Edito
19H56 - mardi 15 juillet 2014

C’est ça la France ! Un 14 juillet plus international que jamais…

 

Le 14 juillet, la France célèbre comme chaque année sa Fête nationale. Héritée de la Révolution française (elle renvoie à la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790) et de la Troisième République qui en a ravivé le rituel commémoratif, elle a pris une tournure bien particulière cette année.

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Le chorégraphe José Montalvo a dirigé 250 jeunes issus des 80 pays présents lors du défilé, pour un ballet de 8 minutes environ, avec pour final un lâcher de colombes.

De même que le 6 juin dernier, sur les plages de Normandie, les grands de ce monde se sont retrouvés sur le sol français pour commémorer les 70 ans du jour le plus long de l’histoire, ce 14 juillet 2014 fut lui aussi particulièrement international : jamais autant de nations se sont jointes à la France pour parader sur les Champs-Elysées. 

C’est que 2014 est l’année de la célébration du centenaire de la Première Guerre Mondiale, cette fameuse Grande Guerre qui a scellé tragiquement l’entrée du monde dans le XXème siècle avec ses horreurs humaines et ses accélérations technologiques. La France en a été le principal théâtre : chacune des 36000 communes de France compte son monument aux morts !

C’est pourquoi la France a décidé de frapper fort pour ce Centenaire de la Grande Guerre. Nul n’échappera à cet exercice de mémoire : les événements les plus populaires l’investissent, du tirage du loto de samedi dernier qui a mis en jeu 14 millions d’euros, jusqu’au Tour de France qui a vu la visite du président de la République lors du passage des coureurs cyclistes sur le chemin des Dames, haut lieu de la grande guerre.

Mais c’est le défilé militaire du 14 juillet qui marque le coup d’envoi officiel de la célébration du centenaire de la grande guerre. Et de quelle manière : presque la totalité des 80 pays qui ont vu des soldats ou des ouvriers participer à l’effort de guerre en 14-18 ont défilé, drapeaux en tête, aux côtés de l’armée française.

Mais le défilé ne fut pas que militaire : en clôture de la parade des armées, 250 jeunes âgés de 20 à 25 ans, venus de ces 80 pays, se sont livrés à une chorégraphie magique imaginée par le chorégraphe José Montalvo. Ces jeunes, habillés de noir et blanc, se son recueillis et ont procédé à un lancer de colombes, symboles de paix. Rappelons que c’est à Paris, dans le fameux grenier des Grands Augustins, que Picasso peignit la colombe de la paix, devenue emblème universel.

Ces jeunes étaient invités par le président de la République et M. Kader Arif, secrétaire d’Etat chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, et pris en charge pendant une semaine par la mission du Centenaire.

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Leur témoignage disait l’actualité de ce Centenaire : pour Mina Moghadam, jeune Norvégienne, « On peut être jeune et se souvenir d’événements qui se sont produits il y a cent ans. Nous sommes dans un monde beaucoup plus intégré et ouvert qui s’est construit sur les efforts de nos aînés pour éviter que se reproduisent les guerres mondiales. » Mohammed Balghannou, jeune Marocain anglophone, renchérit : « nous voulions montrer au monde qu’on a dansé ensemble, des jeunes du monde entier, différents mais unis autour de même valeurs : nous sommes contre la guerre, pour la paix. »

Pour certains, cette parade n’était pas que symbolique : Isabel Kerr, venue de Nouvelle-Zélande, et qui arborait la médaille de son grand-père, rappelle que « dix pour cent des Néo-Zélandais ont participé à la première guerre mondiale ». A la question de savoir si elle accepterait d’aller à l’autre bout du monde se battre ou risquer sa vie aujourd’hui, sa réponse fusa sans hésitation : « oui, se souvenir de nos aïeux, c’est une manière de comprendre que la liberté et la paix sont des combats. »

Au final, le fait que des jeunes du monde entier soient venus à Paris pour ce 14 juillet, symbolisant le fait que des hommes de 80 pays soient venus en Europe participer à l’effort de guerre il y a cent ans, est une manière de s’interroger sur ce que représente la France et l’Europe. C’est quoi la France, au final ? Ces jeunes, par leur présence, par leur idéalisme, par leurs propos renvoient une image cosmopolite, universelle de la France. 

Comme nous le confie Julien Vincent, jeune Australien, « la France, bien qu’elle ait, si j’ai bien compris, ses problèmes et ses doutes, représente toujours pour nous, à l’autre bout du monde, une grande présence, une culture, une histoire, une langue très belle. Elle doit maintenir sa présence dans le monde ».

Pour reprendre le titre de la chanson de Marc Lavoine, « c’est ça la France » !

Directeur de la publication

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