Politique
08H27 - vendredi 14 décembre 2018

Le vote blanc, enfin ? Tribune de Stéphane Guyot

 

L’allocution du chef de l’Etat, lundi 10 décembre, était attendue. Des mesures symboliques et spectaculaires devaient inévitablement être au rendez-vous pour tenter d’éteindre la colère des Gilets Jaunes.

Très égoïstement, il en est une qui, vous vous en doutez, a retenu mon attention. Emmanuel Macron souhaite que soit posée la question de la reconnaissance du vote blanc.

Dans le contexte de revendications sociales massivement exprimées depuis le 17 novembre, on pourrait se demander de quel chapeau peut sortir une telle proposition.

La réponse vient peut-être, du moins en partie, d’une lettre que j’ai adressée le 29 novembre dernier au Chef de l’Etat, lettre dans laquelle j’ai souhaité l’alerter sur les conséquences de son incroyable impopularité. Voici ce que je lui écrivais : 

« Le formidable espoir de renouveau que représentait votre élection pour les Français s’est aujourd’hui transformé en une immense déception dont les Gilets Jaunes ne sont que la plus bruyante démonstration. Une telle situation politique nous laisse malheureusement présager le pire des scénarios pour la campagne de 2022 et je souhaite vivement attirer votre attention sur cette échéance.

Que feront en effet les électeurs lorsqu’en 2022, ivres de colère et de rancune, ils voteront sans le moindre discernement pour des extrêmes, non pas par adhésion à leurs propositions mais uniquement pour sanctionner ce qu’ils estiment avoir été de mauvaises décisions ?

Que deviendra notre pays lorsqu’au second tour de la prochaine élection présidentielle leur choix sera réduit à départager Marine Le Pen de Marion Marechal Le Pen ?

Nous pouvons éviter un tel scénario catastrophique pour les français en leur offrant la possibilité d’exprimer librement leur insatisfaction autrement qu’en offrant leur vote pour le « Ras-le-bol National ».

A l’évidence, Emmanuel Macron n’est pas resté sourd à mes arguments. En ouvrant le débat sur la reconnaissance du vote blanc, le Chef de l’Etat répond ainsi à une attente maintes fois exprimée par les électeurs en attente d’une démocratie plus participative, plus juste et plus à l’écoute des réelles préoccupations de nos concitoyens.

Ce combat, c’est celui que je mène depuis 2010 avec les équipes du Parti du Vote Blanc. Un combat dans lequel je n’ai, à titre individuel, rien à gagner si ce n’est la satisfaction de voir enfin prise en considération cette question démocratique capitale.

Je ne peux donc que me réjouir de l’initiative Présidentielle. Et si sa volonté d’engager une réflexion constructive sur la question du vote blanc venait à se confirmer, le Parti du Vote Blanc et ses équipes se tiendront bien entendu à sa disposition pour contribuer à la réalisation de cette formidable, et indispensable, (r)évolution de nos institutions.

 

Stéphane Guyot

 

Les opinions exprimées dans chaque article n’engagent pas celles de l’éditeur d’Opinion Internationale. En revanche, nous les jugeons utiles au débat public pour aider chacun à forger ses opinions.

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