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17H42 - mardi 30 octobre 2018

La renaissance de Palmyre passe par Rabat. L’exposition « Sites éternels : de Bâmiyân à Palmyre » est à voir jusqu’au 14 décembre.

 

Rares sont les bonnes nouvelles venues de Syrie et d’Irak : hier, le musée national des antiquités de de Damas a rouvert une aile consacrée notamment à la cité antique de Palmyre. L’histoire renaît… L’opinion internationale se souvient de la destruction par Daesh en octobre 2015 de ce joyau de l’Antiquité, l’Arc de triomphe de Palmyre.

La réponse de la communauté internationale fut rapide suite à un rapport de Jean-Luc Martinez, Président-Directeur du musée du Louvre, et à l’initiative de François Hollande, quelques mois avant qu’il ne quitte le pouvoir, et de l’UNESCO : l’ALIPH, l’Alliance Internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit, créée à Genève et dotée de 80 millions de dollars, a pris le leadership d’une entreprise mondiale de protection et de réhabilitation des patrimoines en danger.

L’Unesco, la France et le Maroc en sont parmi les acteurs les plus impliqués… Symbole fort de cette dynamique protectrice, au moment où rouvre le musée de Damas, c’est donc à Rabat qu’est inaugurée une magistrale exposition « Sites éternels : de Bâmiyân à Palmyre » dans le complexe culturel de Bouregreg à Salé, cité mitoyenne de la capitale Rabat, espace géré par l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg présidée par Said Zarrou. Cette exposition est organisée par la Direction des Archives Royales du Maroc avec le soutien de l’UNESCO, toujours présente dans les projets de préservation du patrimoine universel, des ministères de la culture et du tourisme marocains, de Royal Air Maroc et de l’Office du tourisme du Maroc.

« Sites éternels » est une pierre supplémentaire dans l’édifice que la Direction des Archives Royales du Maroc bâtit avec le Louvre et la RMN-GP (Réunion des Musées Nationaux – Grands Palais) depuis des années. On y retrouve là le sillon que trace depuis plusieurs années Bahija Simou, Directrice des Archives Royales du Maroc, qui, au fil d’expositions prestigieuses données au Maroc mais aussi souvent à Paris, ravive la modernité de la tradition marocaine en remontant jusqu’à ses origines les plus lointaines. Modernité des traditions, tradition de la modernité : le travail d’archives marque de son empreinte l’action du Maroc en matière de préservation du patrimoine. Et pas que sur le sol marocain…

Ici ce sont quatre vestiges détruits ou menacés en Irak et en Syrie qui renaissent dans cette exposition dont Bahija Simou assure le commissariat général avec Jean-Luc Martinez : Bâmiyân, Khorsabad, Palmyre, la Mosquée des Omeyyades de Damas et le Krak des Chevaliers sont restitués et reprennent vie. Le patrimoine universel, souvent menacé, revit.

Cette exposition fait aussi entrer de plain-pied la muséologie dans l’ère du numérique : quelle ambiance étrange, presque vertigineuse, de pénétrer dans une salle d’objets de l’Antiquité dont les murs sont tapissés de photos gigantesques reconstituant les sites archéologiques. C’est la société française ICONEM qui a développé logiciels et savoir-faire artistique pour créer cette expérience unique.

En attendant que se concrétise le projet de reconstruire le musée de Mossoul, comme nous le confiait Jean-Luc Martinez, la visite de l’exposition « Sites éternels : de Bâmiyân à Palmyre » s’impose.

Michel Taube

Bahija Simou entourée de Said Zarrou (à gauche) et de Mohamed El Aaraj, ministre de la culture du Maroc devant un fac-similé des mosaïques de la mosquée des omeyyades.

Directeur de la publication

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