Afriques demain
12H22 - mardi 25 mai 2021

Le Mali n’a pas besoin d’un nouveau coup d’Etat.

 

Tribune de Moussa Mara

Je suis extrêmement inquiet et attristé face aux arrestations du Président de la transition, Bah N’Daw, du Premier ministre Moctar Ouane et de certains de leurs collaborateurs. Intervenues lundi 24 mai, suite aux annonces de constitution du nouveau gouvernement, elles montrent le difficile équilibre entre l’ouverture politique que nous souhaitons pour le pays et le ménagement des susceptibilités. 

Cette prise de pouvoir par les armes n’est d’ailleurs pas sans rappeler le coup d’État du 18 août 2020. En effet, ces arrestations sont survenues quelques heures après la non-reconduction des putschistes Sadio Camara et Modibo Koné qui perdent ainsi leurs portefeuilles de la Défense et de la Sécurité. Remplacés par les généraux Souleymane Doucouré et Mamadou Lamine Diallo, plus ouverts politiquement, ils avaient déjà été emprisonnés en 2020 par la junte. 

Je crains que ce nouveau tour de force ne mette à mal la Transition qui devrait se prolonger jusqu’aux élections de février 2022. Le Comité local de suivi de la transition, composé de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de la MINUSMA a aussi fermement condamné cette insurrection militaire. Nous demandons tous la libération sans condition des responsables et la poursuite de la Transition. 

Seul le dialogue peut permettre de dépasser les incompréhensions et d’avancer vers le retour à un ordre constitutionnel normal. 

L’action inconsidérée conduite cette semaine risque d’affaiblir la mobilisation de la communauté internationale en faveur du Mali. C’est pourquoi j’en appelle au civisme de chacun afin de mettre le pays au-dessus des intérêts personnels de quelques-uns. 

 

Moussa Mara

Ancien premier ministre du Mali 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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