International
12H11 - mardi 24 mars 2015

Condamnation à mort du français Atlaoui : le point de vue indonésien

 

 

En janvier dernier, six personnes dont cinq étrangers (un malawite, un brésilien, un nigérian, un vietnamien et un néerlandais) ont été exécutées en Indonésie pour trafic de drogue, provoquant de vives protestations de la communauté internationale et le départ des ambassadeurs des Pays-Bas et du Brésil. Aujourd’hui, ce sont quatre condamnés à mort, dont un ressortissant français, qui sont menacées d’une exécution imminente.

 

Des policiers indonésiens escortent le Français Serge Atlaoui, le 6 novembre 2006, avant sa condamnation par le tribunal de Tangerang. (Beawiharta Beawiharta. Reuters)

Des policiers indonésiens escortent le Français Serge Atlaoui, le 6 novembre 2006, avant sa condamnation par le tribunal de Tangerang. (Beawiharta Beawiharta. (Reuters)

 

En effet, deux personnes de nationalité australienne, une prisonnière britannique et le Français Serge Areski Atlaoui ont aussi été condamnés à la peine de mort. Atlaoui avait d’abord été condamné à la prison à vie en 2005, pour son implication dans une affaire de production d’ecstasy. Sa condamnation a été transformée en peine de mort en 2007 par la cour suprême indonésienne. Son procès en appel est prévu demain, mercredi 25.

Soudeur de profession, Atlaoui clame son innocence, assurant qu’il ignorait que l’endroit où il installait des machines était un atelier d’ecstasy. Les récentes condamnations d’autres étrangers et l’attitude très ferme du Président indonésien ne laissent entrevoir que peu d’espoir quant à sa possible 

 

Une situation sanitaire préoccupante

De source gouvernementale, 50 Indonésiens meurent chaque jour à cause à cause des ravages de la drogue, ce qui représente plus de 18 000 personnes par an. Le gouvernement estime que 4,5 millions d’indonésiens sont toxicomanes (sur une population totale de 250 millions d’habitants). Ce fléau pour la santé publique explique en partie la fermeté des autorités indonésiennes en matière de répression du trafic de drogue.

 

Une question de souveraineté

Les exécutions de condamnés à mort avaient été suspendues en Indonésie depuis 2008, avant de reprendre en 2013. Récemment élu, le nouveau Président Joko Widodo (Jokowi) affiche une posture de fermeté et semble déterminé à poursuivre ces exécutions.

Malgré les appels des Nations Unies et de la communauté internationale, le gouvernement indonésien campe donc sur ses positions. C’est pour les autorités indonésiennes une question de respect de leur souveraineté. Elles invoquent le respect strict de la loi, et son caractère dissuasif et préventif.

Le président indonésien Joko Widodo (Jokowi) a déclaré qu’il ne cédera pas à la pression exercée par la communauté internationale et les Nations Unies, et qu’il rejettera les demandes de grâce de 64 condamnés à mort pour trafic de drogue. Cette fermeté lui apparaît comme cruciale pour garantir une politique efficace de lutte contre les drogues.

 

Un peuple indonésien favorable à la peine de mort

Les indonésiens sont largement favorables au recours à la peine de mort. Ils considèrent que le trafic de drogue est à l’origine de nombreuses morts, et que maintenir les condamnés en prison coûte trop cher. De même, ils sont défavorables à l’extradition d’Atlaoui vers la France, craignant qu’elle ouvre une porte à sa libération.

Dinah Abd El Aziz travaille aux Nations Unies en Indonésie à Jakarta.

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