Edito
06H35 - mardi 21 juin 2022

Marine Le Pen plus forte que Mélenchon, n’en déplaise à ce dernier ! L’édito de Michel Taube

 

Marine Le Pen est la grande vainqueure de la présidentielle et des législatives. Elle a su éliminer Eric Zemmour qui pensait prendre sa place à la tête de la droite nationaliste. Elle a engrangé plus de 13 millions de voix le 24 avril, soit trois millions de plus qu’en 2017. Et voici qu’elle décroche le premier groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, objectif dont personne ne rêvait ni ne cauchemardait ! Cette victoire, les sondages ne l’ont pas vue venir car les Français sont de plus en plus insondables et parce que le vote RN restera toujours un vote caché pour beaucoup !

Le RN est plus que jamais le premier parti de France ! La petite entreprise Le Pen a bien prospéré et fait des émules. Telle est la réalité de la vie politique française. Les conséquences politiques de cette victoire au Palais Bourbon seront profondes et durables.

Tout d’abord, le Front républicain est mort. Il a vécu 20 ans : du 21 avril 2002 (avec la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour de la Présidentielle) à ce jour du 19 juin 2022 quand, dans 89 territoires de France, une majorité absolue d’électeurs (ayant voté) ont élu un député du Rassemblement National. 89 victoires qui sont autant d’obus qui font exploser le plafond de verre républicain. Imaginez si Le Pen, Zemmour et Ciotti avaient fait alliance entre la présidentielle et les législatives ! Les Républicains sauront-ils reprendre le dessus sur une droite nationaliste qui leur a volé le leadership ?

En tout cas, le chiffon rouge (disons marine) de la droite nationaliste ne servira plus d’excuse pour voter par défaut pour les partis dits de gouvernement. Il leur faudra désormais trouver d’autres arguments !

 

Une colère française qui pousse à voter à droite et non à gauche

Mais il y a plus grave : cette colère française qui monte, qui monte, qui monte, elle fait voter RN et non Insoumis ! Plus Jean-Luc Mélenchon et ses disciples vociféreront à l’Assemblée Nationale et dans les médias, plus le Rassemblement National gagnera des voix !

Déjà en mai 2019, lors des élections européennes qui se déroulaient à la fin de six mois de crise des gilets jaunes, « mouvement » que Mélenchon et consorts avaient allègrement récupéré en sur-communiquant sur la vague jaune, c’est le RN, plus discret, qui avait gagné largement sur la France insoumise.

Et là, rebelote en 2022 : malgré l’union des gauches, malgré l’hyper médiatisation que lui ont offerte son idée d’être « élu Premier Ministre » et les connivences idéologiques du landerneau médiatique et bien-pensant, Jean-Luc Mélenchon subit une grosse contre-performance.

C’est que ce peuple en colère n’est pas fou : quand les classes populaires, premières victimes de l’insécurité généralisée, entendent que « la police tue » et que l’on va désarmer les forces de l’ordre, elles n’ont qu’une envie : exercer leur colère en votant Rassemblement National !

La mécanique politique, dont la France a déjà pâti dans le passé, est imparable : l’extrême-gauche roule pour l’extrême-droite et lui pave le chemin du pouvoir !

Décidément, Marine Le Pen ne partira pas à la retraite et peut déjà mûrir sa candidature présidentielle en 2027 tout en laissant à Jordan Bardella, le compagnon de sa nièce (donnée clé dans la transmission de l’entreprise Le Pen) le soin de pouponner son jouet RN ! Mélenchon pourra toujours en appeler à l’insurrection citoyenne ou à la révolution, c’est la droite nationaliste, en attendant une refondation de la droite centriste et libérale, qui récoltera toujours les raisins de cette colère française.

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication