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14H17 - lundi 25 janvier 2016

Grenoble : marmite citoyenne

 

Surprise générale ! Le 30 mars 2014, la liste commune intitulée : « Grenoble, une ville pour tous. Le Rassemblement Citoyen de la Gauche et des Écologistes », emmenée par Eric Piolle, et que personne ne donne gagnante, est élue à la Mairie de Grenoble face aux listes de l’UMP et du PS. Une surprise sur le moment mais peut-être pas tant que ça, si on regarde un peu en arrière.

 

02. PHOTO GRENOBLE Marmite citoyenne

 

Dans les années 60, des Groupes d’Action Municipale (GAM), voient le jour un peu partout en France. Ces groupes, d’un genre nouveau, sont formés par des militants citoyens considérant que les partis politiques classiques ne fournissent plus de réponses adaptées aux besoins sociaux du moment. Ils constituent à l’époque une expérience de démocratie participative innovante à l’échelle locale. En 1971, on en dénombre environ 150 à travers le pays.

Il se trouve que c’est à Grenoble, en 1964, qu’est né le premier GAM en France. Hubert Dubedout, qui vient de s’engager dans la vie politique grenobloise en créant un syndicat des usagers du service des eaux, crée ce premier GAM. Le groupement est composé de militants issus d’associations citoyennes et de syndicats comme la CFDT. Tous partagent alors un même constat d’inadéquation des politiques classiques face aux questions d’urbanisme, de politique culturelle ou de vie citoyenne. A l’approche de l’élection municipale de 1965, le GAM de Grenoble se rapproche du PSU et de la SFIO pour fonder une liste commune. Surprise générale ! Alors que personne ne la donne gagnante, c’est cette liste citoyenne qui remporte la Mairie de Grenoble face à la liste sortante menée par Albert Michallon (UNR) et celle du Parti Communiste français. Hubert Dubedout restera à la Maire de Grenoble jusqu’en 1983.

 

Depuis Grenoble est devenue une marmite citoyenne dans laquelle les initiatives bouillonnent.

En 2007, l’Association Démocratie Écologie Solidarité (ADES) ouvre une boutique citoyenne pour délivrer des conseils et des informations aux habitants et aux associations sur les collectivités et les services publics locaux. En 2010, le Collectif Mounier se constitue spontanément suite à l’annonce de la fermeture du Lycée Mounier. Une annonce brutale par voie de presse alors qu’une restructuration du site avait été votée, budgétée et lancée par la région. Les citoyens ne l’acceptent pas et contestent de manière organisée. En 2011, une association, née de l’alliance de différents collectifs grenoblois, lance le collectif Vivre à Grenoble, pour lutter contre le manque de démocratie dans les décisions d’urbanisme de la ville. En 2013, le Collectif pour un chauffage urbain juste et solidaire, réunit quant à lui plus de 2000 locataires et copropriétaires du parc social pour assigner la compagnie de chauffage de Grenoble devant le Tribunal de Grande Instance afin d’exiger le remboursement du trop-perçu par la compagnie entre 2008 et 2011.

 

Le Réseau Citoyen à la conquête de la cité

En 2013, un collectif d’habitants motivés, dont certains en rupture avec le mouvement GO Citoyenneté, appellent à une rénovation pour préparer les élections municipales de 2014 à Grenoble. Un appel pour la création d’un nouveau Réseau Citoyen local est lancé par une quarantaine de personnes actives sur les différents dossiers importants de l’agglomération. Ils sont rapidement rejoints par de nombreux habitants souhaitant devenir des acteurs de l’avenir de leur cité. Ce Réseau Citoyen croît très rapidement sur la promesse d’une démarche de construction collective où le contenu politique et la volonté de retrouver une gestion de la ville par et pour les habitants priment sur les ambitions personnelles.

C’est sur cette base, que fin 2013, le Réseau Citoyen de Grenoble se rapproche du mouvement locale et historique de l’ADES pour fonder ensemble avec Europe Ecologie-les Verts, les Alternatifs et le Parti de Gauche une liste commune intitulée : « Grenoble, une ville pour tous. Le Rassemblement Citoyen de la Gauche et des Écologistes », une liste que personne ne donne gagnante…

 

René Bard (Grenoble, France)

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