International
09H00 - jeudi 24 septembre 2015

Une semaine en Inde (du 14 au 20 septembre 2015)

 

La diplomatie syrienne salue le refus de l’Inde de choisir entre « un bon et un mauvais terrorisme »

Crédits: Wikimedia Commons

Crédits: Wikimedia Commons

« Si tous avaient adopté la même position que l’Inde, il n’y aurait pas eu de problèmes en Syrie» a déclaré l’ambassadeur syrien Riad Kamel Abbas le 19 septembre, s’exprimant suite aux déclarations de Narendra Modi concernant la situation syrienne.

Le Premier ministre indien a effectivement refusé, ouvertement et définitivement, de faire une quelconque distinction entre un « bon » ou un « mauvais terrorisme », se montrant ainsi opposé à une intervention qui serait au profit d’un terrorisme jugé « bon » car correspondant aux intérêts de la communauté internationale.

Rappelant que de plus en plus d’Indiens, majoritairement issus des Etats du Golfe, rejoignent les rangs de l’Etat Islamique – sans qu’un chiffre relativement précis puisse être fourni – l’ambassadeur Abbas a appelé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à s’imposer plus résolument comme acteurs majeurs de la paix et sécurité, appelés selon lui bien davantage à s’y investir que le « monde unipolaire d’autrefois ». Une position qui est jugée en totale adéquation avec la Charte des Nations Unies, privilégiant résolument le dialogue politique face aux désirs d’interventions, et toujours selon l’ambassadeur, plus respectueuse des véritables aspirations du peuple syrien.

 

Avis de tempête pour la visite de Modi aux Etats-Unis

Crédits  Page Facebook de  Alliance for Justice and Accountability

Crédits  Page Facebook de
Alliance for Justice and Accountability

En visite aux Etats-Unis la semaine prochaine, Modi est attendu dans la Sillicon Valley afin d’y présenter les perspectives indiennes digitales et aux Nations Unies à New York pour assister à sa 70ème session. Mais certaines associations indo-américaines ont décidé de profiter de cette visite pour assener des messages qui ont une ombre de déjà vu, déjà entendu – et qui semble poursuivre le Premier ministre au-delà de ses frontières.

Ainsi, l’Alliance pour la Justice et la Responsabilité (Alliance for Justice and Accountability, AJA), a d’ores et déjà prévu de manifester le 27 septembre lors d’un discours attendu de Modi. Le message est connu et les banderoles prêtes : c’est sous le slogan de #Modifail que se rassembleront moins les opposants que les déçus cruellement amers du régime.

Une des visées de l’association est également de convaincre les leaders politiques américains des « politiques régressives » pratiquées actuellement en termes de libertés civiles, dont l’expression se réduirait considérablement, impactant les droits de l’Homme et notamment les libertés religieuses et la lutte pour le respect de l’environnement.

Car une fois de plus ce sont les promesses non tenues et la menace sous-jacente mais continue des libertés civiles qui sont dénoncées, « les réalités derrière les présumées réussites de Modi ». Se présentant comme une association basée aux Etats-Unis mais rassemblant une multitude d’organisations indiennes, l’AJA lance également son site http://www.modifail.com , pour une pleine expression des échecs du régime plus d’un an après son élection, et dans une énième tentative de pression face à un gouvernement qui refuse d’entendre.

 

Marché intérieur : le gouvernement continue à développer l’accessibilité des vols aux classes moyennes

Crédits:  Flickr

Crédits:  Flickr

Le gouvernement s’est fixé cette semaine un nouveau cap : passer à un billet compris entre 2000 et 2500 roupies (35 euros) pour les vols de courtes distances d’une heure maximum. Le gouvernement a annoncé prendre en charge les surcoûts qui rendraient impossible un tel prix, et ce dès l’année prochaine.

Une contrainte est néanmoins d’ores et déjà posée : cette proposition de prise en charge ne pourra concerner que les états ayant réduit leur TVA sur le carburant à moins de 5%, une baisse de la TVA étant censée baisser les coûts des opérateurs.

Si le gouvernement parvenait bel et bien à convaincre ses 300 millions de personnes composant sa classe moyenne à prendre l’avion au moins une fois par an, l’Inde serait le troisième plus large marché au monde d’aviation.

 

« On ne peut pas juste investir sur de l’espoir » : le manque de réformes de Modi commence à ralentir les investisseurs

Crédits  Logo de S&P BSE SENSEX, BSEINDIA,  Wikimedia Commons

Crédits  Logo de S&P BSE SENSEX, BSEINDIA,
Wikimedia Commons

Manque de réformes, scandales de corruption, grèves nationales et croissance décevante : l’horizon actuel du gouvernement comporte de trop nombreuses ombres pour ne pas ralentir les investisseurs. Jim Rogers, investisseur américain et cofondateur du hedge fund Quantum avec George Soros, a décidé de retirer ses investissements d’Inde, avouant : « On ne peut pas juste investir sur de l’espoir », et dénonçant le trop peu de réformes entreprises.

Loi sur l’acquisition des terres et instauration d’une TVA nationale, réforme du travail : autant de réformes qui se heurtent à une levée de boucliers syndicaux et à l’opposition bien présente et puissante notamment à la Chambre Haute.

Tombant de 7,5% à 7% entre avril et juin 2015, la croissance économique ralentit, et ce notamment par la baisse de la production manufacturière, alors que le programme « Make in India » devait promettre des millions d’emplois dans le secteur industriel. L’indice de la Bourse de Bombay, le Sensex, a clôturé mercredi à son plus bas niveau depuis août 2014.

La crainte des investisseurs se doit néanmoins d’être nuancée – car même avec une baisse de 0,5%, la croissance du PIB indien demeure une des plus élevées du monde, et notamment des pays émergents.