Afriques (2)
13H45 - lundi 20 février 2012

Le Parti socialiste français soutient le PS sénégalais

 

12 000 tracts A4, 6 000 grandes affiches, 1 000 t-shirts offerts à la coordination aux membres du Parti socialiste sénégalais en France. C’est ainsi que le PS français apporte son soutien.

 

Drapeau sénégalaisSi la plupart des partis politiques sénégalais en France attendent de recevoir de Dakar leur budget de campagne, les camarades d’Ousmane Tanor Dieng se frottent les mains. Ils ont reçu plus de 32 millions de francs CFA pour démarrer leur campagne en France, en attendant que leurs responsables de Dakar donnent prennent le relai financier. Une somme qui a permis de confectionner de matériel de communication à l’effigie de Tanor. Sans compter les locaux pour leur réunions et le transport des responsables de la coordinations qui vont dans les provinces pour battre campagne.

Les autres partis attendent encore leur budget

Les partis politiques sénégalais représentés en France attendent les ressources financières qui doivent venir du Sénégal. C’est le cas de Benno Siggil Sénégal qui porte la candidature de Moustapha Niasse, l’Alliance pour la république de Macky Sall, de la Fédération PDS en France et du Benno ak Tanor qui soutient la candidature d’Ousmane Tanor Dieng.

Pour mener campagne, certains d’entre ces partis s’appuient sur la cotisation des militants. ce qui semblent insuffisants pour aller battre campagne dans les points les reculés afin de pour défendre leur candidature.

Tous soutiennent avoir confectionné un programme et évaluer leurs besoins pour cette campagne. Cependant, jusqu’au moment où publions cet article, rien n’est encore parvenu de Dakar.

Pourtant le parti qui aura pu réunir les moyens pour, au moins, transporter leurs militants et sympathisants qui habitent loin des centres de vote, aura fait un pas vers la victoire en France pour le 26 février 2012. Tous les partis s’y accordent là-dessus. C’est la raison pour laquelle ils sont obnubilés par le manque de réaction de leur états majors politiques.

Du côté du PDS, on ne doute pas de l’arrivée des finances. « Nous aurons notre budget de campagne », éclaire un militant de la formation du candidat Wade. D’ailleurs, c’est seulement dimanche dernier que la commission électorale a été mise en place, après plusieurs réunions qui ont failli déboucher sur une crise insoluble. 
Du côté de Benno Siggil Sénégal, qui soutient la candidature de Moustapha Niasse, le programme a été élaboré, évalué et envoyé à Dakar. Mais jusqu’à présent, le directoire de campagne n’a pas réagi. Ce qui fait que certains militants sont inquiets. « Nous avons été deuxièmes après Wade en 2007. Cette fois-ci, nous voulons être premiers. Mais avec quels moyens ? », s’interroge un progressiste qui ne comprend pas le retard de mise à disposition du matériel de campagne.

Pourtant, nous sommes à 2 semaines de la fin de la campagne électorale. « Et le jour des élections, il faut des cars pour transporter nos militants. Pour cela, il nous faut de l’argent. Nos maigres cotisations ne suffiront pas. C’est pourquoi je suis inquiet », témoigne ce militant de Moustapha Niasse. 
Au sein de l’APR, les militants sont avares d’informations. Même s’ils reconnaissent qu’ils attendent toujours leur financement de campagne. Il en est de même au PS. Les camarades d’Ousmane Tanor Dieng espèrent recevoir les moyens nécessaires à la campagne d’ici trois jours. « J’ose croire que, d’ici demain ou après demain, nous aurons les moyens nécessaires. il nous faut les moyens au moins pour le jour des élections », explique Cheihna Camara, qui refuse de dévoiler le montant qu’ils attendent de Dakar. « Ce que je sais, en tant que coordonnateur général, c’est que les moyens que nous avons demandés, s’ils sont donnés, suffiront largement pour atteindre les objectifs. Nous avons beaucoup de sections. Donc nous aimerions avoir le nombre de cars équivalent », soutient-il.

