International
14H13 - mercredi 23 janvier 2013

Droits humains : 3 questions à François Zimeray sur l’examen de la France par les Nations unies

 

Monsieur François Zimeray, vous avez représenté la France en tant qu’Ambassadeur des droits de l’homme lors de son Examen Périodique Universel (EPU) quinquennal à Genève lundi 21 janvier devant les Nations unies. Qu’en avez-vous tiré comme enseignement ?

Ce fut un moment important pour la France, tant en terme d’image et de perception de notre pays, que pour les critiques émises par les États qui ont pris la parole et qui concourent aux progrès que nous devons entreprendre en matière de droits humains. Je crois aussi que des pays trouvent une inspiration dans notre façon de présenter les choses en matière de droits humains : une présentation franche et sincère qui rend compte des progrès mais aussi des difficultés peut inciter des pays à abandonner à leur tour la langue de bois.

 

Sur quoi ont porté les principales critiques de vos homologues onusiens ?

Les critiques émises correspondent à des questions que nous nous posons nous-mêmes en France. Les plus aigues concernent les prisons, les roms, les migrants. Ceci dit, soyons clair : je réalise aussi les malentendus ou l’incompréhension que suscitent certaines de nos positions. Sur les signes religieux à l’école et l’interdiction de dissimuler les visages sur la voie publique, ces lois sont interprétées comme islamophobes alors qu’elles correspondent à la conception française de la laïcité que j’ai rappelée à Genève. La France ne reconnaît pas les communautés. Notre approche est fondée sur l’individu. Beaucoup de pays ont un autre logiciel de compréhension de ces questions.

 

Vous êtes le seul ambassadeur qui a pu présenter l’EPU de son pays à deux reprises, en 2008 et donc cette année. Quelle évolution avez-vous pu constater ?

86 États étaient inscrits pour nous poser des questions, ce qui est un record. Et en même temps, les critiques étaient moins fortes qu’en 2008. Des progrès indéniables ont été enregistrés ces dernières années : la question préjudicielle de constitutionnalité, le Défenseur des Droits, le ministère des droits des femmes, la suppression du délit de solidarité avec les migrants sans-papiers, la réforme de la garde-à-vue sont quelques unes des mesures fortes adoptées par la France ces dernières années ou plus récemment.

 

Propos recueillis par Michel Taube

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