loin d’être aisé à tenir – l’objectif étant d’atteindre 40 % d’électricité issue des énergies renouvelables. Beaucoup d’entreprises françaises semblent désireuse de l’y aider, notamment en ce qui concerne l’énergie solaire.

Lundi 25 janvier, Modi et Hollande ont inauguré à New Delhi, la capitale, le siège de l’Alliance solaire internationale – une initiative indienne précisément lancée à l’issue de la COP21. Regroupant plus de 120 pays ensoleillés environ 300 jours par an, cette alliance vise à développer la coopération entre les partenaires afin de réduire le coût des financements des technologies solaires. Cette initiative est d’autant plus significative que l’énergie solaire pourrait être à présent plus compétitive que les énergies nucléaires ou les centrales fonctionnant au charbon ou au gaz. Cela, Engie, par l’intermédiaire de la PME Solaidirect, l’a bien compris. Deux parcs de 70 mégawatts (MW) devraient ainsi être construits au Rajasthan sous la direction de l’ex GDF-Suez. De son côté, EDF Énergies nouvelles a annoncé l’implantation d’éoliennes. Mais c’est probablement le dossier de vente potentielle de six réacteurs nucléaires EPR, par Areva NP, que retiendront les observateurs. Un dossier très hypothétique dont les premières négociations, lancées en 2008, n’avaient jamais abouties. Aujourd’hui, ce projet se heurte à une forte protestation sur place – notamment portée par les écologistes – et aux questions de responsabilité en cas d’accident. Des difficultés qui ne ternissent par l’optimisme du président Hollande, qui a souligné un net progrès dans les discussions.

 

François Hollande a clôturé sa visite en prenant part aux cérémonies du Republic Day, en tant qu’invité d’honneur de la parade militaire. Marchant en tête du défilé, le 35e Régiment d’infanterie de l’armée de terre française et les musiciens de la Musique de l’infanterie ont paradé derrières quelques véhicules de vétérans indiens. C’est la première fois qu’un corps militaire étranger prenait part à cette cérémonie, méticuleuse démonstration d’une puissance militaire de plus en plus ambitieuse et d’une diversité culturelle fière et affirmée.

 

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