International
11H47 - samedi 11 juin 2011

Triple référendum en Italie : nouvelle claque pour Berlusconi ?

 

 

L’Italie se retrouve de nouveau aux urnes ! Quelques semaines seulement après les municipales, qui ont marqué un désaveu généralisé contre les partisans de Silvio Berlusconi, les électeurs sont appelés à se prononcer dimanche et lundi par référendum, sur trois questions : la gestion de l’eau, le nucléaire, et l’immunité politique du Président du Conseil.

Berlusconi contre le peuple ?


Bien qu’il n’y ait pas de rapport évident entre les trois thèmes, tous ont un point commun : elles sont l’émanation de la volonté populaire qui a imposé ces questions à l’ordre du jour de la consultation, pour contrecarrer les plans de Silvio Berlusconi. Ce dernier avait un temps songé à relancer le programme nucléaire en Italie, et à privatiser la gestion de l’eau dans le pays. Mais Fukushima étant passé par là, le gouvernement n’envisage plus un tel retour à l’atome, devenu fortement impopulaire, même si les citoyens devront se prononcer sur la question. La gestion de l’eau, elle, a été inscrite au référendum, contre le souhait initial du gouvernement, après le dépôt d’une pétition signée par 1,4 millions de citoyens italiens. Conformément à la Constitution, cela a obligé le pouvoir en place à la consultation publique, et soumet la question de la privatisation ou non au résultat du référendum. La troisième question, purement politicienne mais pas anodine, traite de l’immunité du chef du gouvernement durant la durée de ses fonctions. Un dispositif taillé pour Silvio Berlusconi, empêtré dans de sordides affaires de mœurs, et qui cherche à éviter la comparution devant un juge pour les dix-huit derniers mois de son mandat. Pas sûr que les Italiens le suivront cette fois-ci. Les électeurs transalpins ont infligé un retentissant camouflet aux candidats du PDL de Berlusconi, lors de municipales partielles il y a deux semaines, qui ont vu notamment la perte historique de Milan, fief de la droite italienne réputé imprenable. Le Cavaliere n’a jamais paru aussi seul sur la scène politique, tous ses soutiens (notamment ceux de la très droitière Ligue du Nord d’Umberto Bossi) se délitant petit à petit, au gré des défaites et des scandales impliquant sa personne

L’abstention, seul espoir du gouvernement.

A priori, la consultation populaire devrait infliger trois revers cinglants aux positions gouvernementales. Seul échappatoire possible pour Berlusconi : la faiblesse de la participation. La Constitution italienne impose un quorum de 50 % plus une voix, pour que le résultat d’un référendum devienne contraignant sur le pouvoir législatif. Les dernières estimations montrent que c’est là que résidera le vrai suspens de cette élection, les sondages annonçant justement des chiffres de participation proche de… 50 %. Difficile en effet de mobiliser les Italiens, deux semaines après une élection, sur des sujets où le résultat ne fait guère de doute. Le gros point d’interrogation, qui fera sans doute toute la différence, réside dans la participation des 3,5 millions d’Italiens vivant à l’étranger. Si le quorum est atteint, ce sera un nouveau camouflet pour Berlusconi, qui sera donc à la merci des juges et devra renoncer à la privatisation de l’eau, une réforme à laquelle le Président du Conseil tenait particulièrement. Même dans le cas ou la participation ne serait pas atteinte, mais que le résultat soit très défavorable à Berlusconi, il lui sera difficile de mettre en place des mesures fortement rejetées par les citoyens, même s’il en aurait théoriquement le droit. Impopulaire chez ses concitoyens, battu aux municipales, conspué par ses alliés, menacé par la justice, et, probablement désavoué une nouvelle fois par les électeurs ce week-end, Silvio Berlusconi continue son déclin politique.

Damien Durand


Photo : ateneinrivolta/Flickr

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