Développement durable
12H54 - mardi 17 janvier 2012

La Chronique du développement durable
du mardi 17 janvier 2012

 

édito


 

 

Ces candidats à l’investiture républicaine au discours anti-écolo

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En novembre 2012 auront lieu les élections présidentielles américaines. A l’occasion des primaires républicaines, qui doivent d’ici le mois de juin désigner le candidat de ce camp politique qui affrontera Barack Obama, il semble opportun de présenter ces Ovnis qui ont tous le même point commun : une haine farouche pour l’écologie.

C’est un fait, dans le pays le plus puissant du monde –le second plus grand pollueur de notre planète– être républicain signifie nier les évidences et surtout nier le réchauffement climatique.

La question est d’ailleurs vendeuse puisque, loin de l’effroi qu’avait suscité le film d’Al Gore en 2006, où 79 % des américains croyaient au réchauffement climatique, ils ne sont plus que 59 % en 2011.

 

 

 

Les champions tea partistes : des extrémistes climatiques

Les hostilités sont lancées par Rick Perry, le 7 septembre 2011, lorsqu’en plein débat télévisé le candidat annonce fièrement « ce n’est pas parce que le réchauffement climatique est un fait qu’il est réel pour autant ».  Doit-on rire ? Doit-on pleurer ? Toujours est-il que ce gouverneur du Texas est capable d’oublier, en plein débat télévisé, la moitié de son programme (débat du 9 novembre 2011) et de lutter contre la  sécheresse par « une prière pour la pluie ». A noter que la partie du programme dont il se souvient consiste notamment en la relance de la construction des centrales à charbon et l’extension des sites de stockage des déchets nucléaires. Au moins une bonne nouvelle, Michelle Bachmann ( la Sarah Palin bis) a abandonné la course après sa dernière place dans l’Iowa : sauver les ampoules à tungstène n’est peut-être pas, une priorité.

 

La nouvelle star

Timide depuis le début des primaires, Rick Santorum a fait une entrée fracassante dans la cour des grands en arrivant second dans l’Iowa, à seulement 8 voix de Mitt Romney. Cet ancien sénateur de Pennsylvanie semble accumuler les ultras : ultra-conservateur, ultra-libéral, mais surtout ultra climato-sceptique. C’est en effet avec un sourire charmeur qu’il explique que le réchauffement climatique n’est « qu’une excuse pour un contrôle gouvernemental accru sur votre vie ». Particulièrement caricatural, rétrograde et consternant, ce politique qui a bâti sa réputation sur le rejet du mariage homosexuel et l’avortement –même en cas de viol– prône l’avènement du charbon et l’exploitation du gaz de schiste.

 

L’ultra

Le programme de Ron Paul a le mérite d’être clair et minimaliste. Cet élu du parti libertarien souhaite simplement se débarrasser de quelques ministères parmi lesquels se trouvent l’éducation, le commerce, l’aménagement du territoire et bien sûr l’énergie. Pour celui dont le slogan est « un maximum de liberté, un minimum de gouvernement », le réchauffement climatique est « le plus grand canular depuis de nombreuses années ». A croire qu’il a vécu en hermite pendant ses 76 années.

 

Le modéré

Mitt Romney est considéré comme le plus modéré. Toutefois, il ne faut pas s’y méprendre. Ce candidat particulièrement coriace est prêt à tout pour gagner, y compris aux changements d’avis les plus improbables. C’est ainsi qu’en juin il annonce « je pense que nous devons réduire nos émissions polluantes et les gaz à effet de serre qui contribuent probablement à ces changements climatiques auxquels nous assistons ». Inutile de s’arrêter sur le « probablement », il fait quand même mieux que tous les autres réunis. Mais alors que l’espoir renaît, M. Romney a dû comprendre que ces primaires se développaient suivant un principe simple : celui qui aura le discours le plus anti-écolo aura un avantage. Dès lors le discours vire au cauchemar « mon opinion est qu’on ne sait pas ce qui cause le changement climatique (…) l’idée de dépenser des milliards et des milliards de dollars pour essayer de réduire les émissions de CO2 n’est pas une bonne solution pour nous ».  Voilà comment l’espoir s’envole.

 

Newt Gingrich et le pétrole

Celui qui propose de faire travailler les enfants pauvres et qui annonce théâtralement « si nous étions un pays sérieux, nous ouvririons assez de puits de pétrole pour faire effondrer les cours mondiaux », n’est pas en reste en matière d’écologie. Son ouvrage de 2010 est très clair sur la question, le réchauffement climatique est une théorie due à « l’écologisme de gauche, synonyme de fortes taxes, de bureaucratie, de destruction d’emplois et de gouvernement centralisé ».

Heureusement qu’avec son article « Où est passé le réchauffement climatique » et la bande dessinée « Happy climate change denial season ! » le New York Times est là pour nous rappeler que tous les américains n’ont pas perdu la tête.

