Paris Monde
17H17 - mercredi 29 avril 2015

« Le 4e des arts et de la diversité » : Petit tour du monde au coeur du 4e

 

 

Le 4e arrondissement de Paris, quartier de mixité qui se meut et qui émeut, nous parle du monde à sa façon. Au travers de ses centres et de ses institutions artistiques et culturels, il fait vivre, lui aussi, le monde dans Paris.

Chaque lieu miroite le monde à sa manière, rendant l’expérience d’autant plus enrichissante, partout où l’on se promène dans ce cœur international de Paris. Le 4ème mélange les cultures, les langues, les arts. Arrondissement global et international, il vit des interactions et des perceptions qu’il nous donne à voir.

Petit tour d’horizon d’institutions culturelles internationales au cœur du 4ème.

 

 

La photo au cœur du 4ème avec la Maison européenne de la photographie

Maison EuropŽenne de la Photographie, Paris ; 1995

Lee Friedlander, Maison Européenne de la Photographie, 1995, 36 tirages gélatino-argentiques Collection MEP © Patrice Maurin-Berthier

Paris, ville de Lumière, est aussi vue par beaucoup comme la ville de la photographie. C’est dans cet esprit que l’association « Paris Audiovisuel » vit le jour en 1978, puis évolua, s’agrandit jusqu’à devenir aujourd’hui « la Maison Européenne de la Photographie » (MEP), à quelques mètres du métro Saint Paul. Grand espace d’exposition et de collections, avec à l’appui une librairie et un café, la MEP est un lieu de référence pour les curieux, adeptes ou amateurs de la photographie, française et internationale. C’est également un Centre d’échange culturel, à l’image des biennales organisées régulièrement, comme par exemple la Biennale de la photo arabe, organisée en partenariat avec la Mairie du 4e arrondissement de Paris et l’Institut du Monde Arabe. En ce moment, la MEP expose une série de photographes venus de tous les horizons, du Belge Harry Gruyaert au Brésilien Luiz Mauro. En partenariat avec la RATP, la MEP s’exporte aussi dans les métros parisiens, comme à la station Hôtel de Ville, où sont exposées des photographies de Harry Gruyaert jusqu’au 15 juin prochain. Les 16 stations sont thématisées, afin de faire découvrir aux voyageurs les différentes villes du monde présentes dans l’œuvre, très colorée, d’Harry Gruyaert. Le « monde dans Paris » y prend tout son sens.

 

 

Des artistes du monde entier à la Cité internationale des arts

DSC_4075Le concept de la Cité internationale des arts, fondée en 1965, a été initié par un artiste finlandais , Eero Snellman, au moment de l’exposition universelle de Paris en 1937. Fasciné par l’importance de Paris dans son parcours artistique, il affirme son souhait de créer un lieu commun où des artistes du monde entier pourraient être accueillis pour partager une même vision internationale de l’art au cœur de Paris. Aujourd’hui, la Cité internationale des arts, dont le bâtiment principal se trouve à proximité du Pont-Marie, est constituée de 324 ateliers – appartements pour des artistes venus des cinq continents et sélectionnés dans leurs pays d’origine.

M. Langlais, Directeur de la Cité internationale depuis plus de quatre ans, voit cette institution comme le « croisement d’une somme de points de vues étrangers qui évolue avec le temps». Les projets artistiques sur la base desquels sont sélectionnés les artistes varient beaucoup et reflètent souvent la réalité sociale, économique et esthétique de leur pays. « Cet ensemble s’est constitué avec le temps et reflète aussi l’évolution de la puissance économique des différents pays, mais aussi les relations diplomatiques de la France et la liste des pays qui ont rejoint notre institution. Si l’Allemagne était représentée à la Cité internationale dès les premières années, les Emirats Arabes Unis, et peu avant le Qatar ou le Brésil, se sont ajoutés récemment. Aujourd’hui, c’est le Chili qui frappe à la porte», explique M. Langlais.

La Cité internationale des arts est située à quelque mètres du Mémorial de la Shoah et construite sur ce qu’était l’îlot 16 d’insalubrité dans les années 1920 (l’actuel quartier Saint-Gervais). A l’époque, en raison du taux élevé de mortalité par tuberculose, tout le quartier a été rasé sous le régime de Vichy. « Ce geste a permis à certaines familles juives d’échapper aux rafles », remarque le Directeur. « Nous sommes sur un lieu qui fut un quartier de vie détruit. Notre dimension internationale d’ouverture au monde n’oublie pas sur quelle terre nos fondations s’inscrivent. L’histoire est très importante », affirme-t-il.

