Edito
01H44 - jeudi 30 juin 2022

Verdict du procès du 13 novembre : il manquait un prévenu, l’islam radical. L’édito de Michel Taube

 

Bien entendu c’est tout à l’honneur d’une démocratie de juger sereinement des auteurs d’attentats terroristes et de crimes contre l’humanité. Bien entendu par égard pour les innombrables victimes des attentats du 13 novembre 2015, il fallait que Justice passe.

Le plus long procès de l’histoire pénale française s’est donc achevé hier mais il est fort à parier que d’ici dix jours plusieurs des vingt prévenus auront fait appel et seront donc rejugé d’ici deux ou trois ans. Il faudra donc dix ans pour juger des faits commis en 2015.

Neuf mois de procès, des milliers d’heures d’audition, des centaines de milliers de pages d’instruction, une radio pour les protagonistes du procès et un tournage pour l’histoire. A comparer au procès de Nuremberg en 1945 qui a jugé des pires criminels nazis et qui, lui, a duré moins de neuf mois. Mais il est vrai que la justice pénale qui juge des pires des crimes que puissent commettre des hommes a su approfondir ses tenants, ses aboutissants et ses procédures. Analogie pas si absurde car le procès des attentats du 13 novembre nous a confrontés au nazisme du XXIème siècle…

Car ce méga-procès nous laisse un goût amer. Tout d’abord, celui de la dernière phrase prononcée par le criminel Salah Abdeslam : « je ne suis pas un assassin ». Oui monsieur, vous êtes un assassin et vos juges ont été sans appel. Vous mourrez certainement en prison, le plus tard possible certes, la peine de mort ayant été abolie pour tous les criminels, notamment pour les pires de votre espèce. Oui vous avez assassiné des innocents avec préméditation.

Mais le goût de ce procès est encore plus amer pour une seconde raison. Il manquait en effet un prévenu à la barre, le véritable commanditaire de ces vingt soldats de la terreur : l’islam radical. A-t-on véritablement profité de ces dix mois d’audiences pourtant médiatisées pour instruire le procès de la cause même qui a amené ces vingt salauds à commettre leurs crimes odieux : la radicalisation islamiste, l’adhésion à une conception médiévale, anti-occidentale, rétrograde, antisémite, raciste, xénophobe, anti féministe de la vie et de la société ? C’est ce procès que nous attendions au fil des mois. Et à part quelques auditions de témoins éclairés, le procès, comme tous les procès, s’est enlisé dans le face-à-face parfois fascinatoire, parfois presque morbide entre victimes, bourreaux et leurs avocats interposés. Pour avoir côtoyé pendant dix ans à partir de 2000 des victimes de criminels condamnés à mort, des condamnés aussi, des avocats beaucoup, nous avons ressenti dans ce procès dont vient de se refermer l’acte 1 le malaise suscité par cette justice des victimes à la recherche du temps perdu et des vérités que jamais leurs bourreaux ne leur avoueront.

Comment ces criminels ont commis leur crime ? Qui a fait quoi ? Telle n’était pas la question fondamentale. Elle était nécessaire mais ces crimes-là appelaient une autre question : pourquoi ? C’est le procès de l’islam radical dans son ensemble que nous attendions, que nous espérions. C’est l’ensemble de la société française qui aurait dû profiter de ce procès pour ouvrir les yeux sur la véritable guerre et nos véritables ennemis face auxquelles nous devons tous nous mobiliser.

Cet objectif a-t-il été atteint au soir de ce verdict historique ? A chacun d’en juger !

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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