Citizen Kids
09H59 - mardi 7 mars 2023

Vinsours, l’ours qui chuchotait aux oreilles des enfants

 

Passionnée par les travaux manuels et conteuse dans l’âme, Hélène Fayein, expert-comptable de profession, a inventé il y a dix ans le personnage de Vinsours. D’abord créé sous forme d’une peluche, il est ensuite devenu la mascotte de la famille Fayein. 

Vinsours a été développé en pâte-à-modeler par Hélène qui a conçu un univers sur mesure, comprenant un monde composé de plusieurs maisons, d’une école, d’une ferme, d’ateliers, d’une gare, de décors exotiques et d’une ribambelle de personnages composant la famille et les amis de Vinsours, parmi lesquels Noursonne, son amoureuse.   

Tout ce beau monde se retrouve dans 14 livres jeunesse édités par Vinsours Jeunesse et qui existent sous trois formats différents. 

Pour Opinion Internationale, Hélène Fayein revient sur le parcours de son personnage, issu de l’imaginaire familial, désormais héros d’une série d’album jeunesse et mascotte de sa maison d’édition. 

 

Les aventures de Vinsours sont publiées par la maison d’édition « Vinsours Jeunesse », que vous avez fondée en 2022. Pourriez-vous nous expliquer les raisons qui vous ont amenée à vous lancer dans cette aventure ?

Certaines aventures vous entraînent vers la réalisation d’un rêve. 

Vinsours, c’est l’histoire d’une maman qui aime lire et raconter des histoires à ses enfants et d’un ours en peluche, acheté dans une petite boutique de jouets, dans lequel elle glisse sa main gauche dans une patte et sa main droite dans la truffe afin de lui donner vie. Chaque soir, Vinsours attrapait un livre et l’histoire commençait alors… pour le plus grand enchantement des enfants ! 

Vinsours nous a accompagné partout où nous allions. Il est devenu un membre de notre famille. Une émotion contagieuse a commencé, touchant les enfants et les parents. 

Sa notoriété a dépassé notre cercle et un beau jour, Vinsours s’est retrouvé… sur le banc d’une école ! Allant à la rencontre des élèves, il a parcouru les classes de nombreuses écoles. 

Dans le même temps, son univers s’est considérablement développé. Seul au départ, il a rapidement été rejoint par d’autres ours et oursonnes, avec chacun son caractère, ses émotions et sa philosophie de la vie. Les enfants se sont vite identifiés à Vinsours et aux autres personnages. Il faisait partie de leur univers et ils avaient besoin de lui. 

Le succès de Vinsours a, dans un premier temps, abouti à la création de deux premiers livres jeunesse pour enfants, créés pour eux et avec eux. Ces livres furent publiés pour un usage privé et en nombre restreint. 

Les enseignants, parents et enfants se procuraient mes livres, mais le tirage limité ne me permettait pas de répondre positivement à toutes leurs attentes. Tous m’ont encouragée à trouver un éditeur ! 

Pendant presque dix ans, parallèlement aux rencontres organisées dans les écoles, j’ai cherché une maison d’édition tout en continuant d’écrire, de créer et d’illustrer de nouveaux albums.  

Puis soudain, le confinement : plus de rencontre dans les écoles ! Les enfants, habitués à la présence rassurante de Vinsours, n’ont eu cesse de le réclamer. J’ai alors pris la décision de l’autoédition, afin de ne plus faire attendre ceux qui me demandaient mes livres et ne voulaient plus être séparés de Vinsours.

Et c’est ainsi qu’en 2022, je me suis lancée dans la création de Vinsours Jeunesse.

Durant les années passées à rencontrer les enfants de la petite section de maternelle au CM2, j’ai réalisé la nécessité d’adapter le niveau de la lecture des aventures de Vinsours aux différentes tranches d’âge. J’ai décidé de décliner trois formats, un grand pour les enfants de plus de 6 ans, un moyen pour les 3-6 ans et un petit pour les 0-3 ans. Les textes sont adaptés pour chaque niveaux de lecture et les illustrations sont parfois différentes.

Par ailleurs, pour deux de mes histoires possédant des rebondissements multiples, j’ai coupé l’histoire en deux albums au lieu d’un seul dans les formats pour les 0-3 ans. Il y a 4 histoires aujourd’hui et 14 albums au total, du fait de la déclinaison par tranche d’âge. Pour chaque histoire, tous les enfants, quel que soit leur âge ou leur niveau de lecture, ont un album qui leur correspond. 

 

Kit de création de l’ours en 3D

Quelle est concrètement l’approche pédagogique de Vinsours dans une classe ? 

