Edito
10H31 - vendredi 6 septembre 2019

Le « J’accuse » de Tariq Ramadan, la nouvelle affaire Dreyfus ? L’édito de Michel Taube

 

Dans son livre à paraître le 11 septembre (un pur hasard ?), « Devoir de vérité » aux Presses du Châtelet, Tariq Ramadan compare son sort à l’affaire Dreyfus. En effet, ce matin sur BFMTV, le prédicateur a transformé son interview avec Jean-Jacques Bourdin en un « J’accuse », un réquisitoire contre ses accusatrices, accusées d’avoir monté un traquenard orchestré notamment par Caroline Fourest et Alain Soral.

La justice aura à séparer le bon grain de l’ivraie parmi ces multiples plaintes déposées contre lui et les faits qu’il prétend démonter. Et il est normal que devant le tribunal médiatique aussi, chacun ait droit à la parole.

Ce qui en revanche est insupportable, c’est que dans sa nouvelle stratégie de défense judiciaire, médiatique et littéraire, dévoilée dans l’interview de ce matin et dans son livre, Tariq Ramadan convoque à nouveau les communautarismes et prétend qu’il a été lynché par la justice et la société parce qu’il est musulman et qu’il a déclaré que l’islam est une religion française. En France, laïque et indivisible, on vit très bien avec la diversité religieuse qui la compose.

Voyons, Monsieur Ramadan, vos accusatrices sont des musulmanes pour la plupart d’entre elles. Elles étaient sous l’emprise de vos prédications. Qu’elles aient ensuite été aidées ou récupérées par une Caroline Fourest, c’est de bonne guerre, avons-nous envie de dire lorsqu’on connaît vos talents de manipulateur. Mais au départ, c’est votre comportement vis-à-vis de femmes musulmanes qui vous a conduit où vous êtes aujourd’hui, et non quelque complot de Français qui voudraient que tous les musulmans soient, selon vos dires, « des béni-oui-oui ».

Justement, parlons de béni-oui-oui : vos accusatrices auront surtout rendu service aux jeunes Françaises musulmanes ! Un nombre croissant d’entre elles ne veulent plus être des béni-oui-oui de vos paroles crémeuses et envoûtantes. Elles ont compris que vos mensonges d’homme mâle et machiste, dévoilent au grand jour la duplicité de votre discours.

Monsieur Ramadan, champion de la taqîya sémantique, ce double discours par lequel vous adaptez votre discours à vos différents interlocuteurs pour mieux cacher la radicalité de vos positions, vous avez, malgré vous, inventé une nouvelle taqîya ! Celle de la duplicité entre votre discours et vos actes. Mais toutes deux lèvent le voile sur l’une de vos convictions fondamentales : les femmes sont des objets sexuels. Et c’est insupportable.

On l’aura compris, Tariq Ramadan s’apprête à reprendre sa croisade contre la France laïque et pour une France musulmane qui comblera les Frères musulmans. Espérons que l’opinion publique saura ne pas faire de Ramadan le nouveau Dreyfus qui, effectivement, était innocent du complot fomenté contre lui à l’époque parce qu’il était juif. Si Ramadan est coupable de quelque chose, ce n’est parce qu’il est musulman, c’est parce qu’il a été un salaud avec des femmes victimes de ses pouvoirs de séduction et de sa violence.

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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