 

Le PS français prend le relais

En attendant, les socialistes sénégalais de France peuvent compter sur leurs camarades français du Parti socialiste. Martine Aubry a mis la main à la poche pour permettre à ses camarades sénégalais de démarrer la campagne électorale en France, en attendant les moyens de Dakar. C’est la révélation faite par Yaya Diallo, chargé des relations extérieures de la coordination PS en France et de la section de Pantin qui organisait hier une journée de sensibilisation.

« J’ai deux casquettes : je suis militant du Parti socialiste français et du Parti socialiste sénégalais. Martine nous a donné 12 000 tracts format A4 à distribuer dans toute la France, 6 000 grandes affiches à l’effigie d’Ousmane Tanor Dieng, 1 000 t-shirts », soutient le camarade de Tanor Dieng. En plus de ce matériel, une aide financière a été octoyée. Yaya Diallo précise que c’est « la première fois que le pParti socialiste français s’engage pour un candidat en Afrique ».

« Ousmane Tanor Dieng est le premier candidat africain que le Parti socialiste français soutient ouvertement aussi bien moralement, physiquement que matériellement. Martine Aubry et François Hollande sont en train de mettre le paquet pour que Tanor Dieng soit élu président de la république du Sénégal. Ils l’aideront, si François Hollande arrive au pouvoir, pour redresser le Pays« , continue-t-il. L’information est confirmée par le porte-parole de la coordination PS en France, Doro Sy. « Mais je ne vous donne pas de chiffres. Pour le reste, on a cotisé pour démarrer la campagne.

Quand le budget additionnel viendra de Dakar, il nous permettra de continuer la campagne. Mais on compte d’abord sur nous. C’est vrai que nous sommes dans une campagne électorale présidentielle qui demande beaucoup de moyens. Mais le plus important, c’est que le jour des élections, on puisse avoir les moyens pour aider nos militants à se déplacer pour venir voter. C’est ce qui est important pour nous », soutient le porte-parole du PS en France. Qui confirme que le soutient de Martine Aubry ne les gêne pas. « Ça ne nous gène pas. le soutien est institutionnel. (…). Je pense qu’on a des liens avec des partis politiques notamment le PS français, qui nous aident pour pouvoir fonctionner. Mais ce n’est pas une aide qui entacherait notre indépendance, notre autonomie, notre liberté de penser. C’est dans le cadre d’une coopération normale entre le Parti socialiste français et le PS sénégalais. Nous sommes d’ailleurs fiers d’avoir ce genre de coopération », fait valoir Doro Sy.

Yaya Diallo voit autrement cette aide des Socialistes français. Pour lui, l’Internationale socialiste « ne doit pas être qu’une instance de réunions, mais un lieu où l’on peut mutualiser nos moyens pour développer nos pays », faisant allusion à l’appartenance des 2 partis à l’Internationale socialiste. Tout en soutenant que, même au Sénégal, les coordinations socialistes n’ont pas encore reçu leurs moyens financiers. « C’est le cas dans ma section de Vélingara. Vu le combat qu’il y a à Dakar, le PS va faire très vite pour que notre coordination dispose des moyens nécessaires. Paris aura sa part », dit-il confiant.

 

Une situation générale

Tous les partis politiques sénégalais en France, sauf le PDS, invoquent le retard dans la proclamation de la candidature de leur leader et la mise en place des directoires de campagne pour expliquer la mise en place des moyens.

En plus des incertitudes concernant la tenue de l’élection présidentielle malgré le démarrage de la campagne. « Le PS était inscrit dans la candidature unique de Benno Siggil Sénégal. On n’était pas dans la dynamique d’une candidature du PS. Comme on nous l’a imposé, nous sommes en train de rattraper le retard. Ce n’est pas une ingérence. C’est quelque choses qui devrait exister. Je me suis battu pour qu’un député assiste à cette manifestation. Il s’agit de François Loncle.

Si l’on veut que la démocratie existe, il faut que les socialistes du monde se regroupent pour qu’ils travaillent ensemble. C’est avec toutes ces énergies que l‘on pourra développer les pays, la démocratie et combattre l’injustice, et les plateformes financières », 
soutient Yaya Diallo.

Toutefois, à ce jour, tous les partis sont en campagne selon les moyens dont ils disposent.

Moustapha Barry

Le fil Burundi du 28 mai au 19 juin 2015

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