Billet de Catherine Fuhg
13H10 - vendredi 22 janvier 2016

Mon billet de mauvaise humeur

 

Dans chaque instant, chaque objet, chaque être, lumière et ombre se répondent. Il y a pourtant des moments où la colère et la peine empiètent sur le reste pour ne plus laisser que du noir !

 

N'éteignons pas la lumière - Crédit photo : Pixabay

N’éteignons pas la lumière – Crédit photo : Pixabay

 

Cette semaine il y a eu…

La découverte d’une planète dans notre système solaire. La neuvième. Et elle serait énorme. Merveille ! Bienvenue dans notre ciel !

Du nouveau aussi côté terre – et précisément au Kenya. Ses entrailles ont livré à une équipe d’archéologues un témoignage inédit des hommes d’avant l’histoire : des ossements humains vieux d’environ 10 000 ans, et parmi eux 12 squelettes présentant « des lésions traumatiques mortelles » dont celui d’une femme enceinte dont la posture laisse à penser qu’elle serait morte ligotée. La guerre, ont conclu les chercheurs. La guerre déjà ! La guerre n’a donc pas d’âge !

Puis il y a eu au Pakistan, encore la violence aveugle. Avec des hommes qui sont entrés dans une université non pour apprendre mais pour tuer. Qui ont violé mon temple. Ma religion. Celle du savoir.

Tant qu’il y aura des hommes ?

Depuis le début du conflit entre obscurantistes et partisans des Lumières, les lieux de culture, de savoir, sont les cibles de la violence. Et ce n’est pas qu’un symbole. Car c’est bien à la connaissance que ces traîtres à l’humanité, ces prêtres de la haine, ces faux fidèles ont déclaré une guerre totale, sans merci. Cette connaissance qui leur rappelle qu’ils sont, comme nous le sommes tous, « peu de chose », ou même « rien ».

Et c’est ainsi que l’on voit des hordes d’imbéciles – lâches, faibles et oisifs, bien plus que malheureux – dont le premier et seul propos est d’œuvrer à la destruction, massacrer, enlever, violer, aux abords ou dans les écoles.

Oui, c’est la guerre aujourd’hui, où le camp du doute éclairé est opposé à celui des certitudes absolues.

Il s’agit d’un combat à mort entre ceux qui souhaitent chercher, encore, toujours plus loin, au risque – n’est-ce pas une promesse ? – d’errer éternellement et ceux qui choisissent de croire que tout a déjà été dit, trouvé, pensé, compris. Les premiers puisent dans la quête leur énergie vitale pour produire, grandir et servir, sinon l’humanité, au moins autrui, de proche en proche. Alors que les seconds partout, jusqu’en eux-mêmes, traquent l’amour de la vie, et au diable l’humanité, les hommes ! et eux avec. Les uns avouent leur ignorance, pour mieux y remédier, se consacrant tout entiers à la poursuite de cette lumière dont une ombre suffit à éclairer leur existence. Les autres cultivent l’ignorance et s’imposent par la peur pour oublier la leur. La revanche des perdants ! C’est que les questionnements des uns sont la terreur des autres.

La peur de la liberté, source de toutes les folies

Mais ce combat au fond, et c’est bien le plus inquiétant, prend place en chacun de nous où s’affrontent nos peurs absolues, humaines, universelles, et notre curiosité. Outre la peur de la mort, la peur de l’inconnu et de la liberté. Cet espace vide immense, étourdissant, enivrant. L’espace de tous les possibles, du meilleur jusqu’au pire. C’est qu’il en faut du courage pour oser s’y lancer sans le filet d’une thèse qui règle la vie au cordeau.

C’est dans notre renoncement quotidien à la liberté qu’il faut chercher le limon de tous les obscurantismes. Dans notre volonté d’avoir toutes les réponses, notre aspiration au confort, à la paresse, de la pensée.

Les armes de nos ennemis se cachent au fond de nous, et c’est là qu’il faut les traquer. Si cette guerre doit être gagnée, il nous faut commencer par la livrer en nous-mêmes.

Napoléon, un amour de tyran ? La fougue de Catherine

Les nations se cristallisent autour d’une langue, d’une histoire et aussi de certains héros dont elles s’enorgueillissent. Aussi, les peuples, partout et de tout temps, ont cultivé des mythes. Pourtant c’est certainement…
Catherine Fuhg