International
09H35 - mardi 28 janvier 2014

Retour de Genève : de l’impossible négociation sur la Syrie

 
© Patricia Lalonde

© Patricia Lalonde

 

Genève retient son souffle….Genève se met au chevet de la Syrie. Une crise sans précédent. Une crise que nous aurions pu endiguer depuis longtemps, depuis le moment où nous savions que les forces modérées de l’opposition étaient submergées par les groupes armés djihadistes venus du monde entier…

Modestement, dans le ce grand bâtiment des Nations Unies, face au lac Léman, plusieurs ONG, experts, représentants de toutes les religions organisaient, sous l’égide de l’UPF, une conférence pour appuyer, aider les deux délégations de Genève 2, celle de l’opposition comme celle du pouvoir syrien, dans leur tâche quasi impossible de se mettre d’accord sur une solution politique.

La solution politique, nous avions le sentiment qu’elle était bien lointaine : le décor avait été planté après les interventions du ministre des affaires étrangères syrien Walid Mouallem assurant que le départ de Bachar el Assad n’était pas d’actualité et celle de Ahmad Jarba, le représentant de l’opposition, assurant qu’ils refuseraient un gouvernement transitoire avec Bachar el Assad. Par l’absence de l’Iran, acteur indispensable. Par une opposition divisée qui ne représente pas les acteurs sur le terrain.

Les nombreux témoignages de Syriens revenant du pays sur les conditions humanitaires nous ont bouleversés.

Nous avons donc martelé certaines des exigences réclamées dans la déclaration d’Amman en Octobre puis dans celle de Jérusalem en Décembre : un cessez le feu immédiat, l’ouverture de corridors humanitaires dans les zones de guerre, la libération des prisonniers, la libération des otages et des femmes qui sont encore aux mains des insurgés.

Nous avons vécu trois jours au rythme des rumeurs, colportées par les points presse non officiels de l’opposition… Un accord sur un gouvernement provisoire se profilait : rumeur aussitôt démentie.

Enfin, un accord est annoncé sur l’ouverture d’un corridor humanitaire dans la ville d’Homs, réclamée par l’opposition syrienne… Puis précision de la délégation gouvernementale : pourquoi juste à Homs, ville bombardée par l’armée syrienne et non dans les villes aux mains des groupes djihadistes qui y perpètrent les pires exactions ? Finalement, le pouvoir syrien autorise l’évacuation des femmes et des enfants d’Homs.

L’ancien ambassadeur d’Egypte auprès de la Ligue arabe, proche de Lakhdar Brahimi, vient régulièrement faire des briefings sur les avancées.

Œcuménisme inter-religieux

Moment particulièrement émouvant, la cathédrale de Genève a accueilli les représentants de toutes les confessions : le bishop anglican de Jérusalem, un sheik sunnite syrien, un sheik chiite libanais, un prêtre orthodoxe, un rabbin juif. Ils ont lancé « l’Appel spirituel de Genève » et ont appelé à la fin de la guerre et au respect de la dignité humaine.

Nous avons quitté Genève, avec quand même l’impression qu’une solution humanitaire minimale serait trouvée, que les négociateurs guidés par l’infatigable Lakhdar Brahimi allaient rester encore de nombreux jours pour se mettre d’accord sur une solution politique qui tiendrait du miracle, mais dont tout le monde a conscience qu’elle est indispensable.

Chercheur à l'IPSE Secretaire générale de MEWA (ONG travaillant pour le droit des femmes dans les pays arabes)

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