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15H05 - vendredi 8 avril 2016

Harlem, un bastion africain à New York

 

Une plongée au cœur des communautés africaines de New York et à Harlem où la gentrification change le visage des quartiers alors que les communautés historiques s’efforcent de rester.

Little Senegal - Crédit photo : Joseph A, Flickr CC

Little Senegal – Crédit photo : Joseph A, Flickr CC

La Mica (Murid Islamic Community in America) dont les bureaux sont situés entre la 135 et 136rue, sur le boulevard Frederick Douglass, et l’Asa (Association des Sénégalais d’Amérique) implantée à l’angle de la 116e rue et de l’avenue Saint Nicholas représentent les deux « sièges » de la communauté sénégalaise qui a fortement investi Harlem depuis les années 1980. Ces deux entités regroupent près de 4 000 adhérents  pour une communauté new-yorkaise de 30 000 personnes. À leur tête, Papa Drame pour la Mica et Papa Ibrahima Sow pour l’Asa. Si les priorités de la Mica sont plutôt religieuses, comme son nom l’indique, elles est également impliquée au niveau social. Ainsi, elle propose des services d’interprétariat pour la traduction de diplômes ou de documents officiels. « Nous proposons aussi un accueil temporaire de deux ou trois jours pour les sans-abri, avant de les orienter vers d’autres structures », explique Papa Drame. Par ailleurs c’est au siège de l’Asa que chaque Sénégalais arrivant à New York se voit prodiguer les conseils pour ses démarches administratives ou le développement de son premier réseau professionnel. C’est également là que l’on s’occupe du rapatriement des dépouilles de Sénégalais pour un enterrement au pays.

 

Le Little Sénégal : Ses institutions, ses entreprises… et la gentrification

Harlem peut encore se targuer de son caractère africain, avec ses magasins sénégalais entre autres qui tentent de résister à la gentrification du quartier. Une vingtaine d’enseignes y occupent le terrain. Principalement des restaurants et salons de coiffure implantés sur le boulevard Frederick Douglass près de la 116e rue. Parmi ces commerces se distingue le restaurant sénégalais Les Ambassades, situé au 2 200 boulevard Frederick Douglass. « Nous avons réussi à nous adapter à ce mélange de profils chez nos clients. C’est-à-dire que nous avons des clients issus de différentes communautés. À certains, nous faisons découvrir les spécialités culinaires du Sénégal avec des serveuses parfois habillée en tenue locale », nous explique l’un des cadres. Cette diversité de la clientèle témoigne de l’embourgeoisement du quartier ces quinze dernières années. Le prix de l’immobilier s’y est par ailleurs envolé contraignant les familles historiques de Harlem à plier bagage et entraînant la fermeture de boutiques ou centres communautaires.

« Avant, je fréquentais une mosquée malienne sur la 116e rue. Mais maintenant, pour prier j’ai une demi-heure de transport et je dois prendre deux bus », nous explique Aminata.

 

La résistance par le logement

Si Harlem reste encore le bastion des communautés africaines et afro-américaines de New York, c’est parce que les communautés se sont organisées notamment sur le plan de l’habitat : « Quand un nouvel arrivant débarque à l’Asa, on l’oriente vers des logements déjà habités afin de diminuer les charges locatives par occupant », nous explique Papa Ibrahima Sow. Un procédé qui pourrait bien également voir le jour à Brooklyn dont les logements en rénovation aiguisent les appétits des promoteurs immobiliers les plus féroces.

 

Rudy Casbi

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