Michel Taube et Laurie Mathy

 

 

 

 

 

 

 

MONDE

Le Japon toujours plus innovant

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La Japon a décidément toujours un temps d’avance quand il s’agit d’innovation. Les sociétés japonaises Yuasa Trading Co, spécialisée dans les équipements industriels et Eijyu Sangyo, qui a déjà fait ses preuves en matière de toitures étanches en métal, ont développé conjointement une méthode d’installation de panneaux solaires grâce à des aimants. Ces derniers appelés « Magmoren », évitent désormais d’avoir recours à la percée des toits entraînant inévitablement des fuites, à un moment ou à un autre. En effet, c’est pour pallier aux installations bâclées à l’origine de toitures cassées ou de panneaux instables que ce système a été conçu et commercialisé dès septembre 2011.

La solidité des aimants a été testée par le Centre japonais de test pour les matériaux de construction qui a soumis le Magmoren à une secousse sismique égale à celle du grand tremblement de Kobe de 1995 (300 Gal cm/s²) et à des vents de 180 km/h. Aucun des panneaux solaires attachés n’a connu de désalignement, confirmant la solidité de la méthode.

 

 

L’Argentine géant inébranlable des carburants verts

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Depuis quelques années déjà l’Argentine fait office de leader dans le développement des carburants verts.

Il faut dire qu’avec une loi qui oblige à couper le gazole vendu à la pompe avec 7 % de biodiesel (5 % en 2010) le marché interne est déjà une manne (500 000 tonnes écoulées en 2010 et 800 000 en 2011). Le pays a ainsi développé une importante industrie de production, lui permettant d’être le 4e producteur mondial de biodiesel grâce à 28 sites de production et l’inauguration de 9 nouveaux courant 2012.

Cette capacité de production fait de l’Argentine le premier exportateur mondial de biodiesel depuis 2009 avec des ventes annuelles estimées à 1,9 milliards de dollars (1,5 milliards d’euros) vers plus de 10 pays dans le monde.

 

 

La Chine refuse la taxe carbone dans le secteur de l’aéronautique

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Les propos tenus par Chai Haibo, secrétaire général adjoint de la China air transport association (qui comprend notamment Air China),  sont plutôt clairs sur la question de la taxe carbone européenne « Nous sommes fermement opposés à la mauvaise pratique européenne d’obliger unilatéralement des compagnies internationales à entrer dans l’ETS ».

Cette norme, pilier de la politique européenne en matière de lutte contre le réchauffement climatique, est une taxe qui oblige les compagnies aériennes desservant l’Europe à racheter 15 % de leurs émissions de CO2 soit environ 32 millions de tonnes. D’après la Commission européenne, cette taxe instaurée depuis le 1er janvier, devrait rapporter 256 millions d’euros en 2012.

Mais la Chine n’est pas le seul Etat à refuser cette taxe. Ainsi, les européens se sont également attirés les foudres américaines et russes qui ont adopté début novembre, avec 26 autres pays, une résolution non contraignante, au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), recommandant d’exempter les compagnies étrangères de la taxe carbone de l’UE.

Allant encore plus loin, la chambre des représentants des Etats-Unis a adopté un projet de loi interdisant aux compagnies aériennes américaines de s’acquitter de cette taxe.

 

 

 

FRANCE

Nouvelles mesures pour la sécurité des centrales nucléaires

Centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne). DR

C’est à l’occasion d’une visite à la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire) que Claude Guéant a annoncé les nouvelles mesures de sécurité qui seront mises en œuvre dans les centrales nucléaires françaises. Cette annonce intervient suite à intrusion de neuf militants de Greenpeace dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) et de deux autres dans la centrale de Cruas (Ardèche), mais aussi dans la foulée du rapport post-Fukushima de l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) qui insiste sur le renforcement de la solidité des centrales.

Les mesures consistent notamment en l’augmentation des caméras de surveillance, au renforcement des clôtures et des moyens d’alerte. De plus, pour pouvoir gérer une telle situation, les gendarmes se verront attribuer un pistolet à impulsion électrique.

Le ministre de l’Intérieur a ainsi déclaré que « L’objectif est de faire en sorte que la sécurité des installations contre les risques terroristes soit durcie, afin que la sûreté des centrales soit elle-même garantie dans des conditions d’efficacité optimale ».

Enfin, une convention sera conclue entre EDF et la Gendarmerie, visant à améliorer les échanges de renseignements entre les deux entités et permettre ainsi de prévenir de telles intrusions.

A noter que Greenpeace est loin d’être satisfaite par ces mesures qui sont, d’après un communiqué de Sophia Majnoni d’Intignano, chargée de campagne nucléaire pour l’Organisation, « (…) que de la poudre aux yeux. Il est impossible de sécuriser correctement un site nucléaire. Les centrales nucléaires sont immenses, 200 hectares pour certaines, il n’est pas sérieux de prétendre que quelques chiens et gardes mieux équipés sont la solution pour une sécurité parfaite ».

