Edito
11H54 - mardi 19 août 2025

Après la déception Valls, l’espoir Retailleau ? L’édito de Michel Taube

 

Exclusif : Bruno Retailleau se rendra en Martinique et aux Antilles le 27 juin pour renforcer la lutte contre le narcotrafic et les violences subséquentesQuelques mois à peine après la venue de Manuel Valls, lequel arrive en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver le accords de Bougival, les Antilles s’apprêtent à accueillir Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur et président de LR, dans deux jours.

La comparaison s’impose d’elle-même. Manuel Valls avait choisi en mars dernier de rencontrer certains responsables du chaos provoqué » à l’automne 2024 en Martinique, donnant ainsi l’image d’un ministre plus enclin à composer avec les semeurs de violence et de haine anti-française qu’à affirmer l’autorité de l’État. Pire encore, il n’avait pas pris la peine de visiter les entreprises pillées ou incendiées à l’époque, celles qui incarnent pourtant le courage quotidien de nos territoires. Beaucoup y ont vu le signe d’une faiblesse, voire d’une complaisance coupable.

Avec Bruno Retailleau, l’attente est toute autre : l’exigence de fermeté sera-t-elle au rendez-vous ? L’hôte de la Place Beauvau arrivera d’ailleurs en Martinique le jour même du verdict que la justice doit rendre à Fort-de-France dans une des plaintes intentées par l’ancien préfet Jean-Christophe Bouvier, victime de nombreuses agressions, menaces de mort et intimidations l’année dernière.

Car nos îles caribéennes sont aujourd’hui au bord de l’embrasement. Le narcotrafic, dont 40% du trafic hexagonal transite par les Antilles, s’impose comme une économie parallèle, la circulation des armes s’accélère, les faits de délinquance et les règlements de compte sanglants se multiplient et les forces de l’ordre, épuisées, tirent la sonnette d’alarme.

Syndicats et élus appellent à un « big bang régalien » comme le confie le sénateur et ancien ministre Victorien Lurel sur RCI : un plan pluriannuel doté de moyens conséquents, bref un véritable « plan Marshall » pour la sécurité, sera-t-il annoncé par le ministre ? Et la question se pose pose : alors que Donald Trump déploie l’armée et 4000 marines pour faire la guerre aux trafiquants dans les Caraïbes, la grande loi sur le narcotrafic votée récemment par le Parlement a-t-elle pris toute la mesure de ce que cette guerre se joue principalement aux Antilles ?

L’heure n’est plus aux discours, ni aux fausses solutions. Les Antilles attendent un État qui assume enfin son rôle régalien, qui protège à la fois ses citoyens et son tissu économique.

Après l’échec de Manuel Valls et son projet de loi décrié sur la vie chère, Bruno Retailleau a l’occasion d’incarner le sursaut de fermeté que tout un territoire réclame. L’espoir est mince, mais il est réel. Au ministre de l’Intérieur et nouveau patron de LR de montrer que la République ne recule pas dans les Outre-mer.

 

Michel Taube

 

 

Directeur de la publication