Edito
06H58 - vendredi 12 juin 2020

Police, racisme, Traoré… La peur change de camp ! L’édito de Michel Taube

 

 

La peur change de camp !

Lorsque des policiers jettent à terre leur menottes parce que le ministre de l’intérieur a considéré que désormais tout soupçon de comportement raciste (en violation de toute présomption d’innocence et sorte de blanc-seing (pardon pour la couleur) donné à toute personne de couleur qui pourrait dire, « ah ce policier m’a traité de noir ou d’Arabe », entraînera la suspension d’un policier), les membres et sympathisants du collectif Traoré doivent se dire : VICTOIRE, continuons le combat !

La peur change de camp !

Car c’est dans ces termes que le collectif antisystème « Cerveaux non disponibles », relayé par le collectif Traoré sur son Facebook « La vérité pour Adama », appelle à une nouvelle manifestation samedi, place de la République.

Et au vu des groupes Facebook, ils seront plus nombreux samedi que la piètre affluence à la manifestation de SOS Racisme mardi dernier.

La peur change de camp !

Un vocabulaire qui ne trompe pas sur la nature de cette proximité de la gauche radicale avec les mouvements identitaires ethniques, elle qui n’a jamais hésité à manifester main dans la main avec l’islam politique, au mépris de la laïcité et de l’égalité entre les femmes et les hommes, en octobre dernier aux cris de « Allah Ouakbar » dans les rues de la République.

Ceux qui doivent avoir peur, ce sont les policiers et gendarmes effectuant un contrôle d’identité sur toute personne de couleur, contrôle nécessairement jugé et ressenti désormais comme raciste. Il faut donc que ces contrôles cessent. Ce sont aussi les journalistes et hommes politiques, tels ceux qui ont osé évoquer le passé délinquant d’Adama Traoré (des plaintes ont notamment été déposées contre Jean-Jacques Bourdin et Nicolas Poincaré).

La peur doit changer de camp : ce devraient être les Français fiers de l’histoire de France qui devraient baisser les yeux, comme les Dhimmi en terre d’islam. Ceux qui ne sont pas noirs, bref les Blancs, et leurs descendants, coupables d’avoir esclavagisé les noirs (mais à ce compte, les noirs devraient aussi haïr les Arabes, grands marchands d’esclaves, même de nos jours, comme l’illustrent les marchés aux esclaves en Libye et le sort de millions de travailleurs philippins, pakistanais, bangladeshis et indiens au Moyen-Orient).

En fait, tout le monde devrait haïr tout le monde, car l’histoire de l’humanité s’est, hélas, souvent écrite dans le sang. Accuser les blancs d’être racistes parce que être blanc, c’est déjà être raciste en soi (portez des masques noirs contre le Covid-10 car « Black is more beautiful » !) est abject et profondément totalitaire. Car il n’existe qu’une seule race humaine et que nous sommes tous descendants d’Afrique, berceau de l’humanité.

Nous sommes tous des juifs noirs ? Allons, donc !

A tous les consorts du collectif Traoré, à Omar Sy, Yannick Noah et Aïssa Maïga, je n’aurai qu’un mot : « Racialiser, c’est du racisme ! »

Que veulent le collectif Traoré et des groupuscules comme la Ligue de Défense noire africaine ou Cerveaux non disponibles ? Que justice soit rendue pour Adama Traoré ? Nous le voulons tous. Mais seule une condamnation des gendarmes pour crime raciste leur apporterait satisfaction. Or quand bien même il y aurait eu bavure policière, Adama Traoré n’a pas connu son sort tragique parce qu’il était noir ! Ce sont même deux Antillais qui ont participé à son interpellation. Entre autres raisons !

Faire peur, menacer, intimider, accuser, haïr (les photos du collectif témoignent de la haine qui porte ses animateurs), c’est se comporter comme des fondamentalistes religieux qui prospèrent sur la victimisation permanente, alors qu’il n’existe probablement aucun pays leur permettant de pratiquer (ou ne de ne pas pratiquer) leur religion aussi librement qu’en France.

Le racisme et la discrimination sont des réalités et des fléaux qu’il faut combattre. Tout comme l’antisémitisme qui a conduit les Juifs à fuir certaines communes ou à retirer leurs enfants de l’école publique dans plusieurs départements franciliens. La faute à qui ?

Les noirs de France ne sont pas maltraités et détestés par les blancs. Proportionnellement plus nombreux à être victimes du Covid-19 que les dits blancs, pour des causes comportementales, sociales et non ethniques, ils ont bénéficié des mêmes soins que tous les autres Français et habitants de la France. Répandre le mensonge que noirs, Arabes et musulmans seraient victimes d’un racisme d’Etat pour distiller la haine dans leur esprit est un crime contre la République.

La justice aura une part de responsabilité dans la suite des événements. Les plaintes susmentionnées ont été déposées pour diffamation pour avoir évoqué les antécédents judiciaires de la famille Traoré. Il appartient aux juges d’en décider. En revanche, on ne voit pas comment les juges pourraient retenir l’incitation à la haine raciale, sauf à considérer que diffamer une personne qui dit appartenir à une minorité est nécessairement motivé par des considérations racistes. Les plaignants prennent le risque d’un retour de flammes judiciaire en la forme d’une condamnation pour dénonciation calomnieuse.

Mais pour faire changer la peur de camp, ce qui est le vrai motif des manifestations ayant eu pour prétexte la mort de George Floyd aux États-Unis (dont on rappellera que la famille appelle au calme et réfute la violence), il faudra autre chose que des procès gagnés ou perdus.

Tous les symboles de nos démocraties occidentales sont attaqués, même Churchill au Royaume-Uni, sans doute l’homme politique le plus emblématique du XXème siècle, dès lors qu’ils puissent de quelque manière que ce soit être rattachés à un passé esclavagiste ou colonial et que le colonisateur a été et est donc ad vitam aeternam blanc.

Ces mouvements identitaires racialistes risquent effectivement d’entrainer la France dans une tourmente dramatique. Même si Jean-Luc Mélenchon s’empresse de les récupérer, comme il le fait avec tout ce qui peut l’aider à grappiller de futures voix électorales fort hypothétiques (les dernières Européennes en attestent), il est hautement improbable que ces mouvements bénéficient d’un large soutien populaire, à l’inverse des Gilets jaunes.

Dès lors, Emmanuel Macron n’aura pas le choix : soit il a la main ferme, soit il déroule le tapis rouge au Rassemblement national. Et nous serions tous perdants.

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication