Edito
20H40 - mercredi 13 décembre 2023

Le cessez-le-feu humanitaire au secours du Hamas. L’édito de Michel Taube

 

Les objectifs de guerre assignés par Benyamin Netanyahou à la riposte de Tsahal suite aux crimes du 7 octobre sont peut-être mal définis ou, – pire -, vains, le premier ministre aurait dû certainement démissioner depuis longtemps et, enfin,  l’armée de Tsahal est peut-être plus fragile qu’elle ne paraissait (au vu de la catastrophe du 7 octobre et après avoir tué des otages il y a deux jours), il n’en demeure pas moins que l’opinion internationale est en train de céder au chantage machiavélique que le Hamas impose à Israël et au monde libre.

Et ce chantage se cristallise sur la question du cessez-le-feu humanitaire à Gaza.

Or un cessez-le-feu trop rapide et sans condition reviendrait bien à sauver le Hamas.

Déjà l’aide humanitaire, fiduciaire ou concrète, arrive largement dans les poches d’une organisation terroriste. Cela ne gêne personne !

Ensuite, un cessez-le-feu qui ne serait conditionné à au moins la libération de tous les otages est moralement abject et politiquement coupable. Or l’ONU et individuellement la plupart des pays du monde, dont la France et peut-être bientôt les États-Unis qui penchent d’un côté vers le wokisme et de l’autre vers le Ku Kux Klan, exigent un cessez-le-feu « humanitaire » sans conditions.

Certes, la problématique humanitaire est une réalité qu’Israël doit prendre en compte, quand bien même aucun autre belligérant ne donnerait l’exemple, dans ce conflit comme dans les autres. S’agissant des victimes civiles, il est de l’intérêt d’Israël de tenter de les épargner, ce qu’il fait en appelant les Gazaouis à s’éloigner des champs de bataille, et en les prévenant de bombardement par SMS.

Mais un point nous interpelle depuis plusieurs semaines : combien y a-t-il de morts civiles parmi les Palestiniens ? Chaque mort civile palestinienne est un deuil que nous partageons mais nous émettons les plus vifs doutes sur les chiffres exorbitants avancés par le Hamas et que les médias relaient sans s’interroger sur leur véracité. L’émetteur devrait pourtant les faire douter.

Dans un environnement urbain aussi dense que Gaza, avec un ennemi qui n’hésite pas à se cacher dans les écoles, les mosquées, les hôpitaux, les zones d’habitation, et à en faire des bases militaires reliées à des réseaux souterrains, il est presque miraculeux que le bilan ne soit pas bien plus lourd. Nul doute que si les rôles étaient inversés, si le Hamas avait la capacité militaire d’Israël, ses victimes se compteraient déjà par centaines de milliers. L’intention génocidaire, illustrée par les massacres du 7 octobre et les tirs incessants de roquettes et missiles sur les populations israéliennes, est bien du côté du Hamas.

Ensuite, on nous dit que les victimes civiles de Gaza feraient naître autant de vocations terroristes pour les dix ans à venir. Elles n’ont en réalité qu’un effet marginal sur la haine envers Israël. Haine avant, haine après. D’ailleurs, l’explosion de l’antisémitisme s’est produite dès le 7 octobre, avant même toute riposte israélienne survenue quinze jours après.

Le 7 octobre fut une déclaration de guerre. Guerre totale du Hamas contre Israël qui justifie en cela l’entrée en guerre de l’Etat hébreu sur le territoire de Gaza. Combiné à la lâcheté du Hamas qui se cache derrière et parmi les civils palestiniens, qu’on ne vienne pas s’étonner des morts civiles palestiniennes dans le cadre de la riposte israélienne.

Emmanuel Macron avait souhaité un temps furtif une coalition internationale contre le Hamas pour en venir à bout, avant de s’aligner sur la position onusienne de tentative de sauvetage de l’organisation terroriste.

Nous pleurons les milliers de morts civiles dans les deux camps mais il n’y a pas de guerre propre.

Tous ces Israéliens et Palestiniens seraient morts pour rien, pour que le Hamas se reconstitue, remette la main sur Gaza et continue à terroriser sa population, avant de préparer de nouveaux 7 octobre, comme l’organisation islamiste l’a annoncé. C’est cela que réclame l’ONU ?

Que le Hamas et ses affidés islamistes libèrent au moins tous les otages et le cessez-le-feu s’imposera de lui-même.

 

Michel Taube

Directeur de la publication