
On nous bassine matin, midi et soir avec l’égalité. L’égalité à l’école, l’égalité dans les entreprises, l’égalité des genres, l’égalité des chances, l’égalité tout court. Mais cette obsession frôle l’absurde. Car le monde n’est pas égal, et il ne le sera jamais. Il y a des grands et des petits, des rapides et des lents, des rêveurs et des bâtisseurs. Des hommes, des femmes, et entre eux des différences, heureuses, naturelles, fécondes. Et surtout, il y a ceux qui se lèvent tôt pour créer, risquer, entreprendre — et ceux qui attendent que l’État les prenne par la main.
La gauche, Mélenchon en tête, voudrait nous faire croire que la fortune est immorale, que le succès est suspect, que la richesse est volée. Mais que fait-il, lui, depuis 40 ans, si ce n’est vivre de la République, avec 8 500 euros de retraite mensuelle sans jamais avoir créé un seul emploi ? À ce compte-là, les milliardaires : Niel, Altrad, Sterin, et tant d’autres… sont des héros modernes. Ils n’ont pas volé leur fortune, ils l’ont méritée. Par leur audace, leur talent, leur travail. Et la France a besoin d’eux, plus que jamais.
Le pire, c’est que le mot « égalité » lui-même a été trahi. Dans notre Constitution, dans l’héritage républicain, il signifiait simplement l’égalité devant la loi, la garantie que chacun serait jugé selon les mêmes règles, sans privilèges. Mais la gauche l’a perverti. Elle en a fait un outil idéologique pour justifier l’égalitarisme, c’est-à-dire la volonté absurde de gommer toutes les différences naturelles entre les individus. On ne parle plus d’égalité de droits, mais d’égalité de résultats. Ce mot a été vidé de son sens noble pour devenir un slogan vide, agité comme une arme contre ceux qui réussissent. Résultat : au nom d’une égalité fictive, on crée des injustices bien réelles.
Cette égalité là, elle tire les gens vers le bas ! Elle s’appelle égalitarisme.
Ce qui doit primer, ce n’est pas l’égalité, qui finit toujours en nivellement par le bas, en assistanat généralisé, mais la liberté. La liberté de créer, d’échouer, de recommencer. La liberté de gagner plus. La liberté d’embaucher sans entraves, de s’installer où l’on veut, de faire fortune sans avoir à s’en excuser. Même l’égalité des chances, si souvent invoquée, ne peut exister sans la liberté de s’émanciper. L’État peut garantir un point de départ, mais le reste appartient à chacun. À chacun de mériter sa vie.
C’est la liberté qui rend tout possible, ni l’égalité, ni la fraternité.
L’égalitarisme, ce n’est pas la justice. C’est la haine du mérite. C’est rendre l’échec accessible à tous, en nivelant le niveau scolaire, en sabrant la sélection, en dévalorisant l’effort. Résultat ? Une société qui produit des clones dociles au lieu de citoyens libres. Une école où plus personne n’apprend, mais où tout le monde a « le droit de réussir ». Ce n’est plus la République des Lumières, c’est celle des illusions.
On nous parle d’égalité pour mieux étendre l’emprise de l’État. Mais à force de vouloir régenter jusqu’à nos assiettes, nos salaires, nos pensées, le système produit des individus soumis, qui ne savent plus décider, choisir, ou inventer. L’égalitarisme fabrique des esclaves heureux de leurs chaînes. Il leur promet la sécurité, en échange de leur indépendance. Il leur offre des aides, à condition qu’ils ne s’en sortent jamais vraiment. Quelle vision tragique de l’homme !
La liberté, elle, demande du courage. Elle suppose le risque, le travail, l’effort, l’ambition. Elle n’est pas douce, elle n’est pas tendre, mais elle est grande. Elle rend possible le génie, la réussite, la grandeur. Elle récompense ceux qui osent, et laisse les autres libres de se contenter de moins — mais sans jamais les jalouser. Voilà le vrai socle d’une société digne : pas l’égalitarisme mortifère, mais la liberté vivante. Et tant pis si cela froisse quelques professionnels de l’indignation.
Vive la méritocratie, et surtout : vive la liberté !
Radouan Kourak
Journaliste, producteur et entrepreneur

















