International
16H03 - mardi 3 novembre 2015

Une semaine en Inde (du 26 octobre au 2 novembre 2015)

 

Entre alliance contre la Chine et approvisionnement en pétrole : le rôle clé de l’Indonésie

11 Le Vice-Président indien Hamid Ansari et Jusuf Kalla. Crédit : Hamid Ansari Official[/caption]

Le vice-président indien, Hamid Ansari, s’est exprimé le dimanche 1er novembre lors de son voyage en Indonésie, répondant à l’invitation de son homologue Jusuf Kalla. Soulignant « l’amitié » entre les deux pays – et la nécessité de nourrir, de « renouveler » cette amitié régulièrement, il a rappelé la convergence des intérêts indiens avec ses voisins est-asiatiques.

Ce voyage, le premier depuis 2013, où le Premier ministre Manmohan Singh s’était rendu au onzième sommet de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, dont Jakarta est le siège, était important. L’Indonésie compte une grande diaspora indienne – 10 000 personnes – et représente une source clé pour l’approvisionnement en pétrole, en huile de palme et charbon. M. Ansari a d’ailleurs rappelé l’investissement conséquent de l’Inde – d’une hauteur de 15 milliards de dollars – envers Jakarta, et le montant du marché bilatéral dû aux ressources naturelles indonésiennes, qui s’élève à 20 milliards de dollars. Delhi a confié son espoir de recevoir réciproquement un tel investissement de la part de Jakarta.

Le second enjeu de cette rencontre est la coopération en matière de sécurité, qui se déclinerait aux yeux de M. Ansari en deux niveaux. Premièrement, sont concernés les ministères de la Défense et des forces armées, où  l’Indonésie à un rôle crucial à jouer grâce à sa position au confluent des trois voies maritimes de Malacca, Sunda et Lombok. Deuxièmement, cette coopération concerne la sécurité interne – mais qui n’a pas fait l’objet d’un appel à un approfondissement : «  Nous sommes satisfaits avec le niveau de coopération existant » a brièvement affirmé le vice-président indien.

Mais au-delà de ces thématiques affichées, l’enjeu en coulisse de la formation d’un contrepoids face à la Chine paraît clair. L’affirmation de la présence chinoise en Asie du Sud-Est est présente dans les esprits d’une grande majorité de ses acteurs, bien que M. Ansari semble préférer balayer ces soupçons, affirmant qu’au vingt-et-unième siècle, l’heure est davantage à la communauté des intérêts. « Je ne pense pas que nous devons fonctionner en termes de contrepoids. Nous développons nos relations à notre propre tempo. L’Indonésie constitue quasiment la moitié de l’ASEAN. Elle vaut pour elle-même. L’idée d’œuvrer contre l’affirmation de la Chine est dépassée ».

 

Delhi continue de vouloir étendre son soft power : l’universalité et l’intégration doivent être au cœur des relations internationales

2Après la journée internationale du yoga, le ministre des Affaires Etrangères indien semble avoir choisi d’approfondir une autre dimension du soft power indien : l’Indologie. En effet,  en partenariat avec le Conseil Indien des Relations Culturelles (ICCR), il organisera sa première conférence mondiale sur l’Indologie du 21 au 23 novembre. Cette conférence de trois jours sera donc inaugurée par le Président, M. Pranab Mukherjee – connu pour son attachement aux classiques sanskrits – ainsi que par le ministre des Affaires Etrangères, qui donne ainsi suite à sa participation à la Conférence Mondiale sur le Sanskrit qui avait eu lieu à Bangkok en juin dernier.

Karan Singh, ancien dirigeant de l’ICCR s’est exprimé sur les buts diplomatiques d’un tel évènement : « L’esprit de l’universalité que l’on trouve dans les Upanishads est particulièrement pertinent pour le violent vingt-et-unième siècle. » Les Upanishads constituent un ensemble de textes rassemblant les concepts centraux de l’hindouisme, dont certains sont communs au bouddhisme et au jaïnisme. Ils donnent notamment des indications sur la nature de « l’ultime réalité » et indiquent le chemin à suivre pour le salut. Selon les premières déclarations, les valeurs véhiculées par ces textes devraient être au cœur des actuelles relations internationales.

En amont de ce rassemblement, il a notamment été rappelé que l’Indologie peut aujourd’hui compter sur un ensemble de « savants » prêt à diffuser cette discipline autour du monde, dans le but de faire partager ce qui est considéré comme le cœur des valeurs la civilisation indienne. Parmi elles, les intervenants de la conférence ont particulièrement souligné l’importance de la notion d’universalité et d’intégration, et appelé le gouvernement indien à en être l’étendard dans les affaires internationales. Des participants du Brésil, de la Chine, d’Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis sont attendus.

 

Sommet Indo-Africain : quand l’Inde tire profit du ralentissement chinois

3Le premier rassemblement de dirigeants étrangers en Inde depuis 1983 sera celui des dignitaires africains et indiens. Alors que la Chine a d’ores et déjà surpassé l’Inde dans la multiplication des relations avec le continent africain, et qu’il s’agit déjà de la troisième rencontre de ce type, que vient chercher exactement New Delhi ?

Les éditions précédents avaient permis à l’Inde de supprimer les quotas et les droits de douanes en provenance de vingt et un pays africains parmi les moins avancés, et avait octroyé près 6,8 milliards de dollars de prêts. Alors que le sommet se termine à la fin de la semaine, les thématiques de la sécurité maritime et de l’économie issue de la mer devraient être abordées.

L’enjeu d’un tel sommet est également important pour l’Afrique, à l’heure où le ralentissement chinois fragilise considérablement son économie. Mais le chemin est encore long à parcourir, le montant des échanges indo-africains étant trois fois inférieurs face à celui du commerce entretenu par la Chine, qui s’élève à 200 milliards de dollars.

 

Séisme en Afghanistan, l’Inde est touchée, le traumatisme de 2005 réveillé

4 Crédit : Centers for Disease Control and Prevention’s  Crédit : Public Health Image Library / Wikimedia Commons[/caption]

Un séisme d’une magnitude de 7,5 a frappé l’Afghanistan le lundi 26 octobre, touchant également le Pakistan, le Tadjikistan et l’Inde. 215 morts ont été d’ores et déjà été comptés dans les zones tribales du Pakistan, à la frontière avec l’Afghanistan et région épicentre du séisme. La secousse a touché le massif de l’Hindu Kush (nord-est de l’Afghanistan), et particulièrement longue – plus d’une minute – a atteint le nord de l’Inde. New Delhi a fait partie des régions touchées, et le métro de la ville s’en est trouvé immobilisé, ses bâtiments ébranlés, ses habitants descendus dans les rues pour échapper aux bâtiments.

Suite au séisme, des milliers de personnes se sont effectivement précipitées au dehors des bâtiments, engendrant des centaines de blessés dans les quatre pays touchés. L’Afghanistan porte notamment le deuil de douze écolières tuées – et trente-cinq blessées – suite à une bousculade, alors qu’elles tentaient de sortir de de leur bâtiment.

Si un tel séisme avait été prévu par l’Institut américain de géologie (USGS), l’organisme a dû rehausser son estimation concernant la magnitude, la haussant de 7,5 à 7,7. Situé à Jurm en Afghanistan, l’épicentre se trouvait à une profondeur de 213,5 kilomètres, et ses longues secousses semblent avoir réveillé le traumatisme du séisme de 2005 qui, avec pourtant une magnitude légèrement moindre (7,7) avait alors causé 75 000 morts. La plus grande profondeur de l’épicentre est ce qui a rendu cette fois-ci le séisme moins meurtrier.

 

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