Edito
08H00 - mercredi 16 septembre 2020

Neymar, le sauveageon des stades. L’édito de Michel Taube

 

Les valeurs de respect, de liberté, de diversité, de mérite se jouent sur les terrains de sport autant que dans l’arène politique ! C’est ce que l’on appelle à Opinion Internationale l’ « Esprit Sport ». Surtout avec le roi des sports… « Esprit FOOT » avez-vous dit ?

Alors que Lionel Messi vient d’annoncer sur son site la conclusion d’un partenariat avec une start-up israélienne pour aider les personnes malvoyantes, Neymar donne l’image d’un voyou, sur et en dehors du terrain. Un sauvageon de luxe mais un sauvageon tout de même.

Il y a le footballeur et l’homme. Il y a aussi l’exemple. Le premier est décevant, le second est médiocre. Le troisième est catastrophique.

Le footballeur d’abord. Dimanche soir, dans le « Classico » face à l’OM, il s’illustra par son art de la triche, de la contestation, de l’agressivité (carton rouge, donc deux nouveaux matchs de suspension)… Mais ça, c’est plutôt le volet « l’homme ». Nous y reviendrons. Le dernier grand match de Neymar, ce fut avec le FC Barcelone, le Barça, qu’il le joua.

Au PSG, celui que l’on considère parfois comme le meilleur joueur du monde depuis que le poids des années commence à se faire sentir sur Messi et Ronaldo, et que le jeune MBappé montre ses dents, n’a brillé que face à de modestes équipes du Championnat de France. En ligue des Champions, en particulier lors de la récente finale perdue contre le Bayern de Munich, il n’a jamais été à la hauteur des 222 millions d’euros qu’il a coûté au PSG, et encore moins de son mirifique salaire (plus de 3 millions d’euros par mois). Son meilleur match dans cette compétition fut la demi-finale contre Leipzig, un club dont le budget annuel total (207 millions d’€) est inférieur au coût du seul transfert de Neymar. Lors de la dernière coupe du monde, alors que Kylian Mbappé émerveilla le monde et contribua à la victoire finale de la France, Neymar s’illustra par ses simulations de blessure, bien plus que par son talent footballistique. Déception, encore.

L’homme ensuite. Le multimillionnaire se moque de son public, de son employeur, de ses proches : simulation et triches sur le terrain, mépris des autres hors du terrain, frasques sexuelles et accusation de viol étalées sur les réseaux sociaux, fêtes débridées à Ibiza, d’où il ramènera la Covid, (pour fêter la défaite en Ligue des champions ?), à quelques jours d’un match de championnat (Neymar adore les boîtes de nuit), enfin des messages peu avenants à l’endroit du PSG pour faire comprendre qu’il retournerait bien à Barcelone… Mais qu’il y retourne, et vite !

Méprisant et capricieux, Neymar n’a encore gagné aucun trophée, hors une Ligue des Champions avec son ancien club catalan, où il n’était qu’un second couteau, aux côtés du grand Lionel Messi. Mais il se comporte comme si tout lui était dû, au grand dam de son entraîneur et de son club. Mais les Qataris qui possèdent le PSG (disons le FC Qatar) sont trop heureux d’avoir attrapé dans leur filet ce gros poisson. Et à l’heure où se font sentir des velléités de départ de Mbappé, les dirigeants du club semblent encore prêts à se faire humilier pour le conserver. Tant qu’il fait vendre des maillots !

L’exemple, enfin. Neymar est adulé par tant de jeunes et même d’enfants, fiers de porter son maillot du PSG ou de l’équipe du Brésil. Or les caprices de ce footballeur doué, mais si gâté qu’il en oublie le sens de l’exemplarité, sont devenus insupportables. Il ternit l’image du PSG auquel il n’a pas apporté l’étincelle indispensable à la consécration européenne. Mais il nuit surtout à l’image du foot !

Mbappé, parfois impétueux certes mais toujours sérieux et génial, qui jouit encore d’une excellente image, gagnerait à garder quelques distances avec ce personnage, même s’il doit se sentir valorisé en s’affichant avec une star de « son rang ». Kylian Mbappé, lui, malgré son mental de conquérant, est perçu comme accessible, intelligent, humble, malgré la gloire et la fortune précoces. Sa famille veille sur lui. Un exemple à suivre !

Au final, Neymar est un phénomène de société plus qu’un grand joueur. Ses frasques, son manque de fair-play risquent tout simplement de nuire à son génie footballistique. Il est surtout un mauvais exemple à ne pas suivre dans une société qui a pourtant tant besoin de héros vertueux et bienveillants.

Poussons le ballon un peu trop loin (cela donne parfois des buts inattendus) : si toutes nos stars du ballon rond posaient pour inviter leurs fans à porter le masque, à faire leurs devoirs et à respecter leurs parents et leurs voisins, la politique de la ville ferait des pas de géant !

Michel Taube

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