 

Peintures et produits de déco : obligation d’afficher leurs émissions polluantes

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Mesure prévue par le Grenelle de l’environnement, l’affichage des émissions polluantes  des produits de décoration est devenue obligatoire le 1erjanvier 2012. Sont concernés les produits de construction intérieure et de décoration comme les peintures, moquettes, papiers peints, cloisons, parquets ainsi que les colles, vernis ou adhésifs. L’étiquetage qui classera les produits en quatre catégories (A+, A, B et C selon qu’ils émettent peu ou beaucoup d’émissions polluantes), permettra aux consommateurs de choisir le moins nocif pour l’air intérieur.

En effet, le Ministère de l’Ecologie a tenu à rappeler qu’une mauvaise qualité de l’air intérieur peur être à l’origine d’asthme ou encore d’allergies. Notons toutefois que si cet étiquetage estobligatoire depuis le 1er janvier pour les produits nouvellement commercialisés, il ne le sera qu’à partir de septembre 2013 pour ceux qui étaient déjà sur le marché.

 

 

 

 

Bilan carbone obligatoire pour les entreprises

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Prévu par la 2e loi du Grenelle de l’environnement votée en juillet 2010, le bilan carbone pour les entreprises devient obligatoire en 2012 depuis la publication du décret n°2011-829 du 11 juillet 2011.

Ce bilan est obligatoire pour les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés en métropole et de plus de 250 salariés en Outre-mer. Il concerne également les personnes morales de droit public de plus de 250 personnes et les collectivités de plus de 50 000 habitants. Il devra être réalisé avant le 31 décembre 2012 et mis à jour tous les 3 ans.

Ce diagnostic devra notamment porter sur les émissions de Gaz à effet de serre (GES) directes produites par l’entreprise ainsi que celles générées par sa consommation d’électricité, de chaleur ou de vapeur.

Afin de garantir la remise aux préfectures d’un bilan correct (qui sera inclus dans le bilan de la société), les entreprises pourront bénéficier de l’aide de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Enfin, les données seront analysées par le ministère de l’Ecologie et rendues publiques afin de connaître les évolutions des émissions de GES et la dépendance des entreprises aux énergies fossiles.

 

 

 

 

Le bonus écologique revu à la baisse

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Le Bonus-Malus, pourtant mesure phare du Grenelle de l’environnement, n’aura pas résisté à la crise financière. Si le gouvernement affirme que les aides ne seront pas supprimées, elles seront sévèrement diminuées. En cause, les 2,3 milliards d’euros qu’a déjà coûtés la réforme depuis son entrée en vigueur en 2008.

Avec une diminution de l’ordre de 200 euros en moyenne pour les bonus et une augmentation qui peut atteindre 1 000 euros pour les malus, la réforme risque de faire grincer des dents. Plus précisément, le bonus accordé aux véhicules émettant entre 61 et 90 grammes de dioxyde de carbone au kilomètre a été diminué au 1er janvier de 600 à 400 euros. Concernant les  véhicules générant de 91 à 105 grammes de CO2 au kilomètre il est passé de 300 à 100 euros.

Enfin, même le « super-bonus » n’échappe pas à la diminution : le retrait de la circulation d’un véhicule de plus de quinze ans sera récompensé à hauteur de 200 euros au lieu de 300 euros auparavant.

Concernant les malus, ils passent de 1 100 à 1 300 euros pour les modèles émettant entre 181 et 190 grammes de CO2 au kilomètre, de 1 600 à 2 300 euros pour ceux rejetant de 191 à 230 grammes de CO2 au kilomètre et de 2 600 à 3 600 euros pour tous les véhicules qui en génèrent davantage.

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi 20 janvier

9 h 30 : Colloque
« la biodiversité richesse de l’humanité », organisé par la ville de Six-Four pour la préservation des deux zones Natura 2000 de la commune le Cap-Sicié, l’autre la lagune du Brusc.
Espace Malraux Six-Four (83140 Var)

 

18 h – 21 h : Conférence débat
« Le consommateur, l’alimentation et le développement durable. Et si on reprenait la main ? », co-organisée par l’Agenda 21 de la ville de Balma et la mission agrobioscience
Salle des fêtes de Balma (31130 Haute-Garonne)

 

20 h 30 : Conférence débat
« Climat urgence », organisée par Natur’Ancenis au lendemain de la conférence internationale sur le climat à Durban.
Salle du Temps libre au Bois Jauni – Ancenis

 

20 – 22 janvier :
Salon de l’économie d’énergie et du développement durable
Palais des Congrès, Perpignan

 

Mardi 24 janvier

9 h -17 h 30 :
« La biodiversité, une culture commune », 6e Assises du réseau biodiversité pour les abeilles.
Paris, Assemblée nationale

 

13 h – 14 h 30 : Conférence
« Les conséquences des politiques énergétiques sur l’activité et l’emploi »,
organisée par Gaël Callonnec, une session du séminaire Développement durable et économie de l’environnement.
Reid Hall – salle de conférence, 4 rue de Chevreuse – 75006 Paris

Laurie Mathy

 

 

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