Congo
16H50 - jeudi 9 juin 2016

Leçon 5 : Malmener l’économie du pays

 

Le clan des charognards à la tête du Congo de façon illégitime a une fois encore prouvé son incompétence à traiter de la chose publique. Après la gabegie des années pétrolières, le pays se trouve en situation de faillite financière et les appels à l’aide de Denis le faux vrai président ne trouvent aucun écho auprès des instances économiques mondiales.

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Martial Panucci – Crédit photo : DR

Les tensions postélectorales font fuir les compagnies et investisseurs étrangers du pays, déjà durement frappé par la chute des recettes pétrolières. On ne compte plus les entreprises qui plient bagage ou licencient à tour de bras faute de paiement de l’État. De même, les détournements de fonds dans les entreprises publiques du pays, à l’instar de la Direction générale du plan ou encore de l’Agence nationale de l’aviation civile, grèvent les comptes publics et privent les fonctionnaires de leurs salaires, créant un climat de tension sociale.
Le pays, avec une dette publique de l’ordre de 4,81 milliards de dollars au 31 mars 2016, est près de la banqueroute mais, étant donné la situation politique, nul organisme n’est disposé à faire un prêt à Denis l’insatiable. Quand on sait qu’une grande partie de la dette du Congo avait été effacée en 2010 dans le cadre de l’Initiative pays pauvre très endetté (IPPTE), on réalise à quel point la gestion du pays par le clan au pouvoir a été catastrophique.
Par ailleurs, le portefeuille personnel de Denis l’écumeur des finances de l’État risque de se vider considérablement car la Suisse a décidé de bloquer les comptes des dictateurs en tout genre. La « Loi fédérale sur le blocage et la restitution des valeurs patrimoniales d’origine illicite de personnes politiquement exposées à l’étranger » votée par la confédération helvétique entrera en application le 1er juillet prochain et privera alors Denis le fraudeur et ses sbires d’énormes sommes d’argent planquées de ce côté des Alpes.

Produire de la fausse monnaie

Après le faste de la campagne présidentielle anticipée, dans laquelle Denis le manipulateur a engagé tous les moyens financiers, le pays est à sec. C’est que, pour être réélu, il n’a pas lésiné sur les fonds investis dans la police, la gendarmerie, l’armée, les services de renseignements, les barbouzes, marabouts, vautours-militants et dans l’achat de consciences. Le journaliste Bedel Baouna a chiffré le coût de la campagne électorale de Denis le magnifique à près de 75 millions d’euros soit le montant total des campagnes des dix candidats français à la présidentielle de 2012. Pour quel résultat ? 8 %.
Denis le prestidigitateur en est réduit à organiser la contrefaçon du franc CFA et à diffuser de faux billets pour le paiement des mercenaires, qui s’amusent à se défouler sur les populations de la région du Pool, et l’indemnisation des autres fonctionnaires, pensionnaires et allocataires de prestations sociales en grand retard de paiements. Interrogé par Opinion Internationale, Martial Panucci, artiste rappeur et écrivain vivant à Brazzaville, a courageusement rapporté ses récentes expériences : « J’ai pris deux taxis et les chauffeurs se plaignaient d’avoir été payés avec de faux billets. Dans un restaurant où j’ai mangé la semaine dernière, le patron avait le même problème. ».
Les vrais faux francs CFA sont de retour, et gare à celui ou celle qui serait tenté d’en référer aux autorités.
Des billets à l’effigie de Denis l’éternel sont en attente d’impression !

Chroniqueur Congo