Edito
20H14 - mardi 29 juillet 2025

Emma Fourreau crie à l’injustice depuis une prison israélienne, mais a rejeté la libération de Boualem Sansal – L’édito de Radouan Kourak

 

Emma Fourreau crie à l’injustice depuis une prison israélienne, mais a rejeté la libération de Boualem Sansal - L'édito de Radouan Kourak

Ce dimanche, le bateau Handala, affrété par la Flottille de la liberté pour acheminer une aide humanitaire à Gaza, a été intercepté par la marine israélienne. À son bord, 19 passagers, parmi lesquels deux députées de La France insoumise : Gabrielle Cathala et Emma Fourreau. Conduites en Israël, les deux élues ont été détenues à la prison de Givon. L’État hébreu leur a proposé une procédure d’« expulsion volontaire », acceptée par Gabrielle Cathala, qui a regagné la France. Emma Fourreau, elle, a refusé de signer le document. Elle reste incarcérée, par choix, pour donner à cette séquence l’apparence d’un combat.

Or, ce qui aurait pu être perçu comme un engagement courageux est balayé par une réalité accablante : Emma Fourreau est l’une de ces députées françaises qui, il y a quelques mois, au Parlement européen voté contre la libération de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie pour avoir dit la vérité sur la dérive dictatoriale  de Tebboune et la menace islamiste. Tandis qu’elle se donne en spectacle, un intellectuel libre croupit en prison sans que La France insoumise n’élève la voix. Ce double standard, cette indignation sélective, cette exploitation politicienne de la misère humaine sont une insulte à l’intelligence et à la morale.

Oui, ce qui se passe à Gaza est un désastre humanitaire. La famine menace, les civils meurent par milliers, les infrastructures sont détruites, les enfants traumatisés. Cela doit cesser. Israël a le droit de se défendre, les terroristes islamistes du Hamas doivent être traqués, neutralisés, éliminés. Mais l’honneur de la France, c’est de dire que la réaction israélienne est devenue disproportionnée. On ne combat pas la barbarie en oubliant l’humanité. Le peuple palestinien n’est pas le Hamas, il en est aussi la première victime.

Mais que fait LFI sinon trahir cette vérité ? Ils prétendent incarner la cause palestinienne, mais en réalité, ils la déshonorent. Leur antisémitisme rampant, leurs votes complices des pires régimes, leur refus de soutenir les vrais prisonniers d’opinion, leur silence sur l’islamisme, tout cela les rend ennemis de la justice comme de la paix. Ils ne défendent pas les Palestiniens : ils exploitent leur souffrance pour flatter l’électorat musulman, récupérer des voix communautaires et diviser la nation française.

Emma Fourreau n’est pas une héroïne. Elle est le produit d’un cynisme politique glaçant, celui qui instrumentalise les drames pour nourrir les haines. Tandis qu’elle refuse une signature pour se donner le rôle de prisonnière politique, Boualem Sansal, lui, subit en silence la vraie répression d’un pouvoir autoritaire. Elle est en cellule par choix. Lui n’en sortira peut-être jamais.

Il faut avoir le courage de tout dire : la détention d’une parlementaire française par Israël, sur la base d’une arrestation en eaux internationales, est inacceptable. Aucune démocratie ne peut arrêter impunément les élus d’un autre pays. Mais il faut aussi dire que ce n’est pas Israël qui menace aujourd’hui la dignité de la cause palestinienne, c’est La France insoumise.

La France, si elle veut encore être digne d’elle-même, doit parler d’une seule voix : ni silence face à Gaza, ni complaisance envers le Hamas, ni compromission avec ceux qui, comme Emma Fourreau, piétinent nos principes au nom de leur propagande.

 

Radouan Kourak

Journaliste, producteur et entrepreneur