International
12H52 - mardi 17 janvier 2012

D&G à Hong-Kong :
la discrimination du portefeuille

 

La foule s’est massée le week-end dernier dans les rues de Tsim Sha Tsui. Ce quartier de Hong-Kong est célèbre pour ses boutiques de luxe devant lesquelles se forment tous les jours de longues files d’attente. Mais dimanche 8 janvier 2012, ce n’est pas la perspective d’un shopping qui a rassemblé cette marée humaine, mais le scandale provoqué par la griffe italienne Dolce & Gabbana.

Scène rare à Hong-Kong : des manifestants expriment leur colère contre l'enseigne D&G. DR

Les clients sont pour la plupart des « Mainland Chinese » (Chinois du continent). Ils pensaient terminer la journée les bras chargés de shopping-bags des marques européennes les plus prestigieuses. Pourtant, ils ont été accueillis par des manifestations qui ont rassemblé plus d’un millier de personnes dans les rues et mobilisé plus de 20 000 internautes sur Facebook. Plutôt étonnant pour Hong Kong !

L’argent, seul synonyme de liberté

Ce mouvement s’est organisé car des Hong-Kongais se sont vu interdire la possibilité de prendre des photos depuis l’extérieur de la boutique D&G. Après qu’ils aient été informés que seuls les touristes chinois étaient autorisés à prendre en photo les vitrines, le scandale n’a pas tardé à éclater.

Les manifestants évoquent la remise en cause de leur liberté dans leurs propres rues et reprochent à D&G la distinction faite entre eux et les Chinois au portefeuille plus fourni. A Hong-Kong, en effet, les touristes chinois constituent la grande majorité de la clientèle des boutiques de luxe.

Les manifestants réclament des excuses de la part de l’entreprise Dolce & Gabbana pour cette politique qu’ils jugent raciste. C’est aussi l’occasion pour les Hong-Kongais de manifester sur un sujet qui les touche au quotidien : la présence, parfois oppressante, de leurs voisins chinois. Certains vont même jusqu’à clamer qu’ils ne désirent pas une nouvelle colonisation.

Un shopping pas si innocent…

Un centre commercial à Hong-Kong : les Chinois du continent représentent une bonne partie de la clientèle des magasins de luxe du territoire. DR

La polémique soulève également des préoccupations politiques, notamment liées à la corruption du gouvernement chinois.

En effet, l’incident majeur serait à l’origine dû à la plainte d’un des clients de la boutique D&G, un touriste chinois officiel du gouvernement, selon la presse locale. Celui-ci aurait craint la publication sur internet des photos prises par un passant. Le photographe Hong-Kongais se serait alors fait rappeler à l’ordre par le garde de la boutique et chasser, pour les motifs indiqués plus haut.

Lors de situations similaires, des clichés avaient été dévoilés, révélant le lien entre le shopping dans les boutiques de luxe à Hong-Kong et la corruption des officiels de l’empire céleste.

A Hong-Kong, les Chinois participent activement au développement de l’économie, mais profitent bien souvent du fait que les autorités locales sont peu regardantes sur la provenance de leur argent.

Dans les boutiques de luxe, ces derniers règlent couramment leurs achats en liquide, transportant parfois leur cash très simplement, dans une valise d’une boutique à l’autre…

E.H.

 

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