Candidate du Nouveau Front Populaire aux législatives de 2024 dans la 2ᵉ circonscription du Cantal, Zoé Pébay s’est illustrée ces derniers mois par son soutien indéfectible à Rima Hassan, malgré les multiples procédures judiciaires visant cette dernière. Plus grave encore, Pébay s’est signalée par un geste choquant : l’arrachage d’affiches en hommage à une victime de féminicide. Dans le silence complice de ses alliés, cette candidature illustre une dérive politique lourde de conséquences pour le Cantal et sa capitale Aurillac.
Pébay et Rima Hassan : un soutien assumé malgré les plaintes
L’affaire Zoé Pébay illustre jusqu’où peut aller une complaisance politique inquiétante. Candidate du Nouveau Front Populaire en 2024 dans le Cantal, Pébay a affiché son soutien indéfectible à Rima Hassan, figure controversée de La France insoumise.
Or, selon la presse nationale, Rima Hassan fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires particulièrement graves :
Une plainte pour apologie du terrorisme déposée fin 2024 après ses appels publics à rejoindre la « résistance armée palestinienne » (Le Point) ;
Une convocation par la police pour apologie du terrorisme au printemps 2024, à propos de propos publiés quelques mois plus tôt (Le Monde) ;
Une plainte du député européen François-Xavier Bellamy pour menace et incitation, qui a conduit en parallèle le Parlement européen à ouvrir une enquête interne (Le Monde) ;
Enfin, une plainte de l’imam Chalghoumi, dont l’avocat a dénoncé une véritable « fatwa numérique » à son encontre (Europe 1).
Loin de prendre ses distances, Zoé Pébay a choisi d’en faire un modèle politique.
L’affaire Philippine Le Noir de Carlan : un crime et un geste ignoble
Plus grave encore, Zoé Pébay a été filmée en train d’arracher des affiches en mémoire de Philippine Le Noir de Carlan, une jeune étudiante de 20 ans violée et assassinée le 20 septembre 2024 dans le bois de Boulogne.
Son meurtrier, Taha O., était un ressortissant marocain de 22 ans, en situation irrégulière sur le territoire français. Déjà condamné en 2021 pour viol, il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qu’il n’avait jamais respectée. Libéré en juin 2024, malgré ses antécédents et une expertise psychiatrique le décrivant comme potentiellement psychopathe, il a commis ce crime atroce dans des conditions d’une extrême brutalité.
Face à un tel drame, l’attitude de Zoé Pébay a choqué. Arracher des affiches rendant hommage à Philippine, c’était non seulement un geste de mépris pour la mémoire de la victime mais aussi une profanation symbolique. Pourtant, ni les responsables locaux de la gauche aurillacoise, ni les cadres du Nouveau Front Populaire n’ont condamné ce comportement.
Le maintien de sa candidature, malgré cet acte ignoble, traduit une tolérance troublante vis-à-vis de comportements qui piétinent les valeurs républicaines.
Rémy Goubert et les dérives symboliques
Cette complaisance locale s’illustre aussi par des initiatives comme celles de Rémy Goubert, premier secrétaire du Parti socialiste du Cantal. Lors des Législatives de 2024, il a relayé publiquement sur son compte Facebook des visuels insultants à l’égard des électeurs du Rassemblement National : « 93 % des électeurs RN sont des touristes » ou encore « 7 % restant sont des femmes, quoique ».
Plus grave encore, Goubert a diffusé une affiche détournant le commerce de la candidate RN locale en « Épi-SS-erie », les deux S étant remplacés par le symbole SS nazi. En jetant ainsi publiquement une élue en pâture, il a banalisé un vocabulaire de haine et exposé cette femme à une violence symbolique d’une rare intensité. Cette pratique, indigne d’un responsable politique, révèle une gauche cantalienne plus soucieuse de provocations que de cohésion républicaine, tolérant des gestes radicaux au nom de l’unité tactique face au RN.
Aurillac, miroir d’une fracture nationale
Aurillac n’est pas un cas isolé. La ville agit comme un miroir grossissant des tensions françaises. Ici, un homme ivre déambule avec un drapeau palestinien pour accompagner des menaces de mort. Là, des collectifs militants solidement implantés occupent l’espace public avec des slogans radicaux et des drapeaux étrangers, tandis que le drapeau français est conspué, assimilé à une idéologie réactionnaire.
Et sur le terrain politique, une candidate comme Zoé Pébay, créditée de 13,5 % des voix au premier tour, incarne une radicalité assumée, soutenue par des figures controversées et des actes répréhensibles, sans que ses alliés ne s’en désolidarisent.
Le drapeau palestinien, en soi, n’est pas le problème. La solidarité avec les civils de Gaza peut être légitime mais lorsque ce drapeau accompagne des menaces de mort, des slogans antisémites ou des provocations violentes, il devient un symbole de division. Et lorsqu’une partie de la gauche locale préfère fermer les yeux, elle alimente une fracture qui dépasse largement Aurillac.
Ce qui se joue à Aurillac dépasse le seul Cantal. C’est la complaisance d’une partie de la gauche française avec des comportements radicaux et des symboles instrumentalisés. Au nom de calculs électoraux ou de postures idéologiques, certains acteurs politiques deviennent acteurs ou idiots complaisants de causes qui les dépassent.
La République, elle, ne peut transiger. Elle doit réaffirmer la primauté de ses symboles, la clarté de ses valeurs et condamner sans ambiguïté les discours de haine qu’ils se drapent dans un drapeau ou dans une cause. Elle doit sanctionner les comportements qui bafouent la mémoire collective, comme l’arrachage d’affiches en hommage à Philippine.
Aurillac, petite ville du Cantal, nous rappelle cette évidence : face à la montée des radicalités, la République doit tenir bon. La complaisance est un renoncement. La clarté républicaine est une exigence.
Thierry Gibert
Agé de 53 ans, Thierry Gibert vit à Aurillac dans le Cantal. Délégué Départemental de l’Éducation Nationale du Cantal, il est formateur « Valeurs de la République et Laïcité » en région Auvergne-Rhône-Alpes, responsable syndical départemental, président de l’association Union des famille laïques du pays d’Aurillac, fondateur du collectif citoyen En Avant Aurillac. Il s’exprime à titre personnel dans les colonnes d’Opinion Internationale.

