C’est une approche qui s’est construite au fil du temps. J’ai d’abord offert mes deux premiers livres imprimés à la bibliothèque de l’école fréquentée par mes enfants. Puis, au fil de rencontres familiales ou amicales, j’ai partagé mes livres à des parents dont les enfants étaient dans d’autres écoles. J’ai été invitée par des instituteurs et institutrices à venir expliquer aux enfants la naissance familiale de ces deux livres et à en lire les histoires aux enfants.

Je venais toujours accompagnée de la peluche de Vinsours. Je racontais ainsi les histoires avec la mascotte sur les genoux et, à la fin, les enfants lui posaient toutes sortes de questions sur ses aventures écrites et à venir.

Plus qu’un conteur, Vinsours est pour les enfants un confident, leur apportant du bonheur et les rassurant. J’ai remarqué les vertus pédagogiques que Vinsours avait sur les enfants. Il leur dévoilait ses craintes, ses erreurs et ses bêtises, apportant à la classe un climat doux, serein et indulgent. Ainsi, pour les plus petits, la lecture qui m’était justement la plus demandée était « La Bêtise de Vinsours ». Cette dernière amuse les enfants tout en amenant une morale appréciée des petits et des grands. J’en recevais le témoignage par des dessins des enfants, accompagné d’un petit texte dicté par eux à l’enseignant.

Puis, j’ai confectionné des kits créatifs afin d’animer des ateliers, adaptés aux différents âges : pour les plus petits, des cartes à plat à colorier et à compléter avec une pâte-à-modeler qui sèche à l’air libre afin de donner du relief au dessin de Vinsours et de Noursonne ; pour les plus grands, un kit de création par l’enfant de son propre ours en pâte-à-modeler en 3D. 

Ces ateliers ont réjoui les enfants, qui y trouvaient à la fois une source d’amusement et de confiance en eux : Vinsours, animé par une main dans la truffe et une autre dans une de ses pattes, rassurait les enfants en manque de confiance en eux. Il avait sa « patte magique ». En serrant sa patte, l’enfant réussirait alors tout ce qu’il entreprendrait ! Cette prophétie se réalisait, puisque de tous les ateliers que j’ai animés, je n’ai jamais eu aucun enfant qui n’ait pas réussi sa carte ou son ours en 3D.

En plus de renforcer la confiance, Vinsours invitait les enfants à exprimer leur créativité.

Les instituteurs étaient surpris de la réussite de certains élèves. Ils découvraient des talents créatifs jusqu’alors cachés. 

En 2015, peu après les attentats, les enfants ressentaient le climat anxiogène autour d’eux et ont été sensibles à la posture bienveillante de Vinsours, qui a réussi à les amuser dans un cadre rassurant. Cette année-là, lors de mon passage, les enfants se sont rassemblés dans le grand escalier en colimaçon de l’école pour scander le nom de Vinsours, leurs têtes penchées vers Vinsours et moi. Le directeur m’a chaleureusement remerciée d’avoir redonné le sourire aux enfants…  

Une autre fois, lors de l’un des ateliers sur les cartes à dessiner, un petit garçon avait les mains sous la table. Vinsours s’est approché de lui et lui a demandé pourquoi il ne dessinait pas. Il souffrait d’exéma et ne voulait pas montrer ses mains. Vinsours lui a alors proposé de serrer sa patte magique et l’a aidé à ouvrir avec lui sa boîte de crayons de couleur. L’enfant accepta et fit par la suite un joli coloriage, sous les compliments de Vinsours et de tous les élèves autour de lui. Beaucoup plus sûr de lui et désormais confiant en ses mains, il a d’ailleurs promis à Vinsours, le sourire aux lèvres, qu’il ferait désormais plein de dessins… 

De manière générale, en réalisant leurs ours, les enfants ont souvent dit que personne ne croirait qu’ils l’avaient réalisés eux-mêmes. Vinsours leur répondait alors « Mais si, bien sûr ! Et si tu veux on fera une photo de toi et moi avec ce que tu as réalisé ». Ainsi, après chaque atelier, il y avait une séance photo de Vinsours et de l’enfant. Cette photo était remise à l’enfant avec son petit ours fait main, à leur plus grand enchantement.

Cet impact positif de Vinsours sur les enfants l’a rendu de plus en plus populaire : lorsqu’ils me voyaient arriver aux abords de l’école, beaucoup me demandaient si c’était pour leur classe que je venais. 

 

Propos recueillis par Ophélie Dubreuil

 

 

 

 

 

 

 

 

Les ouvrages disponibles : 

Bienvenue chez Nours : 

 

Le Noël de Vinsours : 

 

La fabuleuse journée de Vinsours : 

 

L’inattendu voyage de Vinsours :