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11H01 - mercredi 23 mars 2022

« Media Crash », révélation sur la fabrique de l’information

 

Le journal d’information numérique, participatif et indépendant, Médiapart sort un documentaire engagé pour révéler les coulisses des grands médias français. Enquête sur les liens entre le monde des affaires et celui de la presse. 

9 milliardaires détiennent plus de 90 % des médias privés en France.
Ce sont les chiffres qu’exposent le documentaire, « Media Crash : qui a tué le débat public ? », diffusé en février dans les salles obscures. En partant de ce postulat, les réalisateurs Valentine Oberti et Luc Hermann, travaillant respectivement pour Mediapart et Premières Lignes, cherchent à dévoiler la mainmise d’une poignée d’hommes sur l’indépendance et la liberté de la presse. Leurs noms vous sont forcément familiers. Ils se nomment Bolloré, Arnault, Bouygues, Niel, Drahi, Bettencourt, Pinault, Dassault ou Krestinsky, ils sont milliardaires et se partagent l’ensemble des médias français. Cependant, leur manière de gérer leurs acquisitions dans le secteur de la presse pose question. Ils sont accusés de se servir des médias pour accroître leur influence, et servir leurs intérêts économiques, financiers, voire politiques. Comment, dans ces conditions, préserver le pluralisme de l’information et de la création audiovisuelle ? Comment l’indépendance et l’objectivité peuvent-elles réellement exister ?  

Alors, à la veille de l’élection présidentielle 2022, ce document choc tente de mettre à l’ordre du jour ces thèmes citoyens qui leur sont chers. Avec Edwy Plenel comme directeur de publication, Mediapart a déjà révélé de nombreuses affaires en pointant du doigt de grandes fortunes nationales. Woerth-Bettencourt en 2010, Sarkozy-Kadhafi en 2012, Cahuzac en 2012-2013 et Benalla en 2018-2019, tous ces scandales ont mis en lumière l’opacité de ces milieux élitistes. Quant à l’agence de presse, elle brille par sa société de production à l’origine de Cash Investigation. 

Des faits qui fâchent
Media Crash annonce la couleur dans les premières secondes : « Il y a ce que vous voyez, ce que certains souhaitent que vous voyiez, et ce que vous ne voyez pas. » Le décor est posé. À l’écoute du teaser, le téléspectateur se doute de ce qui l’attend : une pléthore de révélations. Tel un polar, le documentaire aborde point par point les différents liens entre les leaders industriels et les figures politiques. Retour sur les bancs de l’école avec une enquête scindée en trois parties. Les réalisateurs commencent par développer une partie sur « Les Incendiaires ». Dans celle-ci, ils posent le contexte que nous ne connaissons que trop bien avec comme personnages principaux Vincent Bolloré, le polémiste Éric Zemmour et enfin Cyril Hanouna, décrit comme peu scrupuleux de l’information, « 5 minutes pour les juifs, 5 minutes pour Hitler » dénonce la voix off du film. et enfin le polémiste et candidat à la présidentielle Éric Zemmour. Captivant, le documentaire nous dévoile comment ces figures médiatiques font coïncider leurs intérêts et banalisent l’extrême droite. 

Pour faire suite à ce premier chapitre, « les barbouzes » mettent le doigt sur un pan important du métier de journaliste. De manière très factuelle, les documentaristes révèlent un certain nombre d’entraves à la liberté de la presse lorsqu’il est question d’enquêter sur ces géants économiques. Que ce soit Vincent Bolloré ou Bernard Arnault, ils usent de stratagèmes et exercent des pressions violentes à l’encontre des journalistes. François Ruffin, réalisateur du documentaire satirique Merci Patron !, en a fait les frais. Il met en lumière des liaisons entre décisions de la justice et propriétaires de médias. Dans la troisième partie, le long métrage choisit d’entrecroiser le rôle de certaines chaînes ou de grands journaux. L’affaire Ziad Takieddine-Sarkozy (concernant les financements douteux de la campagne de l’ex-Président) est mise en exergue pour démontrer un paysage politico-médiatique corrompu.

Timing parfait pour les équipes de Médiapart et Premières Lignes puisqu’en ce moment même se tient la commission d’enquête sénatoriale sur la concentration des médias ! Affaire à suivre !

 

Fanny David

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