Une conscience du passé, donc, qui n’empêche pas cette institution, et les artistes qui la font vivre, d’être orientés vers le futur. Billy, jeune artiste thaïlandais, est arrivé à la Cité internationale début avril. Il travaille sur un projet d’installation vidéo qui aborde une avenue de Bangkok similaire aux Champs Elysées de Paris. « Je suis venu ici pour explorer les parallèles entre ces deux avenues et faire avancer mon projet. Je suis également très intéressé par les relations diplomatiques entre la France et la Thaïlande, sujet sur lequel je pense me pencher par la suite. »

La Cité internationale doit être vue comme un hub, grâce auquel les artistes peuvent créer des connections et amplifier leur travail dans les domaines qui les passionnent. M. Langlais donne l’exemple emblématique d’une artiste ouzbèque qui, grâce aux relations qu’elle a pu tisser à Paris, travaille aujourd’hui pour une agence en charge de la communication de grands centres commerciaux au Royaume-Uni. «J’ai eu la chance d’aller la voir en Ouzbékistan, où elle travaille depuis sa petite salle à manger sur différents écrans animés. On y voit une animation qui annonce les soldes de Noël dans une grande chaîne de centres commerciaux en Angleterre, dessinée, par l’artiste en question, dans une petite pièce en Ouzbékistan et animée à Séoul. C’est ça, le ‘world’. »

 

 

Métissages au Centre Culturel Wallonie-Bruxelles

Expositions "Mon jardin est dans tes yeux" jusqu'au 24 mai 2015 au CWB.

Expositions « Mon jardin est dans tes yeux » jusqu’au 24 mai 2015 au CWB.

Le Centre Culturel Wallonie-Bruxelles (CWB), situé en face du Centre Pompidou, est le seul centre culturel belge en France. Véritable foyer de la culture artistique belge francophone, sa mission est double : à la fois assurer la promotion et la « décentralisation du soutien à la création belge en France », mais aussi « faire vivre les métissages du monde au cœur de notre Centre », comme me le confie sa directrice, Anne Lenoir, entourée de son équipe.

Les artistes belges s’ouvrent à la France et aux Français, c’est le premier mérite du CWB. Des partenariats avec d’autres institutions de la capitale, comme par exemple l’exposition du Centre Georges Pompidou sur le surréalisme, créent des passerelles. Enfin, le métissage des cultures irrigue l’action du CWB. Nombre d’évènements touchent donc des thématiques internationales et rassemblent un public très varié, souvent jeune. Ainsi, le concert de Jawhar, jeune talent tunisien, a rempli la salle des spectacles du Centre en mars dernier. A l’automne prochain, le CWB organise le Festival de la Francophonie Métissée dans l’esprit d’un dialogue et d’une ouverture à la culture de l’autre. « C’est par l’action culturelle qu’on peut faire bouger les sensibilités », explique Anne Lenoir.

Fort de sa librairie, de sa salle de cinéma, de sa salle de concert et de son Forum d’exposition, le CWB attire les curiosités, surprend les individus qui le découvrent et ne cesse ainsi d’enrichir la diversité artistique de Paris.

Screen Shot 2015-04-29 at 3.59.04 PMA lire absolument : le numéro spécial de la revue artistique L’œil consacré à la Belgique francophone.

 

 

 

 

« Entre amis » au Centre culturel de Serbie

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Oeuvres de Vuk Vidor dans le cadre de l’exposition « En Route pour l’Europe. Le retour de la belle tirée »

Voisin du Centre Wallonie-Bruxelles, le Centre Culturel serbe, est une réelle « vitrine de la culture Serbe en France ». Miloven, son coordinateur d’activités, me fait visiter les salles d’expositions et, lieu magique, le sous-sol : « nous avons des installations artistiques dans le sous-sol, mais c’est également ici que nous organisons des soirées jazz. », explique-t-il. Le but premier du Centre est bien évidemment d’informer les Parisiens et les Français sur la littérature, le film, la photo et la peinture serbe. Mais pas seulement ! Les musiciens qui viennent pour les concerts, par exemple, ne sont pas exclusivement serbes. Il s’agit donc aussi d’organiser des évènements qui visent l’échange interculturel.

« Entre la France et la Serbie, il y a une amitié de longue date, en particulier quand on pense au centenaire de la Première Guerre Mondiale, à la fin de laquelle la France a aidé la Serbie à se libérer. Et puis après la guerre, le passage à Paris et à la Sorbonne était quasi automatique pour l’élite intellectuelle Serbe », rappelle Miloven.

L’exposition actuelle s’intitule « En route pour l’Europe, le retour de la belle tirée » et se tiendra jusqu’au 30 avril. A l’entrée sont exposées deux œuvres de Vuk Vidor, diplômé de l’Ecole d’architecture de Paris. Elles mettent en parallèle de manière intéressante une guitare – la musique – et une arme à feu – la guerre.

Oeuvres de Vuk Vidor dans le cadre de l'exposition "En Route pour l'Europe. Le retour de la belle tirée"

Oeuvres de Vuk Vidor dans le cadre de l’exposition « En Route pour l’Europe. Le retour de la belle tirée »

Si le public est surtout Parisien, n’oublions pas que 100.000 Serbes vivent en région parisienne : ils font donc également partie des visiteurs du Centre.

 

 

 

 

 

Vivez le final du dossier « Le 4ème des arts, de la diversité et des citoyens » lors de notre grande soirée mardi 5 mai à 20 h à la Mairie du 4ème arrondissement de Paris.

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