Edito
17H11 - lundi 11 août 2025

La paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : bientôt le prix Nobel pour Trump ? L’édito de Michel Taube

 
La paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : bientôt le prix Nobel pour Trump ? L’édito de Michel Taube

Reuters – Kevin Lamarque – La paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : bientôt le prix Nobel pour Trump ? L’édito de Michel Taube

Et Trump récidiva en obtenant un accord historique sur un dossier inextricable et négocié dans le plus secret ! Après les Accords d’Abraham, la paix du Caucase !

L’accord signé hier à Washington entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan marque un tournant majeur dans l’histoire tourmentée du Caucase. Sous l’égide de Donald Trump, les deux pays se sont engagés à instaurer une paix permanente, à rouvrir leurs frontières au commerce, aux voyages et aux relations diplomatiques, et à respecter mutuellement leur souveraineté et leur intégrité territoriale. Pour Washington, c’est aussi l’occasion d’avancer ses pions dans une région stratégique, longtemps laissée aux seules influences russe et turque.

La question brûlante du Haut-Karabakh (ou de l’Artsakh pour les Arméniens), envahi par l’Azerbaïdjan il y a deux ans, trouve ici un début de réponse. L’enclave arménienne restera sous contrôle de Bakou, dans un cadre de garanties internationales de sécurité et de respect des minorités. Après trente ans de conflits sanglants et deux guerres récentes, c’est peut-être enfin la promesse d’un avenir apaisé pour cette terre meurtrie.

Aux côtés de Trump à la Maison Blanche, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ont estimé que la médiation du président américain, notoirement sensible aux honneurs et distinctions, devait lui valoir le prix Nobel de la paix.

Car c’est une victoire éclatante pour Donald Trump, qui s’affiche désormais en faiseur de paix. Le président américain, déjà auréolé de la signature des accords d’Abraham en 2020, compte bien transformer cet exploit diplomatique en trophée suprême : le prix Nobel de la paix, décerné le 10 octobre prochain. Pendant que l’Europe se contentait de commenter de loin, incapable de peser réellement dans cette réconciliation historique, Trump prouve que l’efficacité prime sur les postures. Et qu’aux yeux des chrétiens d’Orient, il agit plus concrètement que les donneurs de leçons français ou européens.

L’Azerbaïdjan, puissance pétrolière prospère et stratégiquement située, a su, malgré un régime autoritaire, contenir l’islamisme radical et promouvoir un islam modéré, tout en cultivant des relations étroites avec Israël. Avec ce conflit désormais réglé, il est temps que la France et l’Europe comprennent qu’un partenariat renforcé avec Bakou est non seulement souhaitable mais indispensable, pour la stabilité régionale comme pour leurs intérêts économiques.

 

Michel Taube

Directeur de la publication