Edito
10H03 - vendredi 25 juillet 2025

Que fera la France si le Hamas prend tous les pouvoirs à la tête de l’État de Palestine ? L’édito de Michel Taube

 

Que fera la France si le Hamas prend tous les pouvoirs à la tête de l’État de Palestine ? L’édito de Michel Taube

Emmanuel Macron a donc franchi le Rubicon : la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de la prochaine Assemblée Générale des Nations unies à New York, en marge d’un sommet international sur le Proche-Orient organisé conjointement avec l’Arabie saoudite. Initialement prévu à Paris, ce sommet avait été reporté en raison de la guerre des 12 jours entre l’Iran et Israël.

Cette reconnaissance n’est pas une surprise. Elle s’inscrit dans la ligne diplomatique traditionnelle de la France : se présenter comme un équilibriste entre Israël et les Palestiniens, aujourd’hui entre un gouvernement Netanyahou revanchard et un peuple palestinien pris en otage par des factions terroristes et islamistes. Mais à jouer les funambules sur une corde aussi effilée, on finit par tomber.

En réalité, cette reconnaissance aurait été pertinente après une victoire de la coalition internationale contre le Hamas, proposition que Macron avait avancée en octobre 2023, avant de l’abandonner aussitôt. Macron fait aujourd’hui l’inverse : il met le Hamas, dirigeant de fait de la Palestine, sur un piédestal international.

Car ce geste, loin de renforcer la paix, aura comme seule conséquence de légitimer le Hamas et de faire reculer la libération des otages. Sans ces contreparties, Macron offre une victoire diplomatique aux ennemis de la paix.

Nous sommes favorables à la création d’un État palestinien dans le cadre d’une solution à deux Etas. Une solution ! Pas une soumission ! 

Deux conditions impérieuses, parmi d’autres, devraient subordonner la reconnaissance de l’Etat palestinien : que ses dirigeants reconnaissent le droit d’Israël à exister, et que tous les États arabes de la région — y compris l’Arabie saoudite — signent les accords d’Abraham, déjà paraphés par les Émirats arabes unis et Bahreïn. C’est le seul cadre réaliste pour une paix durable.

Espérons qu’au moins, lors du sommet de septembre à l’ONU, Riyad franchisse enfin le pas des accords d’Abraham. Sans cela, la France aura reconnu un État gouverné par le Hamas, sans exigence de paix ni de réciprocité. Une tragique erreur.

 

Michel Taube

Que fera la France si le Hamas prend tous les pouvoirs à la tête de l’État de Palestine ? L’édito de Michel Taube

Directeur de la publication