Police(s)
16H57 - mercredi 2 mars 2016

Anti-terrorisme, le fusil d’assaut HK G36C équipe désormais les BAC

 

Une enveloppe de 17 millions d’euros a été débloquée pour mieux équiper les forces d’intervention de « premier niveau », c’est-à-dire les équipages des brigades anticriminalité de la police (BAC) et les pelotons d’intervention de la gendarmerie (PSIG). Ces unités sont en général les premières à intervenir avant l’arrivée des groupes d’intervention spécialisés (BRI, RAID ou GIGN).

Crédit photo : Tous droits réservés

Crédit photo : Tous droits réservés

 

Grâce au plan présenté devant les policiers du commissariat central du XXe arrondissement de Paris le 29 février, les policiers des BAC et les gendarmes des PSIG pourraient intervenir en moins de 20 minutes dans toute la France et permettraient « de figer, voire de neutraliser des groupes terroristes ». Selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, « il faut donner le moyen à nos forces d’intervenir vite et très fort ». Le plan du ministre prévoit le déploiement rapide d’une nouvelle arme de guerre au sein des BAC et des PSIG : le fusil d’assaut allemand HK G36 dont les modèles K et C sont spécialement conçus pour les unités d’intervention de la police.

Cette arme équipe déjà les unités du RAID mais également bon nombre d’unités spéciales à travers le monde. Les SWAT américains, les unités spéciales anglaises ou espagnoles l’ont adopté depuis de nombreuses années. Dans le détail cette arme de calibre 5,56 x 45 mm permet de tirer 30 balles de suite à une cadence de 750 coups à la minute et à une distance pouvant atteindre 300 mètres. D’un poids dépassant à peine 3 kilos chargé, ce fusil d’assaut dans ses versions les plus courtes (K et C) n’excède pas 60 centimètres de longueur tout en gardant les spécificités du modèle militaire. L’arme qui équipe dorénavant les BAC et les PSIG est adaptée pour les interventions en milieu urbain et dans les espaces réduits. Une première commande de 300 fusils devrait arriver dans les commissariats et les brigades de gendarmerie.

 

Des équipements réclamés depuis longtemps par les syndicats

D’ici là, les membres de ces unités de « premier niveau » seront progressivement formés à l’utilisation et à l’entretien de cette arme. L’arrivée de cet équipement capable de tirer des balles capables de transpercer des gilets balistiques est saluée par les syndicats policiers qui se plaignaient depuis longtemps du manque cruel d’équipement adapté aux nouvelles menaces.

En novembre dernier, à peine quelques jours après les attentats contre le Bataclan, les terrasses de café et le Stade de France, des syndicats s’étaient plaints des retards pris dans la fourniture d’équipements de protection des fonctionnaires, notamment à Paris. Au commissariat du XIe  arrondissement, en première ligne en 2015 et qui a perdu l’un de ses policiers – le lieutenant Ahmed Merabet – face aux frères Kouachi, les syndicats avaient dénoncé le manque de moyens alloués aux effectifs de police de proximité. Avec le plan Cazeneuve, les policiers recevront également des casques blindés, des boucliers tactiques et des gilets pare-balles renforcés. L’enveloppe de 17 millions d’euros débloquée par le ministère de l’Intérieur concernera également la fourniture de nouvelles munitions et de nouveaux véhicules pour les forces de l’ordre.

Anonymat des policiers : ça commence mal

Lors de la cérémonie d’hommage aux deux fonctionnaires de Magnanville, assassinés à leur domicile, le président Hollande avait promis d’améliorer la protection de l’anonymat des policiers. Deux semaines plus tard, une fâcheuse…
Omri Ezrati